Une méthode peu invasive d’implantation d’une valve pulmonaire

2 octobre 2024
par Daily Science
Temps de lecture : 3 minutes

Les cardiopathies congénitales (malformation du cœur) ont une prévalence de 9 pour 1000 naissances. Parmi elles, la tétralogie de Fallot est la plus fréquemment rencontrée chez l’adulte. Cette pathologie touche spécifiquement la valve pulmonaire (située entre le ventricule droit et l’artère pulmonaire). A l’âge adulte, la prise en charge chirurgicale de cette maladie peut s’avérer particulièrement lourde pour certains patients.

Récemment, un homme de 33 ans et une femme de 54 ans ont bénéficié du remplacement de leur valve pulmonaire par cathétérisme par le Département cardiovasculaire des Cliniques universitaires Saint-Luc. Le cathétérisme consiste à insérer une fine sonde en plastique (cathéter) dans la lumière d’un organe tubulaire creux : une artère, une veine, l’urètre, les voies biliaires etc.

Restaurer l’étanchéité de la valve pulmonaire

À l’instar de la plupart des patients atteints de tétralogie de Fallot, les deux personnes avaient déjà été opérées durant la petite enfance.

Si cette première opération permet aux patients de jouir d’une vie « normale » durant plusieurs années, une seconde intervention est toutefois nécessaire à l’âge adulte suite au vieillissement du montage chirurgical initial. En effet, avec le temps, l’artère pulmonaire finit par se dilater. Ce qui diminue l’étanchéité de la valve et provoque des régurgitations pulmonaires sévères. Ces dernières peuvent provoquer de l’arythmie sévère ainsi qu’une insuffisance cardiaque (essoufflement, fatigue, gonflement des pieds).

Une prothèse de grande taille

Les deux interventions du 21 août ont été réalisées par voie percutanée, sans ouverture du thorax, via l’introduction d’une sonde par l’aine qui navigue au travers des veines des patients et permet de délivrer la valve dans le cœur. De par la grande taille de la prothèse valvulaire pulmonaire utilisée (jusqu’à 36 mm), cette technique mini-invasive était particulièrement délicate à réaliser.

Le dispositif biologique de valve pulmonaire à implanter a été développé en collaboration avec la firme VENUS MEDTECH. La prothèse se déploie dans l’artère pulmonaire et restaure l’étanchéité de la valve pulmonaire.

« Dès la fin de l’intervention, une amélioration significative a été constatée chez les deux patients qui ont pu rejoindre leur domicile après seulement 48 heures d’hospitalisation. Ils se portent bien et poursuivent leur convalescence », mentionnent les médecins.

Cette procédure exceptionnelle constitue une première en Belgique francophone. Et ouvre des perspectives thérapeutiques pour les patients en matière de réparation valvulaire. Elle a nécessité le concours d’une équipe multidisciplinaire réunissant différents services : cardiologie adulte et pédiatrique, imagerie, chirurgie cardiaque, anesthésie, soins intensifs.

Centre de référence des cardiopathies congénitales

« Le traitement des pathologies valvulaires constitue un domaine d’excellence du Département cardiovasculaire des Cliniques Saint-Luc, dont l’expertise en matière de réparation valvulaire et d’implantation de valve aortique par voie percutanée (TAVI) est largement reconnue de par le monde. »

« Ces premières implantations de valves pulmonaires VENUS par cathétérisme mettent en exergue le caractère pionnier de l’équipe multidisciplinaire, particulièrement active dans le développement de nouvelles techniques adaptées aux besoins des patients. Elles positionnent également les cliniques comme centre expert dans la prise en charge des cardiopathies congénitales de l’adulte. »

La population de patients nécessitant de telles interventions augmente constamment et nécessite une prise en charge dans un centre de référence des cardiopathies congénitales (au nombre de 4 en Belgique), à l’instar des Cliniques universitaires Saint-Luc.

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