Vitrail d'Anto Carte (Polytech Mons). A l’origine, il ornait la salle des douches des mineurs des charbonnages d’Hensies-Pommeroeul.

Mons, ville de pouvoirs

27 juillet 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

Série (5) “Sciences en vacances”
 
Pouvoir comtal, pouvoir bourgeois, pouvoir ecclésiastique mais aussi pouvoirs militaire, judiciaire, industriel. Mons a été au fil des siècles, et est toujours, une ville de pouvoirs.
 

"Itinéraires de Mons, ville de pouvoirs". Ed. SRBG, Coll. Hommes et Paysages. VP 9€
“Itinéraires de Mons, ville de pouvoirs”. Ed. SRBG, Coll. Hommes et Paysages. VP 9€

La Ville européenne de la Culture 2015 ne pouvait manquer d’intéresser la Société Royale Belge de Géographie (SRBG) laquelle lui consacre son dernier guide “Hommes et Paysages” intitulé “Itinéraires de Mons, ville de pouvoirs”
 
« Un ouvrage réalisé en collaboration avec l’Extension de l’Université de Mons », précise Paul Bettens, de la SRBG.

 

Vision géographique du cœur historique
 
Deux promenades commentées sont proposées par le Pr Christian Vandermotten, géographe-urbaniste de l’ULB, avec la collaboration de ses collègues de l’UMONS. L’idée est de développer une vision globale, “géographique”, des lieux.
 
Les interactions entre le milieu et les activités humaines sont mises en évidence. Les dimensions historiques viennent éclairer le propos, tout comme le patrimoine artistique.
 
A l’Institut Warocqué, on découvrira notamment un vitrail monumental d’Anto Carte (1886-1954) intitulé « Les morts pour la patrie ». Celui-ci se situe au niveau du palier de l’escalier, face à l’entrée.

 

Confrontation idéologique
 
L’œuvre de l’artiste montois, peintre et auteur de vitraux, est marquée, comme celle de Constantin Meunier, par la dureté de la condition ouvrière dans les régions charbonnières et d’industrie lourde.
 
« Cet intérêt pour la condition ouvrière n’exclut pas chez Anto Carte un catholicisme convaincu », rappelle la SRBG.
 
« Ce qui n’empêche pas la présence de cette œuvre de Carte dans cette institution d’origine libérale et maçonnique ».
 
L’Institut Warocqué a été fondé en 1899, sous le nom d’Institut commercial des Industriels du Hainaut. Il offrait alors, avec l’Ecole des Mines, les deux volets de la formation des élites laïques impliquées dans le développement industriel de la région. L’Institut a été intégré en 1965 à ce qui s’appelait alors l’Université de Mons-Hainaut.
 
De la salle des douches des charbonnages à la Faculté Polytechnique
 
Un autre bâtiment universitaire, non mentionné dans le guide de la SRBG, abrite aussi un splendide vitrail de Carte: celui relevant de la Faculté polytechnique (ex-« Ecole des mines ») , au 31 boulevard Dolez.
 
Il s’agit de mineurs.
 
A l’origine, ce vitrail, commandé dans les années 1920 par les charbonnages d’Hensies-Pommeroeul, ornait la salle des douches des mineurs. A la fermeture des charbonnages, en 1978, l’Institut royal du Patrimoine artistique a été chargé de l’étude et de la sauvegarde de cette œuvre magistrale. Il a ensuite été déplacé à la Faculté Polytechnique. La photo qui illustre la tête de cet article en montre un détail.
 
Le guide « Itinéraires de Mons, ville de pouvoirs », de la Société Royale Belge de Géographie, en propose bien d’autres, à découvrir « sur le terrain », au rythme de la marche, et à chaque fois en moins de 5 kilomètres.

 

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