De Bruxelles à Mons, la ville intelligente se construit

25 janvier 2017
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Suivre le niveau de pollution de l’air en direct, rue par rue, à Ixelles. Connaître, à l’emplacement près, le taux d’occupation des places de parking à Mons. Surveiller de minute en minute l’évolution du niveau de l’eau à Dordrecht, aux Pays-Bas. Ces quelques applications développées par la start-up bruxelloise CommuniThings ont un point commun: elles œuvrent toutes à l’avènement de « smart cities », de villes « intelligentes ».

 
La jeune entreprise n’a pas échappé au radar du jury du Prix Rise, décerné par Innoviris, l’Institut bruxellois pour la Recherche & l’Innovation. Comme deux autres entreprises bruxelloises NVISO et Lex.be, elle vient d’empocher 500.000 euros afin de mener à bien son Plan Stratégique d’Innovation. Une aubaine pour ces trois start-ups.

 
Des capteurs et des données

 
« Nous sommes spécialisés dans le traitement de données issues de capteurs fixes ou mobiles », explique Etay Oren, le patron de CommuniThings, hébergée au sein de l’incubateur ICAB, à Etterbeek.

 
“A Ixelles, nous avons équipé cinq véhicules communaux de capteurs de qualité de l’air. Comme ces véhicules circulent beaucoup dans la ville, cela nous permet de dresser une cartographie quotidienne de la pollution locale. Des données utiles pour les autorités communales”.

 

Parking futé à Mons

 
A Mons, c’est aux problèmes de parking que la jeune entreprise vient d’apporter une solution. “Nous avons équipé de capteurs 110 emplacements de stationnement dans la ville”, explique le patron de CommuniThings. “Cela permet aux services de contrôle de suivre en direct les voitures en stationnement, pour le plus grand bénéfice des commerçants. La Ville de Mons a en effet décidé d’offrir 30 minutes de parking gratuit à ses visiteurs. Le capteur détecte l’arrivée d’une voiture. Après une demi-heure, si elle n’a pas bougé, les contrôleurs sont alertés… Une application est même disponible pour identifier ces parkings gratuits”.

 

L’idée de ces 30 minutes étant de favoriser la rotation des voitures et ainsi faciliter l’accès aux commerces.

 
Pouvoir se passer des capteurs fixes

 

Avec le demi-million d’euros du Prix RISE pour mener à bien son plan stratégique, on se frotte les mains chez CommuniThings. « Nous souhaitons aller aujourd’hui au-delà de l’utilisation de capteurs fixes pour développer nos services”, indique Etay Oren. “Nous imaginons des solutions « sensorless », de solutions basées sur l’utilisation des données provenant des smartphones, de leurs accéléromètres, de leur GPS. En utilisant les données provenant d’un grand nombre d’utilisateurs, dont nous pourrions par exemple connaître les habitudes de déplacement, nous pourrions développer des modèles prédictifs et analytiques à l’échelle de toute une ville. Et ainsi gérer plus efficacement encore les problèmes de mobilité”.

 

Cybersécurité et références légales en ligne

 
Le point commun qui rassemble les trois lauréats du prix Rise, et qui sont issus de secteurs divers, est celui d’être installés et de faire émerger leurs idées dans un incubateur bruxellois.

 

NVISO est une société de consultance qui se consacre à la sécurité informatique au profit de l’industrie financière, technologique et du gouvernement. L’entreprise est active dans trois types de services: cyberstratégie, cyber-résilience et prise de conscience & formation.

 

Lex.be est le Google de l’information juridique, une plateforme pour les professionnels du droit qui permet de trouver facilement une information juridique pertinente, de travailler plus efficacement avec des outils modernes et de profiter de nouveaux canaux de vente. Avec la montée de l’Intelligence Artificielle, le monde légal se trouve à un point d’inflexion majeur. Lex.be est prêt à saisir cette occasion unique pour faciliter la transition digitale du monde juridique traditionnel dans l’ère du « LegalTech”.

 

 

RISE en chiffres

 

Au cours de ses six années d’existence, le programme bruxellois Rise a débouché sur:

 

61 candidatures
15 lauréats
6,3 millions d’euros de subsides alloués
30 millions d’euros de chiffre d’affaires générés par l’ensemble des différents lauréats
 
En 2017, la Secrétaire d’Etat en charge de la Recherche Scientifique, Fadila Laanan a décidé de reconduire le prix Rise – Innovative Starters pour une nouvelle édition. L’appel à projets sera ouvert dans le courant du mois de mai par Innoviris.

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