Montréal, 18 septembre 2017. Autour de Pascale Delcomminette (WBI) et Rémi Quirion (FRQ), les partenaires québécois des quatre premiers projets bilatéraux de recherche: les Prs Philippe Gachon, Bram Adams, Karim Benyekhle et Caroline Quach-Thanh.

Après dix recherches communes réussies, le Québec et le FNRS remettent le couvert

24 juin 2021
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 5 min

Les collaborations scientifiques réalisées par les chercheurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) avec leurs collègues québécois sont un succès! Le programme bilatéral piloté par le FNRS et les FRQ (Fonds de Recherche du Québec) a déjà permis à dix équipes composées chacune de chercheurs situés de part et d’autre de l’Atlantique de mener à bien leurs travaux.

Une réussite qui a motivé Véronique Halloin, Secrétaire générale du FNRS, et Rémi Quirion, le Scientifique en chef du Québec et patron des FRQ, de remettre le couvert. Cet été, l’annonce d’un nouvel appel à projets commun sera lancé. « L’objectif est d’aller vite », indique Mme Halloin, « et de permettre aux équipes des projets sélectionnés de commencer à travailler ensemble dès l’année prochaine ».

Six à sept nouveaux projets financés cette année

« Ce programme de recherche collaborative entre le Québec et la FWB a été mis sur pied en 2016 grâce, notamment, à l’intervention de l’agent de liaison scientifique de Wallonie-Bruxelles International (WBI) à Montréal », rappelle Madame Halloin, qui remercie ces précieux relais pour leur travail. Les agents de liaison scientifiques de WBI œuvrent à la promotion et facilitent les collaborations entre les acteurs de la recherche et de l’innovation de Wallonie-Bruxelles et ceux des pays partenaires.

« Le premier appel avait permis de financer quatre équipes mixtes. Le second appel a financé six projets de recherche. Cette année, avec ce nouvel appel, nous comptons soutenir six nouveaux projets, peut- être même sept », dit-elle.

La particularité de ce programme bilatéral est de permettre à des chercheurs belges et québécois de travailler ensemble sur une thématique commune, où chacun apporte son expertise, complémentaire à celle de son partenaire. « Pour ce nouvel appel, nous misons sur l’intersectorialité et la multidisciplinarité des projets », indique Rémi Quirion. « Nous savons que cela représente une difficulté supplémentaire pour les chercheurs. Mais cette approche intersectorielle et multidisciplinaire, si elle les fait quitter leur zone de confort, est également un gage de grande richesse », estime-t-il.

« Qu’on ne s’y trompe pas », précise Véronique Halloin. « Le choix des thématiques de recherche reste parfaitement libre. C’est une approche « bottom-up ». Les chercheurs décident eux-mêmes de la thématique de leurs projets de recherche. Tous les champs scientifiques sont concernés ».

Des équipes enthousiastes

Et les chercheurs qui ont bénéficié de ce programme, qu’en pensent-ils? Ils sont manifestement enthousiastes.

Stéphane Vincent, de l’Université de Namur, et Charles Gauthier, de l’Institut national de recherche scientifique au Québec ont travaillé ensemble sur la synthèse d’inhibiteurs ciblant la biosynthèse de polysaccharides en tant qu’alternative potentielle aux antibiotiques. « En clair, nous travaillons à la mise au point de nouveaux moyens de lutter contre les bactéries », explique Stéphane Vincent. « Celles-ci deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques. Nous tentons de mettre au point des molécules qui s’attaquent à ces bactéries non pas pour les tuer, comme le font les antibiotiques, mais qui les empêchent de provoquer la maladie, ou de devenir virulentes. »

« Notre collaboration, dans le cadre de ce projet, est marquée par des synergies et des plus-values multiples », estime Charles Gauthier. « Nos expertises complémentaires en ce qui concerne la chimie des sucres (produits par les bactéries) nous ont rapprochés. Ce programme m’a aussi permis de raffermir les liens avec des chercheurs québécois et canadiens. Nous avons ainsi un 3e partenaire dans ce projet, un microbiologiste qui nous apporte de nouveaux tests et des bactéries pour nos recherches ».

Fertilisation croisée et inspiration mutuelle

Même bilan positif du côté de Quentin Ponette (UCLouvain) et de Christian Messier (Université du Québec à Montréal), qui ont travaillé sur l’avenir de nos forêts dans le contexte du réchauffement global. Des comparaisons utiles entre deux types de forêts et de leurs modes de gestion très différents en Wallonie et au Québec, ainsi que sur les aspects socio-économiques et de gouvernance qui y sont liés.

« Les résultats de notre projet pourraient amener des informations susceptibles d’éclairer les choix posés en Wallonie vers une forêt plus résiliente », estime Quentin Ponette.

Comme le rappelle la Secrétaire générale du FNRS, « ce programme offre de belles opportunités aux chercheurs qui en bénéficient. Ses lignes de force étant la fertilisation croisée qu’il engendre, l’inspiration mutuelle, la stimulation de la créativité, les co-publications scientifiques et la visibilité accrue des équipes ».

« En effet, depuis que je participe à un tel programme, je remarque que le niveau des CV des chercheurs qui postulent à un poste au sein de mon équipe sont de plus grande qualité. Pourquoi? Parce que les thématiques de recherche, mais aussi le contexte international de ce programme, sont attrayants », précise Charles Gauthier, de l’INRS.

Cerise sur le gâteau, il indique aussi que la visibilité accrue de son groupe de recherche, qui résulte de sa participation à un tel programme, lui avait servi de tremplin vers d’autres types de financements.

Et en ce qui concerne le budget précisément: de combien parle-t-on? Le budget global de ce troisième appel est de quelque 2,7 millions d’euros, financé par le FNRS et les FRQ.

Le nouvel appel pour ce programme bilatéral sera lancé le 2 août. La date limite de soumission auprès du FNRS a été fixée au 5 octobre.  « Au terme d’une procédure de sélection en deux temps, les projets retenus devraient être connus avant l’été 2022 », estime Rémi Quirion. « Les équipes sélectionnées  pourraient commencer à travailler dès le mois de septembre 2022 sur leurs projets marqués par l’intersectorialité et la multidisciplinarité », insiste le Scientifique en chef du Québec.

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