La revue “Science”, une des revues scientifiques les plus réputées qui soient, vient de sacrer une chercheuse suisse “meilleure danseuse de thèse” de l’année. Florence Metz, politologue de l’Université de Berne, vient en effet de remporter le premier prix du concours “Dance your Ph.D.” (“Danse ta thèse”), cuvée 2015.
On connait bien en Belgique le concours international “Ma thèse en 180 secondes”. Cette année, c’est en effet un doctorant de l’Université de Liège qui a remporté la finale internationale du concours francophone à Paris.
Devra-t-il se mettre l’an prochain à la danse pour défendre son titre? En ce qui concerne Florence Metz, de l’Université de Berne, la question ne se pose pas. Elle est même la première chercheuse en sciences sociales et politiques à remporter ce concours proposé chaque année depuis huit ans par le journal “Science” et l’Association américaine pour l’avancement des Sciences (AAAS).
Découvrez ici la prestation chorégraphique de la chercheuse suisse
La thèse de Florence Metz porte sur les processus de prise de décision politique en ce qui concerne la protection de l’eau. Elle a trouvé dans la danse une nouvelle manière de présenter sa recherche à un public qui n’est pas nécessairement au fait de ce type de travaux et des enjeux socio-économiques sous-jacents.
Réseaux d’acteurs… dans les décisions politiques
Intitulée “Do policy networks matter to explain policy design? », sa thèse porte sur les réseaux d’acteurs à l’œuvre dans une décision politique. La jeune femme a étudié la protection de l’eau du Rhin dans quatre pays: la Suisse, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne. Elle s’intéresse, dans ce cadre, aux interactions entre élus, groupes d’intérêts et ONG et à la concrétisation de ces interactions sous forme de décisions politiques.
« Dans sa prestation artistique, différents types de danses symbolisent différents groupes politiques qui s’opposent sur les questions de la gestion et de la protection de cette eau face à divers polluants », indique-t-elle.
Rapprocher les scientifiques du public
“Grâce à cette prestation, ma famille et mes amis ont un peu mieux compris le sens de mes recherches”, confie la Politologue à Science. “Je pense que ce type d’outil de communication peut contribuer à rapprocher davantage les scientifiques du grand public”, dit-elle encore.
Exactement ce qu’entend faire, certes de manière un peu plus conventionnelle et plus courte (sa prestation chorégraphique dure plus de 10 minutes), le concours “Ma Thèse en 180 secondes”.