Moteur développé par le projet SMARCOS, pour faire fonctionner un exosquelette © SMARCOS

Des technologies médicales de plus en plus connectées

21 octobre 2020
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Proposer des moteurs qui peuvent faire fonctionner des exosquelettes et des appareils d’assistance mécanique de manière rapide, simple et modulaire. Tel est l’objectif du projet SMARCOS. Quant à celui du projet « DORI », il est d’élaborer un système de détection précoce d’une démence. Ces deux projets innovants de R&D dans le domaine des technologies médicales (MedTech) viennent de retenir l’attention du jury bruxellois du dernier « MedTech Accelerator », organisé par hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’entreprise.

« Notre cinquième édition a été un succès », confie Sophie Liénart, du cluster Liftech.brussels. « Au-delà des récompenses, les deux projets distingués illustrent l’accent mis, dans la capitale belge, sur le développement de technologies médicales. En cinq ans, nous avons pu « accélérer » 43 projets portés par des chercheurs ou des entrepreneurs bruxellois dans ce domaine. »

Quatre mois pour faire avancer son projet

Concrètement, le MedTech Accelerator est un programme de quatre mois qui aide à développer ses compétences en entrepreneuriat et à relever les défis du secteur des technologies médicales. L’édition 2020 s’est déroulée de mars à juin, essentiellement à distance. Elle a mobilisé 120 experts et accompagnateurs.

Au cours de cette période, les candidats retenus ont eu accès à des ateliers collectifs pratiques sur les aspects commerciaux et les spécificités du secteur des technologies médicales. Mais aussi à du coaching personnalisé, à des visites en industries. Ils ont, bien entendu, également eu l’occasion de présenter leur solution à différents publics.

Des initiatives de plus en plus connectées

Après cinq éditions, la gestionnaire de ce programme identifie diverses évolutions dans ce secteur. « Les innovations médicales sont de plus en plus connectées », reprend Sophie Liénart. « Ce qui implique que l’accompagnement que nous proposons doit évoluer. Cette année, nous avons ajouté deux journées à notre programme, spécifiquement orientées sur les différents aspects en lien avec la santé digitale », précise-t-elle.

« L’évolution des projets vers des dispositifs connectés implique des aspects IT, d’échanges de données, de traçabilité, de respect du règlement sur la protection des données personnelles (GDPR), de gestion des données, de normes et de standards internationaux, de validation d’applications mobiles, et bien sûr les multiples réglementations à respecter, notamment en ce qui concerne les essais cliniques. »

Un projet sur quatre se mue en start-up

Quand elle jette un regard dans le rétroviseur et qu’elle regarde les chiffres, Sophie Liénart pointe un autre aspect encourageant de ce programme. « Les projets qui nous sont proposés sont de tous types et de tous niveaux de maturité », souligne-t-elle. « Cela va de la « bonne idée » à la jeune entreprise déjà en place qui veut passer à la vitesse supérieure.  Au final, au cours de ces cinq premières éditions, nous constatons que 25% des projets qui sont passés par le MedTech Accelerator ont donné naissance à une nouvelle start-up ».

« La spécificité de notre programme est qu’il a été construit pour et par le secteur de la santé », indique de son côté, Annelore Isaac, directrice générale adjointe de hub.brussels. « Avec le soutien de notre cluster lifetech et le support des Fonds européens FEDER, il mobilise aujourd’hui un large réseau de spécialistes. Et il a fortement contribué à l’émergence d’une communauté bruxelloise consacrée aux dispositifs médicaux. »

Ceux-ci intéressent le secteur médical, et donnent envie à certains acteurs de développer les outils manquants. « Au fil des éditions, nous remarquons qu’il y a parmi nos candidats de plus en plus de médecins, d’infirmiers, de kinésithérapeutes qui se lancent dans l’aventure du développement de nouveaux dispositifs médicaux », dit encore Sophie Liénard.

Cette année, neuf projets ont été accompagnés. Le lauréat 2020 est le projet SMARCOS, porté par de la VUB. Il porte sur la mise au point de moteurs utilisés pour construire plus rapidement des exosquelettes et appareils d’assistance de façon modulaire. « Nos premiers clients sont issus du monde de la recherche », confie Victor Garsu, qui pilote ce projet. « Mais nous visons un marché plus large. »

Le jury a également distingué le projet d’un chercheur de la KULeuven, Arno Libert, du groupe de recherche « Computational Neuroscience ». En captant et analysant les ondes cérébrales consécutives à certains stimuli, il espère pouvoir détecter précocement l’apparition de démences. De quoi assurer aux personnes concernées une meilleure qualité de vie alors que la pathologie n’a pas encore déployé tous ses effets.

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