La Région bruxelloise n’a jamais été aussi peuplée

4 janvier 2024
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

La population bruxelloise ne cesse de croître. Au 1er janvier 2023, la Région de Bruxelles-Capitale comptait 1.241.175 habitants, soit 18.538 de plus que l’année précédente, si on en croit la dernière étude réalisée par l’Institut bruxellois de Statistique et d’Analyse (Ibsa). « La Région de Bruxelles-Capitale (RBC) n’a jamais été aussi peuplée », note Jean-Pierre Hermia, de l’Ibsa, dans son dernier Baromètre démographique.

« Largement supérieure à celle de 2021, qui n’était que de +2.667 individus, la croissance démographique bruxelloise de 2022 est la plus forte augmentation depuis la création de la RBC, en dehors de la période du boom démographique qui a touché la Région de 2007 à 2012 », indique-t-il. Et ce n’est pas du côté du nombre des naissances que l’explication de cette augmentation spectaculaire est à rechercher. En 2022, on dénombrait en Région bruxelloise mille naissances de moins (14.744) qu’en 2021.

Arrivée massive de réfugiés en 2022

Le statisticien pointe comme un des facteurs explicatifs de cette hausse record l’arrivée massive de ressortissants ukrainiens, suite au déclenchement de la guerre engagée dans ce pays par la Russie en février 2022.

« Les réfugiés ukrainiens sont arrivés massivement (plus de 26.000) en Belgique dès le mois de mars 2022. Par la suite, le nombre d’arrivées est resté élevé, tout en diminuant en avril (11.000), en mai (7.300) et en juin (4.300) ». Ce nombre a continué à diminuer progressivement au cours de l’année 2022, pour se stabiliser à plus de mille arrivées par mois jusqu’en septembre 2023. « La continuation du conflit entre la Russie et l’Ukraine explique cet afflux, qui ne se tarit pas », précise Jean-Pierre Hermia.

Quatre Ukrainiens sur 5 ne résident pas dans la capitale

Au 1er janvier 2022,  soit avant le début de la guerre, 32 % des Ukrainiens du pays vivaient à Bruxelles. Soit environ 1.900 personnes. Au 1er janvier 2023, ce chiffre avait bondi à près de 12.700.

« Toutefois, les Ukrainiens établis à Bruxelles ne représentent plus que 22 % de l’ensemble de ces ressortissants établis en Belgique, soit 10 points de pourcentage de moins qu’en 2022. Néanmoins, proportionnellement à la population totale de chacune des trois régions, les Ukrainiens restent surreprésentés en Région bruxelloise en 2023, mais moins qu’en 2022 », indique le dernier baromètre démographique bruxellois.

Butgenbach compte plus de 2 % d’Ukrainiens dans sa population

Où se concentrent désormais les Ukrainiens installés en Belgique ? « En 2023, la plupart d’entre eux habitaient les principales agglomérations du pays, mais également leur espace périurbain et les plus petites villes », analyse l’Ibsa.

« Près de 7.500 ressortissants habitent la Ville d’Anvers, soit plus d’un Ukrainien vivant en Belgique sur neuf. Par ailleurs, dans deux communes (Bekkevoort et Butgenbach) les Ukrainiens représentent plus de 2 % de la population totale. En Région bruxelloise, leur part avoisine le pourcent dans la plus plupart des communes, avec une valeur maximale à Koekelberg (1,8 % de la population totale). »

Au niveau du pays, on remarque que la plupart des réfugiés ukrainiens sont établis en Flandre (quasi   34.000 personnes au 1er janvier 2023), alors qu’ils y étaient dix fois moins nombreux un an auparavant (3.200). En Wallonie, leur nombre a été multiplié par douze, en passant de 900 à 11.400 ressortissants.

Bruxelles a pris un bain de jouvence

Plus globalement, en ce qui concerne l’évolution de la démographie, rappelons que celle-ci est également influencée par le nombre de naissance et de décès enregistrés sur le territoire (parmi d’autres facteurs, comme les migrations).

Ainsi, le taux brut de natalité à Bruxelles (le nombre moyen de naissances par mille habitants) était de 12 pour mille en 2022. Soit le taux le plus élevé du pays par rapport à la Wallonie (9,7 ‰) et à la Région flamande (9,4 ‰) pour cette année.

« La natalité plus élevée en Région bruxelloise s’explique notamment par une proportion plus importante de femmes âgées de 20 à 44 ans, donc en âge d’avoir des enfants », indique encore l’Ibsa.

Un institut qui constate aussi que la mortalité s’établit à 7,2 ‰ en 2022 en Région bruxelloise (8.914 décès). « Cet indicateur reste largement inférieur aux valeurs enregistrées en Région flamande (10,0 ‰) et en Wallonie (10,9 ‰). La Région bruxelloise est passée d’une région à la population vieillie à une région dont la population est globalement jeune, du fait du rajeunissement relatif de sa population ayant eu lieu des années 1990 à 2016. Il en a résulté mécaniquement une baisse de la mortalité, car la proportion de la population d’âges élevés, la plus soumise au risque de décéder, a diminué », précise le baromètre.

Rappelons que si le nombre de personnes décédées à Bruxelles en 2022 (8.914 décès) est similaire à celui de 2021 ( 8.849), lors de l’éclatement de la pandémie, en 2020, le nombre de Bruxellois décédés s’élevait à 10.984 individus.

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