Bruxelles est la principale ville étudiante de Belgique

12 mai 2014
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

86.000, tel est le nombre d’étudiants universitaires ou fréquentant une institution d’enseignement supérieur à Bruxelles. Ce qui fait de la capitale belge la principale ville étudiante du pays, devant Gand (63.000 étudiants), Louvain (40.000), Liège (38.000), Anvers (38.000) ou Louvain-la–Neuve (23.000).

 

« En outre, le nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur à Bruxelles a progressé de 20% ces dix dernières années », pointe Brussels Studies, la « revue scientifique électronique pour les recherches sur Bruxelles », qui  vient de publier une première synthèse à ce propos.

 

 

Attrait international

 

Le nombre de jeunes cerveaux à Bruxelles s’explique de diverses manières. L’offre importante des établissements universitaires et supérieurs dans la capitale en est une raison. L’étude en dénombre 51.

 

Un peu plus de la moitié de ces établissements draine l’essentiel des effectifs étudiants. Il s’agit d’établissements reconnus officiellement et financés par les pouvoirs publics. Les chercheurs de Brussels Studies dénombrent 20 institutions subsidiées par la Fédération Wallonie-Bruxelles, cinq par la  Communauté flamande et deux institutions subsidiées bilingues (l’Ecole Royale Militaire et la Faculté Universitaire de Théologie protestante) . Pour le reste, les chercheurs ont identifié 24 institutions internationales ou privées.

 

« Ce nombre particulièrement élevé d’institutions d’enseignement supérieur à Bruxelles résulte de plusieurs processus, dont deux ont des racines historiques profondes », notent les chercheurs. Dans ces derniers cas, il s’agit de fractures philosophiques ou linguistiques.

« La présence de nombreuses Institutions d’enseignement supérieur internationales atteste en outre de la montée en puissance de Bruxelles sur la scène internationale », écrivent-ils.

 

 

Sciences économiques et santé

 

Autre information intéressante, les étudiants bruxellois sont surtout intéressés par les filières juridiques et les sciences économiques et de gestion (29% des inscriptions). Les études liées à la santé (sciences médicales, paramédicales, pharmacie) concentrent 18 % des inscriptions. Suivent les sciences sociales, politiques et de la communication (15%) et les filières scientifiques et sciences de l’ingénieur (11%).

 

« Les études artistiques et l’architecture attirent 9 % des étudiants tandis que les filières potentiellement liées à la fonction internationale de Bruxelles (traduction, langues…) regroupent environ 5% des inscriptions, » précisent les auteurs.

 

Filières suivies par les étudiants à Bruxelles (2011-2012)

 

Filières suivies par les étudiants à Bruxelles (source BSI)
Filières suivies par les étudiants à Bruxelles (source BSI)

 

Qui sont ces étudiants ?

 

Les étudiants bruxellois sont d’abord…. des Bruxellois. 37 % des étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur à Bruxelles ont en effet leur domicile dans la Région de Bruxelles-Capitale tandis que 27 % des étudiants sont domiciliés en Brabant wallon ou en Brabant flamand.

 

La dimension internationale est aussi bien présente. « En 2011, 23% des étudiants n’avaient pas la nationalité belge et 7% n’étaient pas ressortissants de l’Union européenne », souligne l’étude. Et elle précise : cela ne veut cependant pas forcément dire qu’ils viennent tous de l’étranger.  Bruxelles compte 33% d’habitants n’ayant pas la nationalité belge. Une population dont les enfants peuvent évidemment résider et étudier à Bruxelles.

 

Encore une précision. Les étudiants bruxellois sont surtout des étudiantes et en majorité francophones. Les jeunes femmes représentent en effet 57% des étudiants inscrits. Globalement, 28% de ces 86.000 étudiants  fréquentent une institution néerlandophone et 72% une institution francophone.

 

 

Une visibilité plutôt discrète

 

Bruxelles apparaît donc comme la principale ville étudiante du pays. Soit. Mais où sont donc les étudiants ? Leur visibilité n’est pas aussi frappante que dans d’autres villes du pays.

 

Ici aussi, plusieurs éléments de réponse sont avancés. Il y a tout d’abord la fragmentation du paysage de l’enseignement supérieur à Bruxelles. Les campus universitaires sont situés en périphérie tandis que diverses hautes écoles sont implantées dans le tissu urbain central.

 

Il y a aussi le poids relatif des étudiants bruxellois dans une ville de près de 1,2 million d’habitants. A Bruxelles, on compte 14,6 habitants par étudiant contre 4,0 à Gand ou 2,5 à Louvain.

 

Enfin, le fait que la majorité des étudiants habitent Bruxelles, le Brabant wallon ou le Brabant flamand tend à diluer leur présence dans la ville. Leur logement n’est pas concentré dans un quartier mais bien dispersé dans toute la Région.

 

Première synthèse  globale

Cette étude est la première réalisée à ce jour pour cerner, de manière globale, le rôle et l’importance de l’enseignement supérieur à Bruxelles dans ses interactions avec la ville. Elle comporte trois parties.

La première précise le cadre institutionnel et politique belge dans lequel fonctionnent les institutions d’enseignement supérieur à Bruxelles.

La deuxième établit une série de constats.

La troisième aborde quelques grands défis et débats relatifs aux institutions d’enseignement supérieur à Bruxelles.

Note: cet article a été complété le 12 mai 2014 par l’adjonction, dans le premier paragraphe, du nombre d’étudiants à Liège (chiffre 2011), tiré du rapport « Recherche sur l'(In)adéquation entre l’offre et la demande de kots dans les principales villes estudiantines wallonnes ». (www.segefa.be)

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