Spentys propose un "plâtre" sur mesure et imprimé en 3D.
Spentys propose un "plâtre" sur mesure et imprimé en 3D.

Innovation médicale à Bruxelles : comment ne pas perdre de temps

27 juin 2017
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 5 min

Un « plâtre » léger, personnalisé, respirant et imprimé en 3D, un dispositif d’aide à la rééducation de la hanche pour les kinésithérapeutes, un pied bionique, une app pour poser des questions à son médecin traitant sans le déranger ou encore un outil de planification chirurgicale… L’innovation en matière de santé coule à flots dans les hautes écoles et les universités bruxelloises.

 

« Sur les dix candidats entrepreneurs dans le domaine de l’e-santé et des dispositifs médicaux qui ont rejoint notre dernier accélérateur de startups, neuf sont issus de hautes écoles ou d’universités situées sur le territoire de la Région bruxelloise », confirme Azèle Mathieu, responsable du cluster lifetech.brussels.

 

“Challenger” les candidats sur leurs projets

 

Et après six mois de travail, la satisfaction est au rendez-vous. « Grâce à ce coaching, nous avons pu découvrir les outils régionaux à notre disposition et les démarches administratives à réaliser pour développer notre projet », explique Pierre Viviers, un ingénieur tout juste diplômé de l’Institut Supérieur Industriel de Bruxelles (ISIB).

 

Avec Bao Truong, étudiant en kinésithérapie à la Haute École libre de Bruxelles (HELB-Prigogine), il travaille à la mise au point du M-Vitec, un appareil d’assistance pour les kinés utilisé dans le cadre de la rééducation de la hanche. « Ce dispositif mécanique et motorisé soulage la charge que le professionnel de la santé doit manipuler (la jambe du patient) quand il faut rééduquer l’articulation de la hanche », souligne Bao Truong.

 

« Notre idée est bonne. Mais pour la développer, nous avions besoin d’être accompagnés. C’est ce que l’accélérateur de Lifetech.brusels nous a offert. En nous challengeant sur notre projet, en nous guidant dans les arcanes de la certification, du marquage CE de notre produit, bref, en nous aidant à nous dépasser, il nous a permis de gagner du temps », explique-t-il.

 
Un accélérateur, trois piliers

 

Ne pas perdre de temps! C’est le leitmotiv de l’accélérateur bruxellois de startups medtech et ehealth.  

« La perte de temps entre la définition du projet et sa mise en œuvre? C’est souvent là que le nœud se situe », estime Azèle Mathieu. « Il y a trois ans, nous nous sommes rendu compte que beaucoup entrepreneurs perdaient un temps précieux du temps. D’où l’initiative des accélérateurs de liftech.brussels ». 

 

Ce programme vise à mieux former et informer les candidats entrepreneurs bruxellois dans le domaine de la santé. Son action repose sur trois piliers :

 

  1. L’accélérateur est centré sur les spécificités du secteur et l’environnement dans lequel vont évoluer les candidats.
  2.  Il aide ces mêmes candidats à monter un projet d’entreprise (business model) réaliste et solide.
  3.  Il forme les candidats à la présentation de leur projet en fonction des différents publics potentiels : utilisateurs, professionnels de la santé, investisseurs…

 

Laboratoire économique et industriel urbain

 

« Cet accélérateur illustre bien comment, en Région bruxelloise, nous réfléchissons à la meilleure manière de faire émerger l’industrie urbaine de demain », indique de son côté, Didier Gosuin, Ministre bruxellois en charge de l’Economie et de la Santé.

 
« Bien entendu, nous ne faisons pas table rase des industries déjà implantées depuis longtemps dans la Région, comme les usines Audi ou Sabca, qui elles aussi innovent. Mais si nous voulons rester le laboratoire économique et industriel urbain de demain, avec une grande capacité d’innovation, nous devons aussi encourager les dynamiques nouvelles telles que celles portées par ces entrepreneurs dans le domaine de la santé ». 

 

Au service de tous les hôpitaux bruxellois

 

Louis-Philippe Broze, étudiant en master ingénieur commercial et co-fondateur de Spentys, est parfaitement en phase avec cette vision politique. Son projet, qui vient d’être « accéléré », est déjà bien avancé. Son produit innovant? Le « plâtre » médical imprimé en 3D via une plateforme web.

 

L’idée est de rendre ce type de système de contention orthopédique accessible à tout le monde dans un environnement hospitalier, explique-t-il. 

 

Pour ce faire, il développe encore un système de scanner destiné à prendre l’empreinte du membre à immobiliser. Les données informatiques sont ensuite traitées et envoyées à une imprimante 3D, qui produit l’attelle personnalisée avec des matériaux biocompatibles. Notre projet est de desservir l’ensemble des hôpitaux bruxellois puis du reste du pays, indique l’étudiant-entrepreneur. Le tout au départ d’un site de production implanté à Bruxelles.

 

Les avantages de son plâtre? Ils sont multiples. Plus léger, amovible, respirant, dynamique (il peut être resserré si le membre perd du volume avec le temps), mais aussi… recyclable. On a presque envie de se casser un bras pour le tester.

 

Pied bionique, planification chirurgicale, « whatsapp » médicale

 

Axiles Bionics a mis au point une nouvelle génération de prothèse de pied bionique, qui régénère la marche et la posture humaine de manière naturelle.

 

Advelox propose une solution numérique sécurisée, facilitant la discussion entre le patient et son réseau de professionnels de la santé, renforçant ainsi les liens et la prise en charge globale. Une sorte de réseau Whatsapp médical sécurisé.

 
SpineDyn est un projet d’aide pour les chirurgiens qui vise à améliorer la planification chirurgicale de la colonne vertébrale en utilisant un modèle biomécanique. Cette technologie consiste à aider les chirurgiens à s’appuyer sur des données quantitatives du patient, plutôt que sur leur expérience et leur intuition. De quoi disposer qu’un diagnostic préopératoire plus précis et d’une planification chirurgicale optimisée.

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