La Jamais Contente, au Mondial de l'automobile de Paris, en 2014. © Thesupermat, CC BY-SA 3.0
La Jamais Contente, au Mondial de l'automobile de Paris, en 2014. © Thesupermat, CC BY-SA 3.0

Une autre histoire de la Belgique, en 100 images et quelques beaux portraits

31 décembre 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Les iguanodons de Bernissart, la plaque magdalénienne gravée d’un auroch et d’un cervidé du Trou de Chaleux, l’épée de Godefroy de Bouillon mais aussi le Perron de Liège, la Butte du Lion, la Maison Autrique due à Victor Horta…

 

L'histoire de la Belgique en 100 images", par Eugène Warmenbol. Editions Racine, 24,95 euros.
L’histoire de la Belgique en 100 images », par Eugène Warmenbol. Editions Racine, 24,95 euros.

Le Pr Eugène Warmenbol, titulaire de la chaire d’archéologie protohistorique du nord-ouest de l’Europe, à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), a rassemblé une centaine d’images et autant d’anecdotes qui retracent une certaine histoire de la Belgique. Il les restitue sous forme d’un livre forcément illustré: « L’histoire de la Belgique en 100 images » (Editions Racine).

 
Les choix de l’archéologue sont bien entendu subjectifs. Cent images, ce n’est pas grand-chose pour cerner un territoire, un pays, une « nation » sur plusieurs millénaires.

 

L’unique œuvre d’art déposée sur la Lune est belge

 

Les artistes y occupent une bonne place. Pointons Hugo Claus (Le chagrin des Belges), René Magritte , Fernand Khnopff (« Une ville abandonnée »), Jan Fabre (« Heaven of Delight » au Palais royal) ou encore Paul Van Hoeydonck et sa fameuse statuette en aluminium déposée sur le sol de la Lune en 1971 par l’équipage de la mission Apollo 15: la seule oeuvre d’art jamais déposée sur notre satellite naturel!

 

Les scientifiques et les innovateurs sont également à l’honneur. André Vésale par exemple, qui naquit à Bruxelles en 1514 et qui fut un des médecins de Charles Quint, est qualifié de « Père de la Patrie belge » par le Pr Warmenbol. Un honneur que Gerhard Kremer, dit Gerardus Mercator, né deux années plus tôt à Rupelmonde, ne partage pas. Même si le cartographe est à l’origine de la fameuse projection qui porte son nom et qui est toujours utilisée actuellement.

 

La chimie belge est également reprise dans cette sélection, avec Léo Baekeland (1863-1944), l’inventeur de la « bakélite », première matière plastique moulée qui est formée lors de la réaction chimique entre le phénol et le formaldéhyde.

 

Diverses facettes de l’action d’Ernest Solvay

 

L’industriel Ernest Solvay figure également dans la liste. Il y est bien entendu question de la mise au point de son fameux procédé de production de soude. « En 1900, 95% de la production mondiale de soude provenaient du procédé Solvay », rappelle l’auteur, qui préfère cependant mettre davantage la lumière sur d’autres facettes de la vie de l’industriel.

 

« Il fut notamment le fondateur de diverses institutions liées à l’Université Libre de Bruxelles », indique le Pr Warmenbol. Il fut aussi le fondateur du Comité national 1914-1918: une organisation caritative créée en 1914 pour distribuer de l’aide humanitaire aux civils, en Belgique occupée, pendant la Première Guerre mondiale.

 
100 km/h en voiture électrique… en 1899

 

Parmi les icônes « belges », le chocolat Côte d’Or, le Sherman de Bastogne, le marsupilami, l’Atomium n’ont pas été oubliés. Notre coup de coeur va cependant à « La Jamais Contente ». Il s’agit de la première voiture électrique, profilée comme un obus, à avoir filé à plus de 100 km/h. C’était en avril 1899, près de Paris. Ce bolide était l’œuvre de l’ingénieur Camille Jenatzy (Schaerbeek, 4 novembre 1868 – Habay-la-Neuve, 7 décembre 1913).

 

Avec ses deux moteurs de 250 kilos et sa batterie de 650 kilos, les autres composantes de cette voiture devaient par ailleurs être très allégées. Sa carrosserie était façonnée en partinium: un alliage d’aluminium, de tungstène et de magnésium.

 

« Des images plus importantes que les textes »

 

« Que le lecteur ne perde pas de vue que les images de ce livre importent plus que les textes qui les accompagnent », prévient l’auteur. « A une époque où n’importe qui peut faire des commentaires sur n’importe quoi, cela mérite d’être mis en exergue. Les textes sont éminemment plus manipulables que les images ».

 

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