Extrait de la couverture du livre à paraître en juin : « Centenaire sanglant. La bataille de Waterloo dans la Première Guerre Mondiale »,, par Philippe Raxhon (Editions Marot).
Extrait de la couverture du livre : « Centenaire sanglant. La bataille de Waterloo dans la Première Guerre Mondiale ».

Waterloo 1815, 1915, 2015… Bonds et rebonds de la mémoire

27 avril 2015
par Yannick Colin
Durée de lecture : 3 min

PODCAST

 

L’anecdote a fait sourire en Belgique : voici peu, les autorités françaises se sont opposées à la frappe d’une pièce de deux euros « belge » commémorant la bataille de Waterloo. Une anecdote révélatrice qui n’a pas étonné le Professeur Philippe Raxhon, historien de l’Université de Liège (ULg).

 

«  Il y a encore une inhibition française par rapport à Waterloo », dit-il. Une inhibition parce qu’il s’agit d’une défaite militaire de la France, qui n’est pas encore complètement digérée mais aussi parce que la République française a une relation paradoxale avec l’empereur Napoléon, qui est le glorieux vaincu de la bataille ».

 

Waterloo reste présent dans les mémoires car cette journée a été revisitée, réinterprétée tout au long des 19e et 20e siècles. En 2015, Waterloo n’est pas seulement objet d’histoire et support de tourisme: la bataille reste un enjeu avec des relents souvent nationaux.

« Parce que », selon Philippe Raxhon, « Waterloo est l’événement qui fonde la nouvelle Europe, celle issue du Congrès de Vienne. Dès lors les interrogations contemporaines sur l’Europe et sur les questions de nationalité peuvent trouver racine dans la bataille de Waterloo qui concluait une période commencée en 1789 ».

 

Waterloo et le premier conflit mondial

 

Dans un livre à paraître en juin, « Centenaire sanglant. La bataille de Waterloo dans la Première Guerre Mondiale » aux éditions Marot, Philippe Raxhon se penche sur le succès mémoriel de la bataille pendant la première guerre mondiale.

 

En 1914, Français et Britanniques sont alliés contre un ennemi commun : l’Allemagne. Malgré ce renversement des alliances par rapport à 1815, les deux camps ont utilisé le souvenir de Waterloo. Et cela dès le début de la guerre.

 

Ecoutez Philippe Raxhon donner quelques exemples de l’utilisation du souvenir de Waterloo en 1914.

Le « vol » du Lion

 

Dans le cours-conférence qu’il donnera au Collège Belgique le 29 avril, le scientifique liégeois évoquera d’autres exemples. Comme cette rumeur : les Allemands veulent fondre le bronze du Lion. L’occupant a tenté d’arrêter la rumeur en diffusant des communiqués. Mais rien n’y a fait. Si bien qu’un journal satirique allemand a fini par s’emparer de l’affaire. Il a évoqué la colère du Lion face à cette rumeur, et sa décision d’abandonner son piédestal pour quitter définitivement de Waterloo !

 

Lors de sa conférence, Philippe Raxhon élargira encore son propos en notant l’importance des lieux de mémoire dans notre pays : la bataille de Jemappes, qui en 1792 permet l’arrêt de l’offensive contre-révolutionnaire ; Waterloo et la fin de l’Empire ; les combats de la Première Guerre mondiale, mais aussi la bataille des Ardennes, dernière grande bataille de la seconde guerre mondiale sur le front occidental.

 

Et il en tire comme conclusion : « il y a en Belgique un terrain mémoriel extraordinaire et il serait malheureux de passer à côté à la fois en terme de compréhension du passé, mais aussi de mise en valeur des ressources, des restes, des traces de ce passé ».

 

 

Pourquoi la bataille de Waterloo fascine-t-elle autant ? Réponse au Collège Belgique!

Les commémorations autour de la bataille de Waterloo s’annoncent nombreuses et imposantes. Comment se fait-il qu’un événement vieux de deux siècles fascine encore aujourd’hui ? L’historien de l’Université de Liège, Philippe Raxhon, spécialiste des questions mémorielles, apportera diverses explications à ce propos lors de sa leçon publique au Collège Belgique, ce mercredi 29 avril à 17 heures, à l’Académie royale, à Bruxelles. La participation à cette leçon est gratuite. L’inscription est souhaitée.

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