Atlas des réductions cadastrales, Plan de la Commune de Namur, 1850. © IGN
Atlas des réductions cadastrales, Plan de la Commune de Namur, 1850. © IGN

Les cartes, les plans et les photos aériennes de « Cartesius » racontent la Belgique

28 août 2015
Par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

Le patrimoine cartographique de la Belgique est riche, mais il est aussi morcelé. Plus exactement, il « était » morcelé. Quatre institutions fédérales disposant d’importantes collections de cartes, de plans et de photographies aériennes du territoire belge et d’une partie de l’Afrique centrale (les anciennes colonies), viennent en effet de mettre en commun et en ligne une bonne partie de leurs collections dans ce domaine.

 

But de cette initiative: rendre ces documents digitalisés librement et plus largement accessibles, via un nouveau portail web dédié : Cartesius. Une de ses particularités concerne la facilité de navigation qu’il permet. Elle se fait par « repérage géographique ». On survole virtuellement la Belgique et on « zoome » sur la partie du pays qui retient l’intérêt du moment. Ce type de navigation permet notamment de surmonter les problèmes liés à l’évolution de la toponymie, à la traduction des noms ou tout simplement, à l’absence de mentions.

 

Une exploration spatiale mais aussi un voyage dans le temps

 

Une fois la zone d’intérêt déterminée, le système identifie tous les documents disponibles, quelles que soient leur nature ou leur origine. Il ne reste plus ensuite qu’à explorer chaque document, à plonger dans l’un ou l’autre de ses détails ou encore à consulter ses métadonnées: les « commentaires » qui accompagnent chaque image.

 

Ce voyage passionnant dans l’espace et dans le temps devrait ravir autant les chercheurs (en histoire, en aménagement du territoire, en environnement…) que le simple curieux avide de découvrir « autrement » son lieu de vie (intérêt pour son environnement, cercles d’histoire locale, litiges juridiques).

 

Voici, à titre d’exemple, une extrait de la carte topographique de l’IGN « Charleroi (46/8) », des années 1905-1939, disponible sur Cartesius.

 

Extrait de la carte IGN "Charleroi (46/8)". Cliquer pour agrandir.
Extrait de la carte IGN « Charleroi (46/8) ». Cliquer pour agrandir.

 

Et voici trois extraits de photos aériennes de la même zone, également disponibles sur Cartesius, qui montrent l’évolution du site au fil des ans. Prenez comme point de repère l’espace boisé…

 

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« Cartesius propose des documents anciens remontant au 15e siècle comme des photographies aériennes ou des cartes âgées de quelques années à peine », indique Rink Kruk, de l’Institut géographique national (IGN), l’institution à l’origine de ce projet.

 

Ostende et le littoral en 1876. Dépôt de la Guerre. Carte topographique de la Belgique à l'échelle de 1:20.000ème, planchette XII/2 Ostende. © IGN  Cliquer pour agrandir.
Ostende et le littoral en 1876. Dépôt de la Guerre. Carte topographique de la Belgique à l’échelle de 1:20.000ème, planchette XII/2 Ostende. © IGN Cliquer pour agrandir.

 

Bruxelles avant le ring et sans les autoroutes

 

Des dizaines de milliers de documents sont déjà en ligne. Ils proviennent bien entendu de l’IGN, qui dispose de nombreuses cartes topographiques et de photos aériennes. Le portail regorge également de cartes et d’atlas anciens, de documents cartographiques provenant d’administrations centrales, provinciales, locales mais aussi judiciaires ou privées. Ils proviennent de la Bibliothèque royale de Belgique, des Archives de l’État et du Musée royal de l’Afrique centrale: les trois autres partenaires fédéraux du projet.

 

Le site offre de nombreuses possibilités : combiner, partager, compléter et éditer des cartes et même, mettre le résultat de ses recherches/travaux à la disposition de tiers. Le tout gratuitement, et en quelques clics. L’exploration des moindres recoins de la Belgique est désormais au bout de la souris! Comme ce survol de la Région Bruxelloise, extrait de la carte topographique de 1952. A cette époque, on ne parlait pas encore du ring.  Uccle et l’Observatoire royal de Belgique étaient encore situés en pleine campagne, et les autoroutes E-40 et E-411 étaient des concepts abstraits! (Cliquer sur la carte pour agrandir).

 

Bruxelles, feuille 31 IGN, 1952 (extrait)
Bruxelles, feuille 31 IGN, 1952 (extrait)

 

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