Pascale Delcominnette, Administratrice générale de Wallonie Bruxelles International et de l’Awex, à Hanovre, le 3 avril 2019.
Pascale Delcominnette, Administratrice générale de Wallonie Bruxelles International et de l’Awex, à Hanovre, le 3 avril 2019.


Rencontre avec le « Wallonium »

4 avril 2019
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Ce ne sont pas neuf boules reliées par des tubes métalliques mais bien quatorze qui trônent sur le stand «Belgium», à la foire d’Hanovre. Son nom ? Le « Wallonium ». Une structure qui n’est pas sans rappeler celle qui surplombe le plateau du Heysel, à Bruxelles, depuis l’Exposition universelle de 1958.

A cette différence près qu’aujourd’hui, le Wallonium véhicule d’autres messages que le cristal de fer géant bruxellois. « Avec le Wallonium, la symbolique est forte », explique Pascale Delcominnette, Administratrice générale de Wallonie Bruxelles-International et de l’Awex, l’Agence wallonne à l’exportation.

Une œuvre d’art technologique

« Cette œuvre d’art technologique est le fruit d’une collaboration entre six centres de recherches wallons et une spin-off de l’Université catholique de Louvain. Outre son aspect artistique, le Wallonium présente surtout diverses expertises wallonnes dans une série de domaines technologiques ».

Les cinq atomes supérieurs du Wallonium forment l'initiale de cette oeuvre technologique et rappellent ses origines... wallonnes.
Les cinq atomes supérieurs du Wallonium forment l’initiale de cette oeuvre technologique et rappellent ses origines… wallonnes.

Un cristal de silicium fédérateur

« Un mot sur la structure, tout d’abord », précise Thierry Coutelier, expert en produits intelligents (Smart products) au Sirris (Liège Science Park). Le Sirris a été la cheville ouvrière de ce projet né l’an dernier, dans la foulée de l’Hannover Messe de 2018. « Notre choix s’est porté sur un cristal de silicium, qui comprend 14 atomes. Ce matériau est bien entendu synonyme de l’ère numérique dans laquelle nous baignons ».

« Mais c’est également un démonstrateur commun. Une structure qui illustre les expertises multiples de nos centres de recherches et entreprises en Wallonie. Enfin, nous présentons également ce cristal redressé. Ce qui permet de mettre en évidence, au sommet, les cinq « boules » noires qui forment le « W » de Wallonie-Bruxelles International qui nous a soutenus dans ce projet ».

L’infrarouge révèle les différences d’émissivité d’une des boules

Parmi les technologies mises en avant, on remarquera une des boules proposées par Materia Nova, à Mons. « Elle illustre notre capacité à réaliser un matériau aux propriétés métalliques au départ d’une poudre de céramique », indique Bertrand De Backer, attaché à ce centre de recherche. « Ou encore à produire un revêtement spécifique « anti-traces de doigts » sur sa surface ».

Plus haut dans le Wallonium, la boule du CRM Group de Liège rayonne… Au toucher, elle est particulièrement chaude. Observée à travers une caméra infrarouge, elle révèle ses particularités. « Sa surface a été traitée partiellement par notre centre de recherche avec un revêtement en aluminium », explique Louis Gilon. L’œil de la caméra en révèle les contours. Les bandes d’aluminium modulent les émissions de chaleur.

Traitement de surfaces et différences d'émissivité mises en évidence par une caméra IR.
Traitement de surfaces et différences d’émissivité mises en évidence par une caméra IR.

Ailleurs dans la structure, c’est le savoir-faire en traitement du signal de Multitel qui est illustré, et ceux du Cenaero, du CETIC ou encore de VOCSens, la spin-off de l’Université catholique de Louvain.

Cette dernière propose une boule renifleuse, environnementale. Munie d’une EnviCam (caméra environnementale), elle surveille la présence de divers composants/polluants dans l’air ambiant.

Et bien entendu, le Sirris est aussi bien présent sur ce cristal géant. Notamment en y illustrant son expertise en « additive manufacturing », ici sur base de titane.

Recherche et technologies

La foire d’Hanovre est gigantesque. Composée de plus de 25 halles d’exposition, ce n’est pas un hasard si cette année, la présence wallonne s’y est posée dans le hall consacré à la Recherche technologique (et non dans l’un ou l’autre des halls plutôt réservés aux entreprises proposant des solutions diverses et multiples). Ceci est parfaitement en lien avec la volonté des organisateurs d’y rassembler les acteurs de la recherche appliquée, mais également fondamentale, histoire d’y découvrir les nouvelles « tendances » en la matière. Une vitrine idéale pour les acteurs wallons. Y compris pour une vingtaine d’entreprises et institutions qui occupent également le stand « Belgium/Wallonia » et qui sont actives dans des technologies IOT (internet des objets), le traitement des surfaces par technologie plasma ou encore l’analyse de données, couplée ou non à l’intelligence artificielle.

Une vitrine, mais aussi un lieu de contact entre Wallons et avec des partenaires étrangers intéressés par nos savoir-faire. Comme en attestent divers liens noués par Multitel avec une entreprise japonaise…

« Nous disposons en Wallonie d’un écosystème complet en ce qui concerne la digitalisation de l’industrie, conclut Pascale Delcominnette (WBI/AWEX). « Notre présence à l’Hannover Messe l’illustre parfaitement ».

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