Le Smart gastronomy Lab (SGL) et le WeLL (Wallonia e-health Living Lab), les deux «living labs » wallons, font du bon boulot. « Ils font surtout de l’innovation “autrement””, se réjouit Jean-Claude Marcourt, le ministre de l’Économie, des PME, du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles de Wallonie.
Une créativité basée sur l’usage
“Ils le font autrement et de manière complémentaire à toute une autre série d’outils disponibles dans la Région”, précise-t-il. Pas de doublon, donc. “Leur créativité est basée sur l’usage et est nourrie par le consommateur. Ici, ce ne sont pas les chercheurs de nos universités qui développent de nouveaux produits, mais bien des innovations qui naissent de demandes venues du terrain”.
On connaît le Smart Gastronomy Lab, basé à Gembloux, qui explore toutes les dimensions de la nouvelle alimentation. “Quand on parle du SGL, on visualise immédiatement une imprimante 3D qui fabrique une pièce en chocolat”, souligne le ministre. “Le SGL est loin de se limiter à cette seule innovation. En réalité, ce sont toutes les nouvelles tendances liées à l’alimentation qui l’intéressent. Avec le WeLL, c’est la même chose, mais dans le domaine de l’e-santé”.
WeLL: le living lab dédié à l’e-santé
Le Wallonia e-health Living Lab (WeLL) a été lancé en 2015 par WSL, l’incubateur wallon des sciences de l’ingénieur, qui accompagne les candidats entrepreneurs.
“Et ce Living Lab dédié à l’e-santé fonctionne tellement bien qu’il va devenir cette année la première spin-off de WSL” précise Agnès Flemal, directrice générale de WSL. « Il va s’installer à Charleroi, mais son action portera sur l’ensemble du territoire régional », précise Mme Flemal, qui présentait par la même occasion les bons résultats de WSL pour l’année 2016 (voir encadré en fin d’article).
“Le living lab, c’est une nouvelle manière de faire de l’innovation”, insiste le ministre Marcourt. « Aujourd’hui, 80 % de nos innovations sont non-technologiques. Les “labs” ont donc ici un rôle à jouer ».
Seize projets en 27 mois
Le WeLL vise à mettre l’innovation au service des citoyens, des patients, des seniors et des acteurs de la santé. Seize projets sont en cours ou ont été menés depuis la naissance du WeLL, il y a vingt-sept mois. Ce qui a donné lieu à l’organisation de 44 ateliers qui ont regroupé plus de 660 participants. “Ceux-ci étant principalement des utilisateurs finaux”, indique Agnès Flemal.
Plénitude mentale des musiciens
Quelques exemples de projets en cours ? Une mutuelle souhaite améliorer la communication entre les patients et le personnel soignant dans le cadre de maladies chroniques. C’est le projet “Comunicare”. Porté au WeLL, il concerne l’élaboration d’une application gratuite pour le patient, qui lui donne une information personnalisée sur son parcours de soins et des recommandations pour une meilleure qualité de vie au quotidien.
À travers la plateforme, le patient peut partager ses paramètres et son ressenti avec l’équipe médicale pour une meilleure évaluation de la prise en charge thérapeutique.
Dans un tout autre domaine “Get the Flow”, va aider les musiciens, professionnels ou amateurs, à atteindre un état de “flow”. Il s’agit d’un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité. Quand elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement.
Cohérence entre les deux Living Labs
On pointera aussi le projet s’adressant aux personnes âgées. Son but: les maintenir le plus longtemps possible à domicile, dans un environnement adapté tout en leur permettant de garder (maintenir) des liens sociaux. Bref, de vieillir à domicile dans les meilleures conditions possible.
« Ce qui était imprévisible quand le WeLL a été lancé, c’était le développement de synergies entre les deux living labs wallons », souligne Mme Flemal. « Les liens se sont créés d’eux-mêmes. Ils sont, au final, assez évidents. La santé passe aussi par une alimentation de qualité. La cohérence est donc totale », conclut-elle.
21 nouveaux projets sous l’aile de WSL
Au cours de l’année 2016, 21 nouveaux projets ou sociétés en démarrage ont été acceptés par le conseil d’administration de WSL.
Neuf d’entre eux (dont quatre spin offs) sont toujours à l’état de projet. Dans les dossiers plus avancés, on trouve cinq spin offs émanant de Gembloux, Liège, Mons et Charleroi, ainsi que sept start-ups en démarrage.
L’attrait de cet accompagnement? Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Le taux de survie des entreprises suivies par WSL atteint 95 % après cinq ans. Celui de la création d’emplois annuels, 11 %. Et enfin, la croissance annuelle de la valeur ajoutée atteint les 4 % chez WSL.
Du côté des anciens projets accompagnés, WSL constate qu’en 2016, ils totalisaient 278 emplois et généraient 49,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une croissance de 30 %.