Des auditoires… téléphones requis

24 février 2017
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Il suffisait d’y penser ! Ils l’ont fait. Sébastien Lebbe, ingénieur civil de l’ULB, et deux associés ont réussi à faire entrer les téléphones portables dans les auditoires par la grande porte. Et même à les rendre indispensables dans ces enceintes.

 

Leur innovation ? « Un logiciel, une solution web qui rend les conférences et les cours plus interactifs », explique l’ingénieur. L’idée est manifestement bonne. Plusieurs universités du pays ont déjà adopté le « Wooclap ». Et les entreprises ne sont pas en reste ! C’est que l’outil a manifestement aussi sa place dans les salles de conférence.

 

Télévote et traitement instantané des données

 
Le système en question est un système de télévote qui se double d’une possibilité de poser des questions, sans interrompre le professeur qui donne son cours.

 
À l’ULB, le Pr Céline Kermisch, Ingénieure civile et Docteure en philosophie, spécialisée dans les enjeux éthiques liés à la gestion des déchets nucléaires, utilise cet outil avec ses étudiants. « Cela fonctionne sur tablette ou sur smartphone », précise-t-elle. « Je prépare une série de questions à choix multiples avant le cours. Je les publie sur Wooclap. Pendant le cours, nous déblayons les réponses ensemble. Les étudiants en discutent aussi entre eux. »

 
Suivre en temps réel le niveau de compréhension des étudiants

 
Dans le cadre de l’université numérique, l’UCL met désormais ce système à la disposition de tous ses enseignants. « Cela facilite la participation et l’interaction avec les étudiants », indique-t-on à Louvain-la-Neuve. Les étudiants répondent en temps réel à des questions à choix multiples proposées par l’enseignant et peuvent poser des questions par télévoteur pendant le cours. Le système de collecte et de traitement instantané de réponses émises par les étudiants fonctionne par le réseau wifi ou par SMS.

 

« Un autre avantage de notre système est qu’il permet à l’enseignant, en envoyant des questions pendant son cours, de savoir si ses explications sont bien passées, si le cours est compris, si les étudiants sont attentifs. En fonction du résultat des votes, il peut reprendre certaines explications, repréciser certains concepts », souligne Sébastien Lebbe.

 

Acteurs de leur propre apprentissage

 
Franck Verschuren, professeur à la Faculté de médecine de l’UCL, confirme. Il a pu, lui aussi, tester l’outil durant plus d’un an : « Cette solution me permet de rendre mes cours plus interactifs. J’ai toujours eu cette volonté de pouvoir vérifier la compréhension des étudiants afin de pouvoir expliquer en profondeur la matière qui n’a pas été comprise. Wooclap me permet aussi de vérifier si mes questions sont bien posées ou si elles sont ambiguës ».

 

Les bénéfices qu’en retirent ses étudiants ? « Ils adorent ! Wooclap est très rapide et très simple à utiliser. Ils sont très contents de pouvoir être acteurs de leur propre apprentissage ».
Après une phase de test d’un an, l’UCL a décidé d’en faire bénéficier l’ensemble de ses professeurs, toujours dans l’optique d’aller plus loin en matière d’innovations pédagogiques et de rendre l’étudiant acteur de sa formation.

 
La R&D pour simplifier et compléter

 

Les entreprises ne sont pas en reste. « Notre premier client a été Solvay Entrepreneurs, indique encore Sébastien Lebbe, un des trois cofondateurs de Wooclap. Notre second client a été la Fédération des Notaires, chez lesquels nous avons passé l’acte de création de notre société ».

 

Depuis, la jeune entreprise compte des clients dans d’autres secteurs. Et elle continue à innover. « Notre solution évolue en fonction des demandes et des remarques de nos clients, précise encore l’ingénieur. « Notre objectif reste cependant d’offrir la solution la plus simple, la plus intuitive, mais aussi la plus complète possible. Bref, nous travaillons à simplifier davantage encore l’interface tout en complétant les fonctionnalités existantes ».

 

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