Quatre axes de recherche pour mieux vieillir

10 décembre 2015
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

C’est une évidence: la population vieillit. Et ce vieillissement mobilise de plus en plus de chercheurs dans nos universités. Deux exemples très récents en attestent, à Namur et à Louvain-La-Neuve, où quatre axes de recherche sont mis en place.

 

À l’Université de Namur (UNamur), trois nouveaux projets de recherche concernant spécifiquement le vieillissement sont lancés. Ils portent sur l’athérosclérose, maladie liée au vieillissement des artères, le cancer et la place des personnes âgées et de leurs proches dans notre société.

Un appel à la générosité du public à Namur

Particularité de cette démarche: pour soutenir ces trois projets, l’UNamur fait appel à la générosité du public. « C’est la première fois que l’UNamur lance un appel public au financement privé pour soutenir ses activités d’enseignement et de recherche », indique le Pr Yves Poullet, recteur de l’UNmaur. « Un défi: celui de demander à des personnes et des entreprises de financer des recherches sociétales qui n’ont d’autres finalités que l’intérêt général ».

 

À l’Université Catholique de Louvain (UCL), c’est une linguiste, le Dr Catherine Bolly, qui concentre aujourd’hui ses recherches sur la communication chez les seniors et l’évolution de cette communication avec l’âge.

 

Le Dr Catherine Bolly, qui est membre du réseau Louvain4Ageing, vient d’organiser à l’UCL un atelier regroupant plusieurs dizaines de scientifiques européens intéressés par cette problématique.

 

« Nous nous intéressons aux personnes âgées qui sont encore en bonne santé et qui ne souffrent pas de démence », précise la chercheuse.

 

Étudier le langage chez la personne âgée avec des méthodes linguistiques

 

Comment l’être humain vieillissant adapte-t-il sa communication? Comment compense-t-il ses pertes de mémoire pour continuer à communiquer avec son entourage? Quelles sont les stratégies mises en place pour « donner le change » dans la communication? Voilà quelques pistes explorées par le Dr Bolly et ses collègues du réseau international CLARe (Corpora for Language and Ageing Research).

 

« Cela peut porter sur des actions inconscientes, comme la gestuelle, les mimiques faciales, les sourires, les marques d’hésitations dans la conversation, des pointages du doigt, des haussements de sourcils », explique la scientifique, qui fut chargée de recherche du F.R.S.-FNRS et qui est aujourd’hui basée au Laboratoire de sociolinguistique de l’Université de Cologne (Allemagne).

 

« Autant de stratégies qui se développent sans qu’on s’en rende compte et qui signent une évolution dans les manières de communiquer. Des stratégies destinées à compenser des pertes de mots par exemple, ou parce que parler longuement devient trop couteux d’un point de vue cognitif ».

 

Comment décode-t-on ces signaux non verbaux chez la personne âgée ? Ecoutez le Dr Bolly détailler sa méthode de travail.

Les travaux du Dr Bolly et de ses collègues devraient permettre de s’écarter des stéréotypes en ce qui concerne la communication avec la personne âgée. “Nous avons parfois trop tendance à modifier notre manière de nous adresser à nos aînés: parler plus fort parce qu’on pense qu’ils entendent moins bien, répéter le message plusieurs fois, utiliser un ton infantilisant…”

 

De quoi mettre le doigt sur un décalage entre ce qu’on pense être le bon mode de communication et ce qui est réellement efficace ou adapter à la personne en face de soi.

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