Le Dr Benjamin Chiêm n’a pas seulement défendu sa thèse de doctorat à Louvain-la-Neuve devant un jury scientifique et ensuite, comme il est de coutume, publiquement, lors d’une séance organisée à l’UCLouvain. Il a aussi exposé ses travaux au jury du concours de vulgarisation scientifique « Ma thèse en 180 secondes » de son université, concours organisé au printemps dernier.
Classé parmi les meilleurs de son université, il a dès lors représenté son institution à la finale belge dont il est sorti vainqueur. Une première place qui l’a propulsé à Paris, à la 8e finale internationale de ce concours francophone, comme représentant de la Belgique. A la Maison de la Radio et de la Musique, à Paris, aux côtés de 23 autres candidats (un record cette année), il vient de présenter une dernière fois, et en trois minutes, les enjeux liés à sa recherche sur les réseaux informatiques et neuronaux qu’il a menée durant quatre années à l’UCLouvain.
La prestation en 180 secondes du Dr Chiêm n’a cependant pas séduit le jury international, qui lui a préféré le candidat suisse, Yohann Thenaisi, lequel travaille aussi sur le cerveau, mais à l’Université de Lausanne. Celui-ci s’intéresse à la stimulation cérébrale profonde afin de contrecarrer les troubles de la marche chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.
Coaching en communication
Déçu, le Dr Chiêm? Clairement non. « L’exercice a été positif », explique-t-il. « Le concours « Ma thèse en 180 secondes » m’a beaucoup apporté, tant en ce qui concerne la présentation de ma thèse lors de la défense privée et de la défense publique à l’université que lors de sa vulgarisation en 180 secondes. »
« Ma participation à MT180 a débuté alors que je démarrais la rédaction de mon manuscrit final de thèse, en février 2021 », explique-t-il. « A l’UCLouvain, les candidats ont pu y bénéficier d’un coaching en communication. Il a pris la forme de plusieurs séances en ligne. Ces exercices m’ont permis, dans un premier temps, de déconstruire ma thèse, pour ensuite la reconstruire, étape par étape, en un exposé de 180 secondes. »
Reconstruire un récit
« Ce processus s’est étendu sur plusieurs semaines. Nous avons commencé par des exercices courts. Par exemple, exprimer sa thèse en une phrase. C’était plutôt compliqué. Mais cela m’a permis de construire un récit. Le coaching s’est accompagné de conseils plus techniques comme, par exemple, comment se comporter devant une caméra. Les idées se sont alors mises en place. Le texte s’est développé. Ensuite, on répète et on répète encore sa présentation. Jusqu’au jour de la finale universitaire. »
Ces exercices l’ont aidé à repenser l’ensemble de ses recherches, dit-il encore. « Cela a été bénéfique pour préparer ma défense privée (en juin 2021) et publique (en septembre 2021). Dans le sens où le jury s’attend, bien sûr, à avoir une vue sur le travail technique effectué, mais emballé dans un exposé clair et structuré. »
« Résumer quatre années de recherches en trois minutes nécessite un grand travail de recul », analyse-t-il. « De prime abord, ce que l’on fait peut paraître très obscur. Or, il est important de pouvoir expliquer au grand public sur quoi portent nos recherches et en quoi elles sont utiles à la société. Dès lors, pour tenter de présenter son travail de façon accessible, il faut le repenser différemment. »
Le doctorat, une étape dans sa vie professionnelle
« Pour la défense publique, c’est une autre démarche. Elle dure beaucoup plus longtemps, de 40 à 45 minutes, ce qui permet d’entrer dans les détails. Et est suivie de questions du jury et du public. Je l’ai surtout envisagée comme ce que j’avais l’habitude de faire durant mes années doctorales, c’est-à-dire comme une véritable présentation scientifique, mais de manière ludique et claire.»
Cet exercice de vulgarisation, sera-t-il utile au scientifique pour la suite de sa carrière? « Le doctorat était une étape dans ma formation et dans ma vie. Une étape nécessaire et utile pour continuer à faire de la recherche, que je souhaite désormais plus concrète, plus appliquée. C’est pourquoi je recherche un emploi dans l’industrie », conclut-il.