Il y avait du monde, en ce week-end de fin novembre 2024, à la Faculté d’architecture de l’Université de Mons. Une vingtaine d’équipes allant de 2 à 4 membres étudiants et étudiantes de l’enseignement supérieur, concourraient dans le cadre de « l’Odyssée de l’objet en 48 heures » , proposé par le SPW Economie, Emploi, Recherche.
L’objectif de ce concours est clair. Il s’agit d’élaborer en 48 heures un objet utile en lien avec la thématique proposée : « la lumière dans tous ses états ». Le hackathon en question aura réservé quelques surprises aux participants. Les équipes préconstituées ont été cassées d’entrée de jeu. Et les nouvelles équipes devaient nécessairement compter un éventail de compétences différentes, parfois bien éloignées du monde du design. On y a repéré des étudiants en design, évidemment, mais aussi de futurs ingénieurs, kinés, juristes, physiciens, biologistes…. La mixité homme-femme était aussi imposée. Un tiers des concurrents étaient des concurrentes.
La créativité à l’honneur
« L’idée de ce concours est précisément de relever le défi de la collaboration entre différents profils pour être le plus créatif possible », souligne Michel Van Cromphaut, du SPW Economie, Emploi, Recherche, initiateur de cette compétition. Cela fait 20 ans qu’il organise l’Odyssée de l’objet à destination d’un public scolaire. Ce week-end, il innovait, avec le concours destiné aux bacheliers et concentré sur 48 heures de travail intensif.
« Un concours de design industriel limité à 48 heures, cela peut sembler peu », concède Elise Fouin, la designer qui présidait le jury. « Son principal intérêt est d’obliger les participants à aller à l’essentiel. Quand on dispose de davantage de temps, le risque est grand de s’égarer, de se perdre.»
Pour aider la vingtaine d’équipes en lice, les concurrents pouvaient compter sur les conseils éclairés de six experts en design. Et à en croire certains, manifestement, définir l’objet à créer en lien avec le thème proposé a été un sacré challenge. « Bien souvent, les équipes ne sortaient pas du concept de base de l’éclairage », souligne Jean Paternotte, parrain de l’opération et Professeur à l’École nationale des arts visuels de La Cambre.
Simuler le fonctionnement avec une maquette
Une fois l’objet défini, la plupart des équipes ont alors avancé rapidement dans sa conception. La consigne de départ étant de concevoir et de mettre au point un projet d’utilité, innovant et créatif répondant à un problème réel rencontré par des personnes dans leur vie quotidienne. Mais aussi de produire une maquette qui devait pouvoir simuler le principe de fonctionnement de l’objet.
L’imagination a été fertile. Dans les maquettes finales, on a pu découvrir des fours solaires, des dispositifs d’éclairage de sécurité, un système de génération de lumière basé sur de l’eau, du cuivre, du zinc et un électrolyte (LO), un dispositif éducatif et lumineux devant donner le goût des sciences et des techniques à de jeunes enfants (Light Sense), des systèmes lumineux qui favorisent la concentration des télétravailleurs, des volets occultant ou, au contraire, réfléchissant la lumière…
Un prix… québécois
Le choix du jury s’est porté sur le projet LO : le système de génération de lumière via de l’eau. L’objet lumineux pédagogique (Light Sense) a, lui aussi, été récompensé de même qu’un système déclenchant l’éclairage de long de passes-câbles. Baptisé Piézopont, ce dispositif, qui a aussi séduit le public, illumine les gaines qui protègent les câbles posés au sol. Lorsqu’un piéton s’en approche, il déclenche par ses pas un système piézoélectrique activant des diodes luminescentes.
Un dernier prix doit encore être attribué, celui décerné par le public québécois ! Le concours l’Odyssée de l’objet en 48 heures a, en effet, été organisé en même temps au Québec. Le public québécois va à présent devoir élire son objet « wallon » préféré. À charge des Wallons de désigner d’ici le 15 décembre leur objet québécois préféré. Ce vote croisé se fait en ligne sur le site du concours. Un concours à découvrir en images sur son compte instagram.