Les yeux et les oreilles de Daily Science (115)

22 février 2019
Durée de lecture : 6 min

Le virus Zika détecté dans le sperme des voyageurs, comment choisir de participer à un essai clinique en oncologie, pourquoi les enfants perçoivent-ils moins bien le langage dans le bruit que les adultes, météo du weekend et prévisions pour l’année 2100 sur le nouveau site de l’IRM, Franki, une nouvelle grenouille bruxelloise découverte en Inde…

À la rédaction de Daily Science, nous repérons régulièrement des informations susceptibles d’intéresser (ou de surprendre) nos lecteurs. Découvrez notre dernière sélection.

Le virus Zika détecté dans le sperme des voyageurs

Des virus exotiques tels que le chikungunya et le Zika peuvent entraîner une fièvre et un malaise général, mais ils ont également des effets à long terme sur la santé. Ces infections virales, transmises par les moustiques, menacent les voyageurs belges, en particulier lors de séjours en Asie et en Amérique latine.

À l’Institut de médecine tropicale (IMT) des recherches sur ces maladies viennent de livrer un résultat inédit. Le virus Zika est détecté longtemps après l’infection dans… le sperme des voyageurs.

« Le moustique Aedes est en pleine expansion et provoque des épidémies dans le monde entier, même dans le sud de l’Europe. Cependant, il existe encore de nombreuses lacunes dans les connaissances sur le comportement  de ces virus exotiques et les symptômes qui en découlent », y explique le Dr Ralph Huits.

Au cours de la grande épidémie de Zika de 2016 en Amérique latine, il a été montré que le virus peut également être transmis par voie sexuelle, et plus particulièrement de l’homme à la femme. Le Dr Huits et ses collègues ont essayé de trouver une réponse à la question de savoir combien de temps le virus persiste dans le sperme. Par le biais de méthodes diagnostiques moléculaires, ils ont retrouvé des traces de virus dans le sperme de 60% des voyageurs belges atteints de Zika. Ils ont démontré qu’après les premiers symptômes, le virus y persistait en moyenne trois mois.

Comment choisir de participer à un essai clinique en oncologie?

Plusieurs centaines d’essais cliniques en oncologie lancés chaque année. Les patients atteints de cancer ont la possibilité d’accéder à de nouveaux traitements prometteurs. Cependant, comprendre et décider de participer à un essai clinique n’est pas toujours évident. À l’occasion du 21e congrès annuel de la BSMO (Belgian Society of Medical Oncology) qui se tient ce vendredi à Liège, l’Institut Jules Bordet propose un nouvel outil web interactif pour accompagner les patients dans leur choix.

« Bien que les nouveaux traitements proposés dans les essais cliniques suscitent de nouveaux espoirs, ceux-ci sont généralement moins bien connus que les traitements standards, tant au niveau de leur efficacité, que de leurs effets indésirables. Peser le pour et le contre avant de participer à un essai clinique est donc essentiel ! Afin d’expliquer les particularités des essais cliniques et de guider les patients dans leur décision, le service de Médecine oncologique de l’Institut Jules Bordet a développé un outil interactif trilingue. Baptisé IREN (acronyme de « Informés sur la Recherche, ENgagés pour de meilleurs traitements »), cet outil composé d’animations et de vidéos est disponible en ligne.

Il permet aux patients de passer en revue tous les sujets abordés dans le Document d’Information et de Consentement (DIC) que le médecin chercheur leur transmet avant de participer à l’essai clinique. Les informations et les questions proposées par l’outil permettent ainsi au futur participant de décider plus sereinement.

Pourquoi les enfants perçoivent-ils moins bien le langage dans le bruit que les adultes

L’effet « cocktail party », c’est la capacité que nous avons, dans un environnement bruyant (par exemple un cocktail) à isoler la voix de notre interlocuteur du bruit environnant afin de suivre et comprendre ce qu’on nous dit. Cette capacité est moins bien développée chez les enfants : de nombreuses études comportementales ont démontré qu’ils comprennent moins bien que les adultes le langage dans le bruit. Pourquoi ? Quels sont les mécanismes cérébraux à l’origine de cette différence entre enfants et adultes ? Des chercheurs de l’ULB – ULB Neuroscience Institute, UNI – et de l’Hôpital Erasme – Unité de Magnétoencéphalographie, MEG –, associés à une équipe finlandaise viennent d’apporter une réponse à ces questions.

Les chercheurs ont montré que le cerveau des enfants perd plus rapidement la capacité de suivre le rythme des mots et des phrases de la voix d’intérêt, au fur et à mesure que l’intensité du bruit de fond augmente. Les chercheurs observent aussi que le cerveau des enfants suit le rythme des syllabes de la voix d’intérêt de manière beaucoup plus limitée que ne le fait celui des adultes, et cela tant dans le silence que dans le bruit.

Ces résultats démontrent que les difficultés des enfants à comprendre le langage dans le bruit sont liées à un suivi immature du rythme de la voix d’intérêt dans un bruit de fond. Ils montrent aussi que la capacité du cerveau à suivre les syllabes de la voix d’intérêt dans le silence et dans le bruit se développe avec l’âge.

Publiée dans le Journal of Neuroscience, cette étude met en évidence l’importance d’adapter l’environnement des enfants (notamment en milieu scolaire) à leurs capacités d’écoute dans le bruit. Elle jette aussi les bases de l’étude des mécanismes impliqués dans les troubles développementaux tels que la dyslexie, associée à des difficultés précoces de compréhension du langage dans le bruit.

Météo du weekend et prévisions pour l’année 2100 sur le nouveau site de l’IRM

Le site web de l’Institut Royal Météorologique (IRM) vient de faire peau neuve. De nouvelles fonctionnalités sont au rendez-vous, dont la géolocalisation automatique. Le visiteur peut ainsi choisir entre une page d’accueil donnant la météo pour une commune (ici Namur) ou pour la Belgique en général.

Sur la page d’accueil, on découvrira en un coup d’œil les prévisions horaires pour les prochaines 48 h, ainsi que les tendances pour les deux semaines à venir, les webcams de l’IRM, les images radar des précipitations en temps quasi réel, etc.

Nouveau site web de l’IRM.

Une partie du nouveau site web est entièrement consacrée au climat en Belgique. On y découvrira aussi des projections climatiques pour l’année 2100. L’IRM y propose en effet de découvrir l’impact du changement climatique pour la Belgique, à l’aide de son modèle numérique ALARO, sur base de 3 scénarios possibles. L’IRM ne s’occupe pas uniquement de fournir des prévisions du temps. On y mène également de nombreuses recherches dans des domaines variés, que le nouveau site propose d’explorer.

Franki, une nouvelle grenouille « bruxelloise » découverte en Inde

Une nouvelle espèce de grenouille découverte dans l’ouest de l’Inde porte désormais le nom du professeur Franky Bossuyt de la Vrije universiteit Brussel (VUB).

Le professeur Sathyabhama Das Biju, découvreur du batracien « Mysticellus franki », avait obtenu son doctorat au sein du laboratoire du Pr Franky Bossuyt. Il a décidé de donner le nom de son ancien mentor à la nouvelle grenouille, en guise d’hommage pour « son rôle dans la recherche et l’éducation sur les amphibiens, et en particulier pour sa contribution à l’étude des amphibiens indiens ».

 

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