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La Science en 2015 vue par « Nature »

1 janvier 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

La revue scientifique Nature se livre, dans son édition de ce 1er janvier, à un petit exercice de prospective. De quoi l’année 2015 sera-t-elle faite ? Le journal ne trahit nullement la teneur des articles que son comité de rédaction envisage de publier dans les semaines qui viennent. C’est plutôt un tour d’horizon de ce qui est raisonnablement attendu dans les prochains mois qui est proposé. Certaines de ces prévisions ne manquent pas de faire sourire, d’autres… de faire réfléchir.

 

Une montagne de biscuits et un milliard de tasses de café

 

Sourire ? On ne peut que hausser le coin des lèvres en découvrant qu’à la base Antarctique américaine « Mac Murdo », ce sont pas moins de 234.000 biscuits aux pépites de chocolat (cookies) qui seront dévorés cette année, soit 4.500 par semaine !

 

Nous ne disposons pas des chiffres de la consommation de biscuits à la station de recherche belge Princesse Elisabeth en Antarctique.  Nature  n’en parle pas non plus. Si tout au long de l’été austral, ils sont quelques dizaines à fréquenter la base belge, à Mac Murdo, le nombre d’occupants se chiffre en milliers de personnes sur l’année.

 

Dans la même veine, le journal scientifique estime aussi à un milliard le nombre de tasses de café qui seront englouties cette année par les scientifiques dans le monde. Il faut souligner que les quelque 10 millions de chercheurs dans le monde vont cravacher ! Le journal estime qu’ils bosseront en moyenne 50 heures par semaine, soit un temps total de 26 milliards d’heures de travail, l’équivalent de 2,9 millions d’années !

 

920.000 publications et… 470 rétractations

 

Côté innovation, Nature estime que le nombre de brevets déposés cette année sera de 2,6 millions tandis que le nombre de brevets effectivement concédés sera d’1,2 million. « Plus du double qu’en l’an 2000 », note le journal.

 

En ce qui concerne les publications scientifiques, on en attendrait 920.000 cette année. Parallèlement, 470 articles scientifiques déjà publiés devraient faire l’objet d’une rétractation. Les motifs en sont multiples, y compris des cas de fraudes !

 

Nature ne détaille pas les articles retirés en 2014 dans ses propres publications. Il y en a eu au moins deux, pointés par « The Scientist », qui vient de dresser la liste des dix cas de rétractation les plus marquants en 2014.

Il s’agit de l’affaire des cellules STAP (au Japon). Il s’agissait de présenter une nouvelle technique pour produire des cellules-souches. Une technique dont les articles étaient entachés d’irrégularité et qui a donné lieu à une longue controverse l’année dernière.

 

260.000 nouveaux docteurs en 2015

 

Les rétractations impressionnent parfois par leur nombre. En 2014 toujours, le site « Retractation Watch » pointe qu’un lot de 60 articles a été retiré d’un coup du « Journal of Vibration and Control ». L’imagination des chercheurs peu scrupuleux ne semble pas avoir de limites pour tromper les éditeurs. Certains vont jusqu’à jouer le rôle de leur propre reviewer en inventant des adresses emails de reviewers prestigieux, adresses dont la boite était contrôlée par le chercheur fraudeur…

 

Cette page peu reluisante de la recherche ne décourage cependant pas les jeunes générations de scientifiques. Nature estime qu’ils seront 260.000 à décrocher leur doctorat en 2015. Soit une hausse vertigineuse en à peine dix ans. En 2004, seuls 150.000 jeunes docteurs avaient été diplômés.

 

Pour connaître le détail des calculs de Nature concernant les divers chiffres prospectifs présentés dans son édition du 1er janvier, rien de plus simple. Les méthodes sont expliquées par le fameux journal. De même, avec « 2014, the year in science », il jette aussi un regard dans le rétroviseur.

 

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