Doctorat : moins d’un diplômé sur deux travaille à l’université

20 juin 2019
par Daily Science
Durée de lecture : 4 min

Le taux de chômage des titulaires d’un doctorat en Fédération Wallonie-Bruxelles (3,8%) est nettement inférieur au taux de chômage national en Belgique (6,2%). Néanmoins, les jeunes diplômés sont loin de décrocher un emploi dans le milieu académique.

Seuls 44% des docteurs sont employés par une université (36% si on considère qu’elle est leur unique employeur). Les autres se retrouvent dans l’industrie (14,5%), les services publics (9,6%), le secteur des services (9,0%), les hôpitaux (5,8%), l’enseignement supérieur non universitaire (5,6%), les organisations à but non lucratif (5,5%), l’enseignement hors enseignement supérieur (3,7%), les centres de recherche (2,6%) et divers autres secteurs (5,4%).

900 nouveaux diplômés en 2015-2016

Ces chiffres sont tirés du premier rapport « Devenir des titulaires d’un doctorat » produit par l’Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques, mis sur pieds en 2018 en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Cet Observatoire, intégré au Fonds de la Recherche Scientifique (F.R.S.-FNRS), consacre son premier rapport son premier rapport à la situation professionnelle des titulaires d’un doctorat.

La mosaïque des secteurs d’emploi où les docteur(e)s trouvent un débouché professionnel peut surprendre. Elle s’explique en réalité par l’évolution du nombre de diplômes de doctorat délivrés en FWB ces dernières années.

Au cours de l’année académique 2000-2001, 568 doctorats ont été délivrés en FWB. Ils étaient 900 au cours de l’année 2015-2016, soit une croissance annuelle de 3,3%, indique le rapport.

 

Évolution du nombre de diplômé(e)s en FWB. (Source ORCS)
Évolution du nombre de diplômé(e)s en FWB. (Source premier rapport ORCS)

Cette hausse ne s’est pas accompagnée d’une augmentation du nombre de postes académiques disponibles.

En Belgique, au cours des cinq dernières années 81 nouveaux postes académiques et scientifiques permanents à temps plein se sont ouverts chaque année dans les universités francophones.  « De ce fait, les titulaires de doctorat ont effectué des périodes de formation postdoctorale de plus en plus longues, attendant pour la plupart sans succès un poste académique menant à un contrat à durée indéterminée, ou se sont insérés sur le marché du travail non académique.

La passion de la Recherche en balance avec la précarité du statut universitaire 

L’enquête en question a porté sur 2065 personnes issues des six universités francophones de Belgique. Les trente pages du rapport pointent aussi la motivation de celles et ceux qui poursuivent une carrière académique.

Le top trois de leurs motivations est:

  • – la passion pour la recherche
  • – le caractère créatif et innovant des activités
  • – le degré d’indépendance et d’autonomie dans le travail

Celles et ceux qui ne poursuivent pas leur carrière dans une université pointent comme explications :

  • – le manque d’offres d’emploi dans ce secteur
  • – le souhait d’avoir un travail plus « appliqué et concret »
  • – la précarité du statut universitaire

Un emploi dans les 4 mois

Encore un chiffre, qui dénote sans doute une certaine frustration, 55,8% des personnes qui ne poursuivaient pas une carrière académique en 2018 précisent dans ce rapport qu’elles auraient souhaité le faire si elles en avaient eu l’opportunité…

On notera aussi que pour une grande majorité des titulaires de doctorat, la recherche d’emploi dure moins de 4 mois. Que les types de contrats proposés aux diplômés varient en fonction des secteurs d’emploi. Le secteur universitaire offrant le taux le plus élevé de contrats temporaires.
Et que le nombre moyen de contrats signés par les titulaires de doctorat augmente plus fortement au cours des trois premières années suivant l’obtention du diplôme de doctorat.

Parmi les divers graphiques qui illustrent ce premier rapport de l’Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques, celui concernant la répartition par genre des diplômés en fonction du domaine d’études met aussi clairement en lumière le clivage entre les sciences de l’ingénieur qui restent une affaire d’hommes et les sciences psychologiques et de l’éducation qui attirent surtout des chercheuses. (source ORCS)
Parmi les divers graphiques qui illustrent ce premier rapport de l’Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques, celui concernant la répartition par genre des diplômés en fonction du domaine d’études met aussi clairement en lumière le clivage entre les sciences de l’ingénieur qui restent une affaire d’hommes et les sciences psychologiques et de l’éducation qui attirent surtout des chercheuses. (source ORCS)

 

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