Représentation d'un végétal au site B 15 de Pachacamac

Pachacamac : les découvertes en images

9 mai 2014
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 2 min

L’archéologue Peter Eeckhout, de l’Université Libre de Bruxelles, est de retour en Belgique après deux mois de fouilles au Pérou, sur le site de Pachacamac. Une campagne marquée par des découvertes rares (Voir Daily Science du 23 avril).

 

« L’édifice B-15, en briques crues, fouillé cette saison, est bien un temple », confirme-t-il. « Il faisait partie de ce vaste site incorporé à l’Empire inca qui était un haut-lieu de pèlerinage. Une sorte de « Lourdes » préhispanique où des personnes malades se rendaient dans l’espoir d’une guérison ».

 

Plusieurs indices amènent l’archéologue belge à penser que le B-15, étudié cette année, était effectivement un temple.

 

  • La découverte de fragments de peintures murales. « Quand il y a des peintures avec des motifs, ces motifs sont sacrés, » précise le Dr Peter Eeckhout. « Dans les autres édifices, on retrouve d’autres types de décorations, comme des textiles ». Pour rappel, c’est la première fois depuis 1938 qu’un édifice présentant des peintures est mis au jour à Pachacamac.
  • L’articulation des pièces est également particulière. « Ce n’est ni une maison, ni un entrepôt », dit-il. Le parcours interne qui mène aux trois chambres principales est tortueux, labyrinthique. Les portes sont basses et étroites. Des structures inhabituelles, qui ressemblent à des banquettes pour maître de cérémonie (à moins qu’il ne s’agisse d’autels), ont également été identifiées dans le bâtiment.
  • Les nombreuses offrandes, disposées sur le sol suivant un ordre et une cohérence remarquables, confortent encore son analyse. « Sans doute ont-elles été déposées au terme d’une cérémonie d’abandon des lieux après la conquête espagnole », explique l’archéologue de l’Université Libre de Bruxelles. Quand Francisco Pizarro, qui conquit et soumit l’Empire inca, est arrivé sur place en janvier 1533, la première chose qu’il fit a été de pénétrer dans la crypte du temple principal de Pachacamac et de briser l’idole. L’extirpation de l’idolâtrie faisait partie de la stratégie des conquistadors pour asseoir leur pouvoir.
  • Le fait que le bâtiment soit situé à l’écart d’autres structures connues, isolé dans une sorte de plaine, plaide également pour cette hypothèse.

 

Voici, en images, les principales découvertes « belges » polychromes de cette année à Pachacamac. (© CReaP_ULB)

 

[supercarousel id=1065]

Haut depage