Ornithologie urbaine à Bruxelles

25 avril 2017
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

Douze couples de faucons pèlerins ont désormais élu domicile en Région bruxelloise. Et plusieurs y nichent pour le moment. « Trois couples sont surveillés en permanence par les caméras de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique », indique l’ornithologue Audrey Vanderlinden, qui accueille chaque après-midi les curieux et les amateurs d’oiseaux au pied de la cathédrale Saints Michel et Gudule, de Bruxelles, en plein centre de la capitale.

 

L’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique y a installé un container didactique temporaire. Juste au-dessus, dans la tour nord, un couple de faucons vient de donner naissance à trois petits. Leurs images sont retransmises en direct sur internet.  L’opération « fauconspelerins.be » est un succès.

 

A la cathédrale, le fils a remplacé le père

 

Le couple de faucons pèlerins de la cathédrale est plutôt exceptionnel. « La femelle est âgée de 15 ans », précise Audrey Vanderlinden. Ce qui n’est pas mal pour ces rapaces qui vivent environ 17 ans. « Le mâle est d’ailleurs un de ses fils. Il est âgé de neuf ans. Son père a disparu en 2010. Peut-être a-t-il eu un accident. À moins qu’il ne soit mort de vieillesse. Nous n’en savons rien. Toujours est-il qu’il l’a remplacé ». 

 
L’édifice religieux a été le premier à « réaccueillir » à Bruxelles un couple de faucons pèlerins. C’était au printemps 2004. Année après année, le nombre de faucons n’a cessé d’augmenter dans la Région de Bruxelles-Capitale, pour atteindre les douze couples d’aujourd’hui.

 

« Ce sont des animaux territoriaux », souligne Audrey Vanderlinden. « Ils vivent et défendent un périmètre qu’ils se réservent. Quand les jeunes grandissent et prennent leur envol, ils restent dans un premier temps à proximité du nid. Par la suite, ils se cherchent eux aussi un nouveau territoire ».

 

Une population qui croît chaque année de 10%

 

Tous les couples bruxellois ne nichent cependant pas cette année. « Certains sont immatures, d’autres connaissent des problèmes d’environnement », explique la biologiste Bartelijn Buys, qui est elle aussi présente au pied de la cathédrale pour éclairer les visiteurs.

 

Le dernier rapport annuel disponible du Centre belge de baguage rappelle qu’en 2015, une quinzaine de nouveaux sites de nidification ont été découverts dans le pays, portant le total à 138.

 

« Le taux d’augmentation annuelle de la population tourne autour de 10%. La population nichant en Belgique est en conséquence estimée entre 145 et 155 couples. Le taux de nidification est estimé à 70% », précise le rapport.

 

Un tableau de chasse impressionnant

 

Quand le vent ne souffle pas, les ornithologues ramassent au pied de la tour nord les plumes qui proviennent des proies chassées jour et nuit par le mâle. Elles permettent d’identifier les diverses espèces d’oiseaux qui vivent ou qui passent au-dessus de Bruxelles et qui ont le malheur de croiser les faucons.

 

Tableau de chasse
Tableau de chasse

 

« Au menu des rapaces, on retrouve environ un quart de toutes les espèces d’oiseaux connues dans la capitale », souligne Bartelijn Buys. La liste des proies est disponible sur le site dédié à cette espèce.

 

Capture d'un moineau domestique, à Woluwe-St-Pierre.
Capture d’un moineau domestique, à Woluwe-St-Pierre.

 

Pourquoi les faucons aiment-ils tellement Bruxelles ? Parce que la nourriture y est abondante. Et que bien que diurnes, ils peuvent chasser la nuit. « En les attaquant pas le bas, il leur est très facile de les repérer : le bas des ailes de leurs proies reflète les lumières de la ville », précise l’ornithologue.

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