A l'Expérimentarium de chimie (ULB), août 2014.
A l'Expérimentarium de chimie (ULB), août 2014.

« Breaking science » veut développer l’intérêt des jeunes pour la chimie et les sciences du vivant

1 septembre 2014
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

La chimie est partout! Les sciences de la vie aussi. Sauf… dans la tête des jeunes. Ce constat, c’est essenscia, la Fédération belge des industries chimiques et des sciences de la vie qui le pose. Or, ces filières sont particulièrement porteuses d’emplois. « Au cours des dix prochaines années, nos entreprises vont recruter, en Wallonie et à Bruxelles, près de 4.000 nouveaux collaborateurs, dont la moitié sont des profils scientifiques », explique Bernard Broze, administrateur délégué d’essenscia Wallonie et d’essenscia Bruxelles.

 

 

L’ensemble du secteur de la chimie et des sciences de la vie “pèse” aujourd’hui 32.000 emplois dans la capitale et la partie francophone du pays. Pour assurer son développement et le remplacement des départs à la retraite, il va devoir redoubler d’efforts pour attirer les jeunes.

 

 

Le problème, comme l’évoquait Pascal Lizin, directeur “external & public affairs” chez GlaxoSmithKline (GSK), est d’amener les jeunes à s’intéresser à ces filières. Les entreprises multiplient les initiatives pour attirer les têtes bien faites. Quitte à les recruter à l’étranger. Chez GSK, qui emploie 8.500 personnes en Belgique, on retrouve des collaborateurs issus de 73 pays différents…

 

 

Un site ludique et informatif

 

 

La Fédération industrielle a donc elle aussi décidé de faire les yeux doux aux jeunes. D’abord pour les amener à s’intéresser à la chimie et aux sciences du vivant. Pour ce faire, tous les outils sont bons pour montrer l’omniprésence des sciences dans notre vie. Y compris le web. Sa nouvelle initiative prend la forme d’un site web ludique et informatif: « Breaking Science ».

 

www.breakingscience.be
www.breakingscience.be

« Avec notre nouveau site web, nous souhaitons bien entendu capter l’attention et l’intérêt des jeunes des écoles secondaires pour la chimie et les sciences de la vie. Nous voulons leur montrer que ces sciences jouent un rôle très important pour nous, notre vie, notre environnement. Mais nous désirons aussi les informer sur les études qui mènent à ces métiers et sur les réelles possibilités d’emplois du secteur », souligne Corine Petry, responsable de la Communication chez essenscia.

 

« Voyez, touchez, réagissez » : le leitmotiv de l’Experimentarium de l’ULB

 

La situation est-elle à ce point catastrophique qu’il faille multiplier les canaux d’informations vers ce type de public pour assurer l’avenir de l’industrie en Belgique ?
Même les universités s’y mettent pour stimuler la curiosité scientifique des jeunes. L’Université Libre de Bruxelles, par exemple, propose son “Experimentarium de Chimie” depuis 2011, qui avait été sacrée “Année internationale de la chimie” par les Nations-Unies.

 

« Nous nous adressons aux enseignants des écoles primaires et secondaires », explique sa directrice, Claudine Buess. « Dans notre laboratoire, nous pouvons ainsi illustrer quelques concepts de base importants pour la chimie. Notre leitmotiv se résume en trois mots: “voyez, touchez, réagissez”. Une démarche très didactique, qui complète et illustre les cours dispensés à l’école où la part de l’expérimentation est de moins en moins fréquente ».
Du côté des universités, la multiplication de ces initiatives dirigées vers les plus jeunes commencent à porter leurs fruits. Le désintérêt affiché ces dernières années pour les filières de la chimie et de la biologie semble s’estomper. L’érosion est enrayée. Une certaine reprise se manifeste.

 

La chimie et les filières bio (bio-ingénieurs, notamment) rencontrent un nouveau public. Timidement, les chiffres des inscriptions en attestent depuis cinq ans. Mais certainement pas de quoi se reposer sur ses lauriers. Dans certaines universités l’augmentation se mesure sur les doigts d’une main, quand il ne s’agit pas d’un statu quo… On est encore loin des milliers de diplômés que l’industrie espère recruter dans les dix ans.

 

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