Le Dr Jérôme Degreef, lors de la mission Rwanda Fungi 2015. © Frank Hidvégi
Le Dr Jérôme Degreef, lors de la mission Rwanda Fungi 2015. © Frank Hidvégi

Mission mycologique dans les montagnes du Rwanda

29 décembre 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

Au printemps 2015, l’ingénieur agronome Jérôme Degreef, Directeur scientifique de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Jardin Botanique de Meise, a dirigé une mission scientifique au Rwanda.

 

Son but? Inventorier les populations de champignons comestibles des forêts de montagne dans plusieurs parcs naturels et forestiers du pays, principalement dans le Parc National des Volcans, la Forêt de Gishwati ou encore la Forêt de Nyungwe.

 

Recherche fondamentale et recherche appliquée

 

Ce spécialiste des champignons est aussi le chef du département des cryptogames (plantes sans fleur) au Jardin Botanique de Meise. C’est dans le cadre de cette fonction qu’il dirigeait la mission mycologique « Rwanda Fungi  2015 ».

 

Une mission avec un objectif double: faire progresser la recherche fondamentale mais aussi appliquée, comme l’explique le Dr Degreef dans cette interview, à découvrir en images.

Au printemps 2015, le Dr Degreef était accompagné de M. Franck Hidvégi, chargé de communication au Jardin Botanique. Ce dernier a filmé la mission pendant trois semaines.

 

De mi-avril au début du mois de mai, l’équipe a récolté de multiples échantillons de champignons comestibles dans les forêts de montagne. Chaque échantillon, qui comporte généralement plusieurs champignons issus du même mycélium, a été doté d’un numéro, d’une fiche descriptive, de photos prises sur le terrain et d’une « photo technique ».

 

Les échantillons ont ensuite subi trois traitements spécifiques

 

  • 1. Sporée et inoculation Le chapeau est posé sur un support afin de recueillir les spores. Le lendemain, des spores sont récoltées et inoculées dans une boite de Petri contenant un milieu de culture (agar-agar). Après quelques jours, du mycélium se sera développé dans la boite de Petri et sera mis ultérieurement en culture chez Kigali Farms.
  • 2. Souches vivantes et échantillons d’ADN Un fragment de quelques mm³ de l’échantillon est déposé dans un petit tube contenant du CTAB, une substance qui bloque la dégradation de l’ADN des cellules. De retour en Belgique, les tubes enrichissent les collections de matériel génétique du Jardin botanique Meise tandis que les souches vivantes vont à la mycothèque de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Il s’agit d’une collection de quelque 30.000 souches vivantes de champignons provenant du monde entier. Ces souches peuvent être utilisées pour des cultures. Les échantillons en tube peuvent faire l’objet d’analyses génétiques, par exemple dans le cadre de recherches taxonomiques.
  • 3. Collections du Jardin botanique Le reste de l’échantillon est séché, conservé dans un sachet hermétiquement fermé, et déposé chez  Rwanda Development Board, avec un double dans les collections du Jardin botanique Meise, accompagné de la fiche descriptive, des photos de terrain, de la photo technique et d’un échantillon de spores issus de la sporée. L’examen des spores sous microscope est souvent une étape nécessaire pour confirmer ou affiner l’identification d’une espèce.

 

 

 

 

 

 

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