Les places sont chères pour les chercheurs et leurs partenaires qui désirent décrocher un financement dans le cadre du programme Horizon 2020 de la Commission européenne. Le bilan chiffré des deux premières années du programme destiné à booster la compétitivité de l’Europe vient de sortir. Beaucoup de dossiers sont déposés. Peu sont acceptés et financés.
Le taux de succès global est de 11,8 % pour les deux premières années. Avec un durcissement lors de la seconde année (2015). Cette année-là, le taux de succès n’était que de 10,7%, pour 13,2% en 2014. Ce qui, dans un cas comme dans l’autre, est nettement moins que dans le programme précédent, le 7e Programme cadre de Recherche (2007 à 2013), qui affichait un taux de succès moyen de l’ordre de 20%.
9.200 financements pour 275.000 propositions
Qu’est-ce qui explique ce durcissement? L’augmentation importante du nombre de projets soumis la seconde année trahit sans aucun doute une sorte de désinvestissement de la part des Etats membres. Mais aussi une meilleure publicité faite au bénéfice d’Horizon 2020. Ce nouveau programme est aussi plus richement doté que le précédent. Un budget de 77 milliards d’euros est dévolu à H2020 (contre 50 milliards pour le 7e PCR). Ce qui aiguise les appétits.
Au total, 275.000 projets ont été envoyés à la Commission au cours de ces deux premières années. Après un premier examen, seuls 76.400 projets qui répondaient aux critères de financement potentiels ont été évalués en détail. Au final, 9.200 propositions ont été retenues pour un financement. Ce qui donne le taux de 11,8%. Encore une donnée: un projet sur deux soumis à la Commission dans ce cadre provenait d’une équipe/d’un consortium qui n’avait encore jamais sollicité de financement de ce type.
Le taux de succès des projets belges sont au « top »
Quand on regarde les chiffres globaux, les propositions issues de Belgique se situent dans la bonne moyenne. En deux ans, 10.000 propositions « belges » ont été déposées à Horizon 2020. Et le taux de succès pour ces projets est nettement au-dessus de la moyenne. En 2014, 18,4% de ces propositions « belges » ont bénéficié d’un financement européen. Un chiffre qui tombe à 13,1% en 2015, mais qui reste au-dessus de la moyenne.
Mieux encore, si on ramène les montants alloués à des chercheurs belges par rapport à la population du pays, la Belgique arrive même en tête de classement en 2015!
Sombres perspectives pour les chercheurs du Royaume-Uni
Un constat également, et une question qui doit sans doute agiter la communauté scientifique britannique au plus haut point à l’aube du Brexit: au cours des deux premières années du programme Horizon 2020, ce sont les Britanniques qui ont été les plus productifs en terme de propositions.
Avec leur sortie annoncée de l’Union, les chercheurs d’outre-Manche auront encore la possibilité de participer aux programmes Horizon 2020, mais avec un nouveau statut. Et là, la manne européenne risque bien de fondre au soleil. De l’ensemble du budget, 10% environ sont consacrés aux pays associés et aux pays tiers…