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Regardez bien la photo qui illustre la tête de cet article. C’est un Corynactis viridis, une anémone de mer. Ou plus exactement… une sculpture en verre d’une anémone de mer. Cette pièce artistico-scientifique est exceptionnelle. Tout comme le sont les dizaines d’autres œuvres du même genre, âgées de plus de 130 ans, et conservées au muséum d’histoire naturelle de l’Université de Liège.
« Ce sont des “Blaschka” », précise Sonia Wanson, directrice adjointe de l’Aquarium-Muséum. « Ces sculptures en verre coloré, soufflé et filé sont l’œuvre de la famille allemande Blaschka. Elles représentent des animaux invertébrés marins et avaient une vocation didactique indubitable. C’est d’ailleurs le père de l’Institut de Zoologie de Liège, Edouard Van Beneden, qui les a commandés aux Blaschka en 1886″.
Quelques pièces de la collection liégeoise présentées au public
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De nombreux musées en Europe ont à l’époque fait confiance aux Blaschka pour éduquer les foules et restituer en trois dimensions des espèces qui jusque-là n’étaient présentées que difformes, dans des bocaux à alcool ou encore en pâles dessins bidimensionnels.
On connaît aujourd’hui les dessins scientifiques, les photographies scientifiques, la digitalisation des collections scientifiques: mais qui se souvient des Blaschka? Personne ! Ou tellement peu de monde. Or, la collection liégeoise est unique. Et elle vaut à elle seule un visite au Muséum ! Pour découvrir d’autres Blaschka, il faut sinon aller à Strasbourg, à Vienne, à Dublin, Utrecht ou Genève.
Quelque 77 pièces avaient été commandées par Edouard Van Beneden. Il en reste aujourd’hui 49, dont 39 sont visibles par le public. Ces modèles étaient jusqu’à il y a peu disposés dans les vitrines, à côté de bocaux renfermant des spécimens biologiques d’invertébrés marins conservés dans l’alcool. Depuis peu, ils bénéficient d’un espace intimiste au deuxième étage du muséum liégeois qui les met particulièrement en valeur.
Une (re)découverte fascinante. D’autant que les maîtres-verriers Léopold et Rudolf Blaschka n’ont pas transmis le secret de fabrication de leurs œuvres avant de partir travailler exclusivement aux Etats-Unis, pour l’Institut… de botanique de l’université d’Harvard où ils ont créé quelque 3000 pièces représentant 830 espèces florales différentes !