Evolution des crédits publics de R&D en Wallonie (en millions d'euros) (page 83 du rapport du CPS)
Evolution des crédits publics de R&D en Wallonie (en millions d'euros) (page 83 du rapport du CPS)

Radiographie de la Politique Scientifique en Wallonie

4 décembre 2014
par Christian Du Brulle
Temps de lecture : 3 minutes

Le constat est clair. Le « système wallon de RDI » (les investissements en recherche, développement et innovation) est en progression, mais des faiblesses persistent. Cette analyse, c’est le Conseil Wallon de la Politique Scientifique (CPS) qui vient de la produire. Tous les deux ans, ce Conseil évalue la Politique scientifique régionale. Son dernier rapport (160 pages) vient de sortir de presses.

 

« La qualité de la recherche fondamentale est l’une des forces de la Wallonie et de Bruxelles en matière de recherche », indique Didier Paquot, Directeur du département « Economie -R&D » de l’Union Wallonne des Entreprises. « Nous remarquons aussi que les investissements des entreprises dans la R&D sont bons (1,93% du PIB en 2011) et que le niveau de formation global de la population est élevé ».

 

Par contre, les dépenses publiques en R&D restent faibles dans la Région (0,7% du PIB). Et l’innovation est surtout le fait des très grandes entreprises, lesquelles sont peu nombreuses en Wallonie par rapport à son tissu économique plutôt riche en PME.

 

Manque d’attractivité des filières scientifiques

 

« Aujourd’hui, en Wallonie, 32,6 % de la population a suivi des études supérieures », précise le Pr Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur. « Mais avec des disparités par provinces ». Toutefois, le manque de chercheurs reste un problème chronique.

 

Etudes supérieures ou universitaires en Wallonie.

 

 
« Le déficit en chercheurs tient entre autres au faible succès des filières scientifiques dans le choix des études supérieures », explique le Pr Poullet. « La précarité du statut des chercheurs dans les universités pose également problème », estime-t-il. « Une stratégie politique cohérente s’impose dans ce domaine ».

 

Une de pistes pour accroître l’attractivité des carrières scientifiques passe par la création, voici deux ans, du statut de logisticien de recherche. A l’Université de Namur, les premiers logisticiens ont été engagés au début de cette année académique.

 

Ecoutez le Pr Yves Poullet, recteur de l’UNamur, décrire le profil des logisticiens de recherche.

Qui dit innovation dit aussi traduction des résultats de la recherche en nouveaux biens, services et/ou procédés. Et donc création d’emplois et de richesses. Ici aussi, la frilosité wallonne est pointée du doigt.

 

« Trop souvent, les résultats de la recherche ne sont valorisés que sous la forme de brevets et éventuellement de cession de licences », estime Gianni Infanti, président du Conseil Wallon de la Politique Scientifique. « Il faut être plus ambitieux ».

 

Identifier les freins à la valorisation

 

Les auteurs du Rapport d’évaluation de la Politique scientifique de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2012 et 2013 formulent une dizaine de recommandations en guise de conclusion. Parmi celles-ci, ils proposent notamment aux décideurs politiques de :

 

  • Améliorer la cohérence et la gouvernance des appels à projets.
  • Renforcer la participation des équipes de recherche aux programmes européens de R&D.
  • Améliorer la visibilité des aides aux PME.

 

Le rapport propose aussi « d’identifier les freins qui empêchent les mesures de soutien à la valorisation des résultats de la recherche de sortir pleinement leurs effets ».

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