Visualiser et explorer des images de très haute résolution et en tirer un maximum d’informations, c’est ce que propose « Cytomine », développé à l’Université de Liège (ULg).
Ce logiciel d’analyse d’images a été développé, dès 2010, au laboratoire « Systèmes et Modélisation » de l’Institut Montefiore. À l’origine, le programme informatique devait analyser des images dans le domaine de la cytologie : une branche de la biologie étudiant les cellules. Aujourd’hui, il a trouvé une nouvelle et surprenante utilisation: il sert aussi à saisir dans le détail des œuvres d’art.
Grâce à ce programme, les chercheurs visualisent en ligne des images « multigigapixels », bien trop volumineuses pour être stockées dans la mémoire d’un ordinateur. Il offre aussi la possibilité d’annoter sémantiquement des structures d’intérêt dans ces images.

Un des principaux atouts de Cytomine réside dans sa fonction de partage. Les images et leurs annotations peuvent être partagées, comme des vidéos sur YouTube. Ce qui facilite la collaboration au sein d’une équipe de recherche.
Détection automatique de tumeurs
Au GIGA (Grappe Interdisciplinaire de Génoprotéomique Appliquée) de l’ULg, les chercheurs utilisent quotidiennement cet outil. « Il aide les scientifiques à quantifier les zones tumorales dans des images de poumons dans le but d’étudier l’effet de traitements sur la prolifération ou la diminution de tumeurs » explique Raphaël Marée, docteur en science informatique et coordinateur du projet Cytomine.
« Ils ont déjà analysé des milliers d’images avec le logiciel » reprend le Dr. Marée. « Grâce à sa fonction d’analyses semi-automatiques, le logiciel permet, par exemple, de détecter automatiquement la présence de tumeurs dans des coupes de tissus. Ce qui accélère considérablement le travail des chercheurs » précise-t-il.
L’informatique au service de l’art
La plate-forme compte plus de 200 utilisateurs en recherche, et plusieurs milliers en comptant les étudiants qui l’utilisent chaque année dans le cadre des travaux pratiques en Faculté de Médecine et Médecine vétérinaire. Au-delà du domaine médical, l’outil représente un intérêt pour toutes les personnes qui travaillent sur de très grandes images. Comme, par exemple, les historiens de l’art.
Écoutez Raphaël Marée expliquer comment une collaboration avec les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique se met en place.