Les médias de masse: fossoyeurs d’un monde meilleur?

16 septembre 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 2 min

PODCAST

 

Twitter, Facebook, la radio, la télévision, les journaux papier « traditionnels »… Les médias de masse sont-ils en train de plomber notre avenir? Patrick Willemarck, directeur des Presses Universitaires de Bruxelles (ULB) pose la question. Il en fait même le titre du cours-conférence librement accessible qu’il donnera la semaine prochaine à Namur dans le cadre du Collège Belgique.

« L’information est aujourd’hui partout », analyse-t-il. Elle est immédiate, instantanée. On prend une photo quelque part avec son smartphone et on la publie sur les réseaux sociaux. En un instant, et d’un clic, nous avons accès à tout ce qui se passe dans le monde.

 

Génial? Patrick Willemarck, qui est également titulaire du cours « Théorie de la publicité et de la communication commerciale » donné en première année de Master en publicité à l’IHECS, préfère parler d’infobésité. Et cette immédiateté de l’information, il l’orthographie volontiers « im-médiateté ». Avec un préfixe privatif!

 

 

« Cet accès instantané à l’information s’accompagne automatiquement d’une absence de véritable médiation », dit-il. Nous sommes entrés dans une économie où tout est devenu communication. Ce qui signifie que tout est égal à tout. Et donc que tout se réduit à de la communication: la politique, l’économie, la science… ».

 

D’où l’intitulé de sa leçon au Collège Belgique? C’est bien sûr aussi une forme de provocation, confesse-t-il. Mais cette immédiateté de l’information pose aussi question. Trop d’informations, trop d’informations mal décodées, superficielles, engendrent des réactions émotives. « L’information, avant, on la recevait. Maintenant on vit dedans. C’est une forme d’envoûtement. Nous sommes dans les émotions. Mais les émotions passent… ».

 

De là à regretter la disparition des « journaux d’opinion »? La presse est peut-être un incident dans l’Histoire, estime-t-il…

 

 

 

Collège Belgique : rendez-vous à Namur

 

Après la trêve estivale, les cours-conférences du Collège Belgique, proposé par l’Académie Royale de Belgique, reprennent ce mois-ci à Bruxelles, Namur, Liège et Charleroi.

 

La leçon intitulée « Et si les médias de masse étaient les fossoyeurs d’un monde meilleur ? » que donnera Patrick Willemarck le 22 septembre à 17 heures dans le cadre du Collège Belgique, se tiendra à Namur, au Palais provincial (place Saint-Aubain). L’accès est gratuit. La réservation est toutefois souhaitée.

 

Haut depage