Tête de fœtus cyclope.
Tête de fœtus cyclope.

Chasse aux « TréZOOrs » et aux bizarreries scientifiques à Liège

2 août 2017
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

SERIE (3/5) Sciences en vacances

 

Du véritable poil de mammouth, une tête de cyclope qui baigne dans son bocal, un mouton à huit pattes…  A l’Université de Liège, les collections scientifiques sont multiples et surprenantes.

 

Deux rendez-vous à l’Aquarium-Muséum de la Cité ardente en attestent. La première, temporaire, se tient jusqu’à la fin août 2018 et est consacrée à quelque 200 pièces « étranges ». La seconde, qui prend la forme d’une salle permanente du Muséum du quai Van Beneden, propose de découvrir divers trésors provenant de ses collections précieuses de zoologie.

 

C’est l’Embarcadère du Savoir qui propose la première exposition. Baptisée « Du poil de mammouth à l’œil du cyclope », elle est visible jusqu’à la fin du mois d’août.

200 ans de collections scientifiques

 

Siamois dans leur bocal. (Cliquer pour agrandir)
Siamois dans leur bocal. (Cliquer pour agrandir)

L’étrange y côtoie le spectaculaire. On découvrira ainsi une tête de fœtus cyclope, une ancienne table de dissection, le fameux mouton à 8 pattes qui provient de l’ancienne faculté vétérinaire de Cureghem, des siamois, mais aussi des thèses de médecine rédigées en latin (1820) alors que l’Université de Liège, qui fête cette année son bicentenaire, n’avait que trois ans.

Ecoutez Mélanie Cornélis, commissaire de l’exposition, détailler l’histoire du cyclope et son mystère 

« En réunissant cette série d’objets hétéroclites autour du thème de la bizarrerie », nous voulons montrer que les sciences à l’Université de Liège sont issues d’une histoire riche et vieille de 200 ans », indique Mélanie Cornélis, attachée à l’Embarcadère du Savoir. « Et qu’il est possible de les aborder sous un angle étonnant: le bizarre ! »

 

Et « bizarres », ces objets le sont assurément. Par essence, par leur aspect esthétique, par leur dimension scientifique ou par la manière dont ils ont intégré l’Université de Liège depuis 1817.

 

Cette rétrospective espère guider le visiteur de bizarrerie en bizarrerie et lui faire traverser le temps grâce à des objets qui racontent leur propre histoire, souvent avec un regard anecdotique, voire décalé. Du poil de mammouth à l’œil du cyclope, c’est un voyage dans le passé, depuis des centaines de millions d’années jusqu’à la fin du 20e siècle.

 

« TréZOOrs » : la salle aux trésors des collections universitaires du Muséum

L’autre nouveauté à l’Aquarium-Muséum, c’est l’ouverture de la nouvelle salle permanente consacrée aux « trésors » de l’Institut de zoologie. On y a rassemblé une série d’objets qui ont fait l’histoire de l’institution: des objets patrimoniaux remarquables, des témoins d’une grande valeur scientifique, historique ou artistique, et qui illustrent parfaitement l’histoire des sciences naturelles.

Trois grandes thématiques sont abordées dans le parcours de l’exposition : l’histoire des collections universitaires de sciences naturelles depuis 1817 jusqu’à… « et demain ? », les rôles d’un musée universitaire et les collections pédagogiques.

Ecoutez le Dr Sonia Wanson, directrice adjointe du Muséum, expliquer comment est assurée la pérennité des trésors de l’Institut de Zoologie

On découvrira aussi dans cette nouvelle salle la collection de Blaschka (des modèles d’animaux en verre) remise en valeur, des modèles anatomiques et embryologiques en cire, des spécimens naturalisés d’espèces éteintes… Une collection âgée de 130 ans qui vient d’être classée comme trésors de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Le dodo à l’honneur

 

Parmi les animaux disparus présentés dans cette section, on s’arrêtera au dodo. Ce grand oiseau vivait sur l’île Maurice. Il a été découvert par des marins portugais, à la fin du 16e siècle.

 

Cette peinture du dodo, réalisée par Roelandt Savery, dans les années 1620, est l’une des images les plus célèbres et copiée de cet animal aujourd’hui disparu.
Cette peinture du dodo, réalisée par Roelandt Savery, dans les années 1620, est l’une des images les plus célèbres et copiée de cet animal aujourd’hui disparu.

 

Jusque là inhabitée, l’île était peuplée d’une faune particulière. Les premières descriptions du dodo datent de 1602. Le dernier spécimen vivant a été aperçu sur l’île en 1662.

 

 En 1602, les premières descriptions du dodo le présentaient comme un oiseau plus athlétique…
En 1602, les premières descriptions du dodo le présentaient comme un oiseau plus athlétique…
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