Les séries de Daily Science
Des cratères criblent le plateau des Hautes Fagnes. Les lithalses, c’est leur nom, ne sont pas des impacts de météorites, mais de véritables cicatrices de la dernière période glaciaire. Le diamètre de ces dépressions est variable et peut atteindre 50 mètres. Leur pourtour est un bourrelet de terre qui s’élève jusqu’à un mètre. Au sein de ces cuvettes plurimillénaires croissent des tourbières.
Année après année, la superficie de tourbières assainies croît sur le haut plateau Fagnard. C’est que depuis 30 ans, le Service Public de Wallonie (SPW) restaure les tourbières dégradées par l’exploitation de la tourbe comme combustible aux XIX et XXe siècles et par le drainage de ces sols gorgés d’eau pour y planter et exploiter des épicéas.
La station scientifique des Hautes Fagnes fête ses 100 ans. L’occasion était belle d’organiser une exposition, « La découverte des Hautes Fagnes », mettant en valeur la riche histoire qui entoure ce site de recherche de l’ULiège, le rôle clé joué par Léon Fredericq dans sa création et quelques-unes des fascinantes découvertes qui s’y sont déroulées. C’est notamment le cas du Pavé Charlemagne, une voie ancestrale traversant de part en part les tourbières et marais du haut plateau fagnard.
Les médicaments de thérapies innovantes (ATMP, dans le jargon, acronyme de « Advanced therapy medicinal products ») mobilisent de nombreux acteurs en Wallonie. L’Initiative d’innovation stratégique (IIS) « ATMP Wal » porte sur le développement et la commercialisation de thérapies cellulaires et géniques ainsi que de produits médicaux issus de l’ingénierie tissulaire.
« La transformation vers une alimentation saine d’ici 2050 nécessitera d’importants changements dans nos régimes alimentaires. La consommation mondiale de fruits, légumes, noix et légumineuses devra doubler et la consommation d’aliments tels que la viande rouge et le sucre devra être réduite de plus de 50 %. Une alimentation riche en plantes et contenant moins d’aliments d’origine animale confère de nombreux avantages à la fois pour la santé et pour l’environnement.» C’est dans ce contexte que s’inscrit l’Initiative d’innovation stratégique « WASABI 2.0 », une des IIS du Domaine d’innovation stratégique 5 de la Région wallonne (Chaînes agroalimentaires du futur et la gestion innovante de l’environnement).
XR (pour Expanded Reality) : ces deux lettres englobent toutes les technologies immersives et interactives, qu’il s’agisse des réalités augmentées, des réalités virtuelles ou des réalités mixtes. Dans le cadre du DIS 3 (Domaine d’innovations stratégiques) consacré à la conception et à la production agile, Sébastien Nahon et Thierry Jourquin, les deux pilotes de l’Initiative d’innovation stratégique HITT, comptent bien faire percoler ce vocable dans toutes les strates d’activité concernées par la Stratégie de spécialisation intelligente (S3) de la Région wallonne.
Parmi les Initiatives d’innovation stratégiques du DIS 2 (Domaine d’innovation stratégique « Santé renforcée »), MedReSyst plonge dans la mise en place en Wallonie d’une médecine de réseaux. Il s’agit de réseaux d’information, de réseaux d’expertise de spécialistes, mais aussi de réseaux bénéficiant des dernières avancées en intelligence artificielle appliquées au domaine de la santé. Les partenaires de l’IIS œuvrent également au développement d’une médecine personnalisée et préventive basée sur la génomique.
Les protéines, et leurs acides aminés, sont indispensables à la vie. Elles forment le principal constituant de nos cellules. Notre organisme en a besoin pour fonctionner, pour entretenir et régénérer les tissus, pour grandir. « Une grande fraction des protéines que nous ingérons provient de la viande », explique le Docteur en chimie Stéphane Kohnen. « Avec l’initiative d’innovation stratégique (IIS) Protewin, notre objectif est de remplacer une partie de ces protéines animales de notre alimentation par des protéines végétales et alternatives. »
La recherche et la spécialisation intelligente sont, et restent, au cœur de la stratégie wallonne d’innovation. « Le Gouvernement sera attentif aux enjeux géopolitiques dans son soutien aux programmes de recherche, en ce compris la recherche fondamentale, en collaboration avec le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles », clament les partenaires politiques du nouvel exécutif wallon dans leur déclaration de politique régionale de juillet 2024.
La Tremblade, quel joli nom ! C’est dans ce bourg les pieds dans le sable de Charente-Maritime, que Dre Natacha Delrez a poussé la porte de l’unité Adaptation santé des invertébrés marins (ASIM) de l’ Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). C’était il y a un peu moins d’un an. Depuis lors, elle y étudie les relations hôte-pathogène entre l’huître creuse et l’Ostréide herpès virus. Et plus particulièrement ce qui se passe dans le mucus de l’animal.
Sous la surface des mers, il existe des animaux qui émettent de la lumière dans le spectre du visible. On parle de bioluminescence. Pour avoir lieu, la réaction lumineuse requiert une enzyme, jouant le rôle de moteur, et une molécule particulière, appelée coelentérazine, servant de carburant. Chez l’Ophiure Amphiura filiformis, une espèce d’étoile de mer retrouvée en abondance dans un fjord en Suède, cette molécule est fournie par son régime alimentaire. « Mon projet de recherche vise à caractériser ce phénomène d’acquisition trophique », explique Constance Coubris, doctorante au sein du laboratoire de Biologie marine dirigé par le Pr Jérôme Mallefet (UCLouvain).
A l’autre bout de la planète, les canicules marines n’épargnent pas la mer de Chiloé. Adossée à la Patagonie chilienne, maintenue à distance de l’océan Pacifique par un chapelet d’îles, cette mer étroite est au centre de l’intérêt de Cécile Pujol. Doctorante au sein du laboratoire GeoHydrodynamics and Environment Research (GHER) de l’ULiège, elle cherche à comprendre comment se développent les vagues de chaleur marines dans un milieu côtier de type fjord et semi-fermé. Et quelles en sont les conséquences.
Et une espèce invasive de plus. Huit longues pattes, carnivore, cette Pycgonide, cousine éloignée des araignées terrestres, apprécie les brise-lames de la mer du Nord. Elle a été identifiée pour la première fois à Knokke en 2022 et répond au nom Ammothea hilgendorfi. « C’est un arthropode « primitif » d’un point de vue évolutif, extrêmement ancien. Il s’agit quasiment d’un fossile vivant », explique Antoine Flandroit qui consacre ses 4 années de thèse à la compréhension écologique de la bestiole.
Ce n’est pas tous les jours que l’on pose le pied sur l’atoll de Marlon Brando. Teti’aroa est situé à 60 km au nord de Tahiti, en Polynésie française. Pour Emma Paul Costesec, doctorante FRIA (FNRS), ce lieu idyllique s’est révélé être un paradis pour sa recherche. Des récifs coralliens en bonne santé d’un côté de l’île, et des colonies moins vaillantes de l’autre : une situation idéale pour effectuer des comparaisons significatives en termes d’habitats et de réseaux trophiques. Outre l’essentiel travail de terrain, la jeune chercheuse a recours à des analyses génétiques et à de la modélisation mathématique pour esquisser leur évolution.
Les poissons sont loin d’être muets. Marine Banse a passé 4 années à étudier l’évolution de la communication acoustique sous-marine chez les Holocentridés, une famille de poissons tropicaux. Chercheuse au sein du Laboratoire de Morphologie Fonctionnelle et Évolutive de l’Université de Liège, elle s’est intéressée aux sons qu’ils émettent et à la morphologie de leur appareil producteur de son. Cette approche multidisciplinaire, basée sur un abondant travail de terrain, a permis de mettre en évidence les profondes différences évolutives entre les sous-familles des Poissons-soldats et des Poissons-écureuils.
« La création d’une gamme d’aliments enrichis en protéines et en antioxydants peut être un moyen de réduire l’incidence de la malnutrition et de la sarcopénie (perte de masse musculaire) lors du vieillissement. Par exemple, chez les résidents des maisons de retraite », indique Benoît Menne. Avec quelques collègues du Laboratoire de Sciences & Technologies alimentaires (Meurice R&D/ Haute école Lucia de Brouckère), il vise à améliorer l’apport en protéines dans les assiettes de ce public spécifique.
C’est sur le levain que Jonathan Rixhon, chercheur à la Haute École provinciale du Hainaut-Condorcet, vient de lancer une étude à l’échelle de la Wallonie. Son projet baptisé BreadStarter vise à mieux comprendre la disparité de cette matière « vivante », ses caractéristiques, ses origines, ses attraits, et… la manière dont il est chouchouté par les boulangers amateurs.
À la Haute École Louvain en Hainaut (HELHA), Coraline Sergent, Charlotte Saussez et Vesna Jerkovic s’intéressent aux lies de vin, une forme de déchets de l’industrie agroalimentaire. Leur but? Les valoriser dans des cosmétiques.
À côté du miel, les apiculteurs wallons proposeront-ils bientôt à la vente du… pollen ? Si la valorisation commerciale de cet autre produit de leurs ruches n’est pas vraiment à l’ordre du jour, elle intéresse cependant les chercheurs. Les premiers résultats du projet BeePNUT ont été présentés lors de la dernière « journée des chercheurs » organisée par SynHERA.
La bioingénieure bruxelloise Sasha Pollet étudie depuis deux ans, dans le cadre de son doctorat au Canada, les relations entre les plantes et les caractéristiques des sols où elles se développent. Elle se concentre sur les systèmes racinaires. L’idée générale de ses travaux est de mieux comprendre comment, dans des sols relativement pauvres en nutriments, des plantes réussissent à se développer de manière optimale. Une situation qui est loin d’être celle de notre agriculture moderne qui se base finalement sur des végétaux plutôt… paresseux.
La recherche menée à l’Université de Colombie-Britannique (UBC), dans le nord de la province du même nom au Canada, par le postdoctorant belge David Lefebvre, ne s’intéresse pas au pétrole. « Mon domaine d’expertise concerne un autre type de carbone : le biochar », annonce-t-il. « Un carbone issu de la combustion par pyrolyse de la biomasse dont on ne cesse d’explorer ces dernières années les divers attraits, notamment en ce qui concerne l’agriculture ».
« Le but de mes vidéos est de relier la littérature académique en philosophie politique et en éthique à des questions de sociétés. Je montre ainsi ce que ces disciplines peuvent apporter au débat public, tout en fournissant aux internautes des clés pour réfléchir de manière critique à ces différentes questions », indique Maxime Lambrecht, chercheur en éthique, professeur invité à l’UCLouvain, et fondateur de la chaîne YouTube « Philoxime ». Lancée en 2018, elle est suivie aujourd’hui par plus de 37.000 personnes.
A travers la chaine YouTube « Science bestiale », le Pr François Verheggen, responsable du laboratoire d’Ecologie chimique et comportementale à Gembloux Agro-Bio Tech (ULiège), épingle les découvertes les plus récentes en éthologie, la science qui étudie les comportements (parfois surprenants) des animaux.
La science politique analyse de manière scientifique divers aspects du pouvoir, des institutions, des processus de gouvernance, des relations internationales, etc. Faire le pont entre ces recherches et le grand public est l’intention du blog « BePolitix ». Lancé en 2018, ce site web vulgarise des études récemment publiées par des chercheurs belges. Proposant ainsi aux citoyens de mieux appréhender les enjeux politiques actuels.
A travers le podcast « Milgram de Savoirs » – en référence à Stanley Milgram, l’un des psychologues sociaux les plus connus au monde – une équipe de chercheurs de l’ULB et de l’UCLouvain entend briser les barrières entre le grand public et la recherche en psychologie.
Proposer des regards croisés sur l’énergie, et plus particulièrement sur les enjeux de la transition énergétique. Tel est l’objectif du podcast « Exergie » , lancé en décembre 2021 par Francesco Contino, ingénieur en électromécanique et chercheur à l’Institut de mécaniques, matériaux et ingénierie civile de l’UCLouvain.
Depuis plusieurs années, Dr Jérôme Duberry se penche sur le lien entre IA et démocratie. Et plus spécifiquement sur les impacts de l’utilisation de l’IA sur la société civile dans le contexte de processus démocratiques, en particulier des élections. Le chercheur du Graduate Institute de Genève est intervenu dans le cadre du cycle de conférences sur la démocratie organisé par le Parlement de la FWB en collaboration avec le Collège Belgique.
À côté du vote électoral, la participation citoyenne joue aussi un rôle important dans le bon fonctionnement de nos démocraties, en associant la population dans l’élaboration de différentes politiques publiques. C’est-à-dire les actions d’un Etat qui visent l’intérêt général, comme améliorer l’accès à l’emploi ou au logement, assurer un enseignement de qualité, développer l’économie, etc. La démarche souffre toutefois de lacunes récurrentes, mettant à mal son efficacité. De là, est né le projet « Let them play! », porté par le Policy Lab de l’ULB et financé par le programme « Actions blanches » de l’université.
« L’Union européenne est globalement perçue comme néolibérale, mais elle ne l’est pas à 100 %. La directive européenne « Droit d’auteur dans le marché unique numérique », adoptée en 2019, fait partie des exceptions. Sa trajectoire initialement libérale entamée dans les années 2000 a dévié vers celle de la régulation. Et ce, parce qu’un ensemble d’agents défendant une position pro-régulation a d’abord émergé dans l’espace-temps de la Commission européenne. Puis s’est maintenu au fil des différents espaces-temps de la prise de décision (Conseil de l’UE, Parlement européen, Trilogues)», explique Dre Céleste Bonnamy (ULB).
Dans un projet financé par le FNRS, Céline Romainville, professeure de droit constitutionnel, et codirectrice au Centre de recherches sur l’Etat et la Constitution de l’UCLouvain, se penche avec deux collègues sur les problèmes liés au fédéralisme belge sur la question climatique.
Présentés comme une solution pour lutter contre la méfiance croissante envers les politiques, les panels de citoyens tirés au sort sont devenus à la mode. Notamment au niveau européen. Premier problème : ils sont instrumentalisés par les institutions européennes. « En outre, le type de participation très dépolitisée et consensuelle de ces panels ne laisse aucune place aux conflits. Ce qui mène à une conception de la démocratie sans politique », explique le Dr Alvaro Oleart (ULB).
Le style politique émotif, personnalisé, conflictuel, serait-il une nouvelle tendance ? Est-il le reflet d’une évolution réelle de la vie politique ? Répondre à ces questions sera l’ambition du Pr Dodeigne à travers le projet de recherche POLSTYLE. Une étude soutenue par le Conseil européen de la recherche via une bourse ERC Starting Grant.
De tout temps, la botanique a été le parent pauvre de la biologie. Développer une éthique du végétal, en tenant compte de toute sa complexité, c’est l’ambition de Quentin Hiernaux. Un projet qui se veut interdisciplinaire, à la croisée entre botanique, philosophie, anthropologie et agronomie. Et ancré dans les préoccupations contemporaines et concrètes. À partir de situations que le chercheur de l’ULB aura pris le temps d’étudier et de concertations avec des acteurs de terrain, il s’agira de donner une vue d’ensemble du monde végétal. Et d’émettre des recommandations éclairées concernant notre rapport à ce dernier.
L’aventure scientifique qui va vous être contée est une odyssée digne d’Indiana Jones, à la recherche de pans jusqu’alors inconnus de la philosophie d’Empédocle. Tout débute avec de premiers fragments de papyrus découverts à la bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg par Alain Martin, professeur désormais émérite à l’ULB. Il fut aidé par le Pr Oliver Primavesi, de l’Université de Munich, pour comprendre le sens des vers mis au jour. Près d’un quart de siècle après la publication de leurs travaux, le Dr Nathan Carlig, chercheur en papyrologie à l’ULiège vient de découvrir dans une collection au Caire, un fragment de papyrus contenant les restes de 30 vers inédits du philosophe antique. De quoi mieux éclairer sa doctrine.
Il y a 5 ans, après avoir brillamment défendu sa thèse, Sandrine Schlögel s’est éloignée du monde de la recherche scientifique. Ou plutôt, elle a fui un système qui ne correspondait pas à ses valeurs. Elle s’est dirigée vers la philosophie. Et travaille aujourd’hui à PhiloCité comme philosophe médiatrice entre sciences et milieux non académiques, en particulier avec des enfants. C’est avec ce regard neuf et aiguisé qu’elle analyse le système de recherche académique. Entretien.
Plus d’un tiers des doctorants risquent de développer un problème de santé mentale. Selon une méta-analyse internationale, parue en juillet 2021, pas moins de 24 % des doctorants en Belgique seraient en dépression. Cela s’explique, notamment, par la course aux publications et la grande incertitude qui plane sur leur avenir. Le risque existe de voir leur santé mentale affecter la qualité globale de la production de recherche scientifique.
« On ne peut pas juger les gens comme on juge des entreprises. Ni en disposer, en les jetant à la poubelle quand ils ne produisent plus, pour en prendre des autres. Or, c’est trop souvent cela que l’on fait en science. » André Füzfa, professeur ordinaire au sein de l’Institut naXys à l’UNamur, fustige le système impérialiste et capitaliste qui sous-tend la recherche scientifique mondiale. Et appelle à un changement profond pour réhumaniser la science et lui permettre d’être, à nouveau, désintéressée et créative.
Initialement, le facteur d’impact n’était qu’une méthode quantitative d’évaluation de la qualité des journaux scientifiques. Mais, ces dernières années, il s’est transformé en une mesure de la qualité du travail des chercheurs. Son utilisation a tendance à dévaluer l’exploration d’un domaine nouveau investigué par peu de chercheurs.
Qu’il s’agisse de la production d’informations, de la collecte de données, de la mise en forme ou encore de la diffusion des infos: l’automatisation des tâches grâce à l’intelligence artificielle (IA) bouleverse les pratiques professionnelles dans les médias. Comment les futurs journalistes y sont-ils préparés? À Bruxelles, Liège et Louvain-la-Neuve, les réponses sont multiples.
L’année 2023 est une année déterminante pour l’intelligence artificielle (IA) et son application dans le journalisme. En Belgique, le groupe de presse Rossel, qui mise depuis quelques années sur le logiciel de génération automatique de texte de la société LabSense, réfléchit activement à la meilleure manière d’intégrer davantage l’IA générative de contenus dans ses rédactions.
ChatGPT et les autres intelligences artificielles (IA) génératives sont en roue libre. Alors que de profonds grondements de crainte et de mécontentement se font entendre, l’Union européenne tente de construire la toute première législation mondiale d’envergure en matière d’intelligence artificielle.
« Dans moins de 10 ans, plus de la moitié des informations disponibles sur le web aura été générée par une intelligence artificielle ». Au journal l’Echo, Nicolas Becquet, journaliste et responsable de la transformation numérique du média, annonce la couleur.
Depuis plusieurs années, des logiciels de production automatisée de contenus destinés aux médias sont développés par des entreprises. C’est notamment le cas des sociétés françaises Syllabs et LabSense, qui ont déjà collaboré avec plusieurs dizaines de titres de presses francophones, y compris des journaux belges.
La mutation digitale a peu à peu pris ses quartiers dans certains médias, confiant à une IA régie par des règles la rédaction d’articles de presse. Mais l’avènement de ChatGPT change radicalement la donne. Un nouveau paradigme d’IA a écrasé l’ancien modèle. Si l’on n’y prend pas garde, le caractère hallucinatoire des IA génératives ouvre grand la voie à la désinformation massive.
C’est en 2020 que l’initiative Trail a été lancée par le gouvernement wallon. A l’occasion de l’atelier d’été, les trois présidents successifs du Trail, les Prs Benoît Macq (UCLouvain), Thierry Dutoit (UMons) et Gianluca Bontempi (ULB) s’étaient donné rendez-vous à Nantes. L’occasion de faire le point.
Améliorer les chances de réussite d’une fécondation in vitro (FIV) en faisant appel à l’intelligence artificielle (IA): une utopie? Pas pour l’ingénieur Tristan Gomez. Au cours des deux premières semaines de septembre, ce docteur en informatique de l’Université de Nantes (France) a pu compter sur la collaboration de plusieurs chercheurs wallons du Trail pour faire progresser ses travaux en intelligence artificielle.
L’espace, n’est-il qu’un terrain à conquérir ? Louise Charlier, artiste plasticienne, interroge notre rapport à l’espace par son travail artistique, mais également par sa recherche scientifique qui l’amène à explorer les imaginaires spatiaux alternatifs.
A force d’envoyer des satellites par milliers, les orbites terrestres sont obstruées par des engins en activité et surtout par énormément de débris. A Namur, Alessia Sanna, artiste plasticienne et chercheuse en arts numériques, a posé les bases d’une sculpture interrogeant la problématique de la pollution des orbites terrestres par les débris spatiaux. Cette résidence Art & Sciences a été lancée par le KIKK, association promouvant les cultures numériques et créatives aux croisements entre art, science, technologie, et société.
Comment appliquer sur Terre une technologie élaborée initialement pour la gestion prédictive des missions spatiales? Tel est le défi relevé par Rombio (Robust Operations Management for Biotechs). Ce projet de spin-off porté par l’ingénieur Michael Saint-Guillain (UCLouvain), vise à se faire un allié des incertitudes pour optimiser les opérations dans le secteur des biotechnologies et des industries pharmacologiques.
Élaborer un test de diagnostic in vitro pour évaluer le risque de thrombose associé à la prise de pilule contraceptive et le rendre disponible pour les acteurs hospitaliers afin d’aider les praticiens dans leur choix de prescription : tel est le pari gagnant de QUALIblood, une société namuroise de recherche sous contrat, spin-off de l’UNamur.
Les biberons délivrent le lait trop vite, en continu et trop facilement, ce qui déroute le bébé et, lui fait préférer la facilité du biberon. Grâce au soutien de la Région wallonne et de son projet de recherche « Étude de faisabilité technique », le projet Babyflow de tétines biomimétiques a vu le jour après une année de recherche et développement.
À Seneffe, des chercheurs du laboratoire de Recherche et développement de l’entreprise Dow Silicones Belgium ont mis au point un produit qui facilite une des phases de la production de la pâte à papier: le drainage. Comment? En limitant la mousse qui s’y développe en grande quantité.
Chez Home EOS, on aime travailler dans le calme. Ou plus exactement, on tente de diminuer les bruits intempestifs pour le bénéfice de tous. Comment? En proposant un matériau qui absorbe ou réduit les sons indésirables tout en misant sur la chimie verte. Chimie verte? Il s’agit de remplacer des molécules provenant de la pétrochimie par des équivalents « verts », c’est-à-dire durables et recyclables. Cette société de R&D, basée à Farciennes, se concentre sur les biopolymères.
Loin d’être fataliste face à un scénario de collision entre la Terre et un objet céleste, l’Agence Spatiale européenne (ESA) étudie depuis plus de 20 ans le concept de déviation d’astéroïdes dans le cadre de son programme de défense planétaire. A travers la collaboration internationale AIDA, deux projets ont vu le jour pour tester cette technique à l’échelle réelle : la mission DART de la NASA et la mission HERA de l’ESA.
Alors qu’il est surtout connu pour avoir révélé le système exoplanétaire TRAPPIST-1 en 2017, le réseau de télescopes liégeois TRAPPIST a aussi pris part ces dernières années à de nombreuses découvertes sur les petits corps du système solaire, et particulièrement sur les objets transneptuniens.
La nouvelle mission EnVision de l’Agence spatiale européenne (ESA) analysera le sous-sol, la surface et l’atmosphère vénusienne. Cette dernière sera, entre autres, sondée par un spectromètre actuellement développé à l’Institut d’Aéronomie spatiale de Belgique (IASB).
Si les trois principaux satellites de Jupiter – Ganymède, Callisto et Europe – sont au cœur de la nouvelle mission d’exploration JUICE de l’Agence spatiale européenne (ESA), lancée en avril 2023, une autre Lune glacée passionne les scientifiques depuis plusieurs décennies : Titan. A l’unité de recherche « Spectroscopie atmosphérique » de l’ULB, la Pre Sophie Bauduin s’intéresse à la composition de l’atmosphère de cet astre, et plus particulièrement à la vapeur d’eau qu’elle contient.
Alors que les planètes Vénus et Mars ont chacune fait l’objet d’une vingtaine de missions d’exploration réussies, Mercure n’a été visitée pour le moment que par deux engins spatiaux : Mariner 10 en 1974, et MESSENGER de 2011 à 2015. Ce nombre s’élèvera toutefois bientôt à trois grâce à la mission BepiColombo, menée par l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA).
Pour contrebalancer leur très faible diversité génétique, et expliquer l’adaptation et l’évolution de petits poissons des mangroves, y aurait-il davantage de diversité épigénétique? Pour répondre à cette question, Valentine Chapelle, chercheuse au sein du Laboratory of Evolutionary and Adaptive Physiology (LEAP) de l’UNamur et le professeur Frédéric Silvestre, directeur de ce dernier, se sont rendus au Bélize et en Floride, pour étudier les Rivulus sur le terrain. Au menu, analyses comportementales et prélèvements génétiques.
En décembre 2022, c’était la quatrième fois que Vinciane Debaille foulait la glace de l’Antarctique. Professeure de géologie et responsable du laboratoire G-TIME à l’ULB, elle emmenait une équipe internationale dans une mission de reconnaissance. Leur objectif ? Vérifier si les alentours de la Station belge Princess Elisabeth Antarctica sont bien des zones d’accumulation de météorites comme l’a indiqué une intelligence artificielle.
C’est à bord d’un petit voilier que 9 chercheurs de l’ULB, de l’ULiège et de l’UGent, sont partis de mi-février à mi-mars 2023 dans les eaux bordant le sud de la péninsule de l’Antarctique. Cette expédition, menée par Pr Bruno Danis, directeur du laboratoire de biologie marine de l’ULB, avait pour but de déterminer les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins peu profonds en Antarctique.
De l’Afrique, elle n’en avait vu que des photos. Ce fut donc une découverte incroyable qui attendait Jelena Luyts lorsqu’elle a posé le pied au Sénégal. Dans un village aux portes du Sahel, la doctorante en géographie de l’UNamur cherche à comprendre pourquoi, comment et selon quelle chronologie les habitants de cette région aride s’adaptent aux changements climatiques qui impactent déjà durement leur environnement direct. Notamment via l’augmentation des températures moyennes et la forte variabilité des pluies.
Le sol du Gabon est parmi les plus riches au monde en manganèse. Une équipe de recherche menée par Dr Augustin Dekoninck, du Laboratoire G-Time (ULB), s’est rendue dans le district minier du sud-est du pays. Et ce, dans le but d’étudier le processus de formation géologique qui permet de concentrer aussi fortement le manganèse dans ce gisement, et d’estimer le nombre de millions d’années qui furent nécessaires à sa formation.
Soigner escarres, brûlures et autres ulcères grâce à l’application de microbilles de miel, c’est le défi de Medimiel. Financé dans le cadre de l’appel Win2Wal, ce projet, porté par le laboratoire du CeREF Technique de la Haute Ecole Louvain en Hainaut (HELHa) à Mons, vient de se clôturer. Il résulte en la mise au point d’un nouveau produit médical à base de miel, valorisable par l’entreprise wallonne Honey-patch qui soutient ce projet de recherche appliquée.
Parmi les nombreux résultats de Plan Bee, recherche réalisée par Nature et Progrès, ceux concernant le pain d’abeilles solitaires (osmies) et d’abeilles mellifères sont éloquents. Dans cette substance, composée de pollen et de nectar, qui servira de nourriture aux futures larves d’abeilles, ont été retrouvés une large gamme de pesticides utilisés dans les champs alentours. Parfois à des concentrations élevées.
Quelle est la meilleure matrice apicole pouvant servir en tant que bioindicateur ? La question taraude Grégory Ploegaerts, ingénieur chimiste au sein de l’institut de recherche Labiris (Haute Ecole Lucia de Brouckère). Il est venu présenter ses résultats lors de la Journée des Chercheurs en Haute École, organisée par SynHERA.
Dans le cadre de sa thèse de doctorat, entamée l’an dernier grâce à une bourse de la Fondation Prince Laurent, Lucy de Selliers (ULB) s’intéresse aux effets sur la santé des interactions tactiles entre les femmes et le cheval.
Dans le cadre de sa thèse en bio-informatique, Renaud Van Damme analyse et développe des outils ainsi que des protocoles en lien avec la métagénomique. Et ce, afin d’étudier les micro-organismes présents dans l’estomac des bovidés.
Dans le cadre de son doctorat réalisé au PiLAB du Pr Benoît Macq (UCLouvain), et sous l’égide du Trail Institute, Manon Dausort vise à mieux caractériser les cellules cancéreuses et à suivre leur évolution dans le temps grâce à des outils alliant imagerie médicale et intelligence artificielle.
Depuis l’été dernier, Hugo Duminil-Copin, médaillé Fields 2022, met notamment son énergie dans des actions de communication sur les sciences et les mathématiques. Une de ses priorités concerne l’image des mathématiques et leur perception.
Le Pr Hugo Duminil-Copin s’est vu attribuer la médaille Fields en 2022. Cette récompense, attribuée tous les quatre ans, est souvent présentée comme étant le prix Nobel des mathématiciens.
Pour ses prévisions météo, l’IRM disposera dans les prochaines années de données issues d’une nouvelle génération de satellites dénommés MTG. Les instruments inédits embarqués sur certains d’entre eux permettront de suivre localement le développement des orages, de photographier en temps réel les éclairs. De quoi améliorer le service d’alerte à la population en cas d’événements climatiques extrêmes.
Depuis toujours, l’être humain a cherché à prédire la météo qu’il fera demain. Et pour cause, elle exerce une grande influence sur notre quotidien, que ce soit sur nos déplacements, nos loisirs, ou la qualité de l’air que nous respirons.
Météosat troisième génération (MTG) constitue la troisième génération de satellites météorologiques européens placés en orbite géostationnaire.
Depuis des milliards d’années, elle opère le même voyage à travers le globe. Par l’action du Soleil, l’eau présente sur Terre se transforme en vapeur, jusqu’à former des nuages.
« Aujourd’hui, la recherche sur le climat est déjà menée au sein des établissements scientifiques fédéraux. Mais elle est rarement prioritaire, et elle manque de coordination. »
Mieux gérer les réseaux de télécommunication SD-WAN passant par la 4G ou la 5G et en temps réel : voilà le défi auquel se sont attelées les entreprises bruxelloise KERN-IT et flamande Venn Telecom (Vilvorde).
Utiliser la réalité virtuelle (VR) pour former et favoriser les apprentissages n’est pas une nouveauté. Mais pouvoir certifier ces formations est une autre paire de manches. Tout comme mesurer avec précision et de manière rigoureuse les connaissances réellement acquises.
La société IBA de Louvain-la-Neuve, connue pour ses systèmes de protonthérapie, travaille également sur d’autres applications prometteuses dans le domaine du traitement du cancer.
Utiliser l’intelligence artificielle pour mieux exploiter l’imagerie médicale dans les hôpitaux: ce défi vient d’être relevé par les entreprises Osimis (Liège) et Robovision (Zwijnaarde), dans le cadre de leur projet collaboratif Robosimis, développé au sein du programme BEL-COO.
L’Union fait la force. La devise de la Belgique, est-elle aussi d’application dans le domaine de l’innovation? Les trois autorités régionales belges en charge de la recherche appliquée (SPW Recherche, Innoviris et Vlaio) en sont convaincues.
Rongeur aquatique de grande taille, de 70 à 100 centimètres, pesant environ sept kilos, le ragondin a le corps recouvert d’une épaisse fourrure imperméable, ce qui ne l’empêche pas de craindre le froid.
Les espèces invasives ne sont pas toutes dotées du gigantisme de la berce du Caucase. Certaines sont minuscules, mais provoquent, malgré tout, des ravages. C’est le cas de Batrachochytrium salamandrivorans, de son petit nom Bsal.
Avec sa bouille attendrissante, son fin museau chamarré, sa longue queue annelée, ses petites pattes laissant des empreintes similaires à celles de mains d’enfants, le raton laveur a des allures de peluche.
Occupé pendant seulement quelques décennies avant d’être brusquement déserté à la fin de l’Age du Bronze, le site chypriote de Pyla-Kokkinokremos renferme encore de nombreux secrets.
Mentionnée dès le 5e siècle avant notre ère dans les écrits d’Hérodote, l’ancienne ville d’Itanos ne sera localisée par les archéologues qu’au début du 19e siècle, en Crète orientale.
Réputée comme l’un des plus célèbres sites archéologiques du monde romain, avec plus de 34 hectares de zone fouillée, l’ancienne ville portuaire d’Ostie se trouve à l’embouchure du Tibre (ostium signifiant « bouche », en latin), à une poignée de kilomètres de Rome (Italie).
Niché dans le désert des Emirats arabes unis, à quelque 60 kilomètres de Dubaï, se trouve l’un des plus importants sites archéologiques d’Arabie du Sud-Est.
Situé le long du Prut, le fleuve qui sépare la République moldave et la Roumanie, le village de Mitoc s’entoure d’une vingtaine de sites préhistoriques.
Contre toute attente, lorsqu’elles sont intactes, les forêts tropicales de montagne d’Afrique stockent dans leur bois et leurs racines pas moins de 150 tonnes de carbone par hectare.
Pour la première fois, des résidus de chlorophylle ont été détectés dans des fossiles d’algues vieux d’un milliard d’années. Cette découverte, réalisée par Marie Catherine Sforna, postdoctorante au sein du Laboratoire Early Life Traces & Evolution (ULiège)
On imagine aisément que des souches bactériennes, des insectes miniatures ou des poissons de grands fonds marins passent sous le radar des taxonomistes.
Près de 50 doctorants, dont un tiers de doctorantes, mènent actuellement des recherches dans le cadre du Trail Institute wallon, dédié à la recherche en intelligence artificielle.
Deux ans après son lancement, l’initiative Trail en Wallonie, a plus que pris son envol.
En Europe, il n’existe qu’un seul endroit où des virus bactériophages sont produits : l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek.
Alors que l’antibiorésistance fait rage en Europe, où elle emporte 33.000 vies par an, la phagothérapie acquiert petit à petit ses lettres de noblesse.
Les ennemis de mes ennemis sont mes amis. C’est sur cet adage que repose la phagothérapie.