2021, une année fraîche aux précipitations extrêmes

5 janvier 2022
par Daily Science
Durée de lecture : 4 min

L’année qui vient de s’écouler a été marquée par des précipitations extrêmes. Notamment dans de nombreux sites de Wallonie, qui ont connu des inondations dues à des précipitations excessives au cours du mois de juillet. Si, au contraire de 2020, 2021 a été dénuée de records de chaleur en Belgique, l’année figure néanmoins parmi les dix années les plus chaudes au niveau planétaire.

Des précipitations extrêmes

«  À Uccle, où est sis l’institut royal de météorologie, 1011,8 mm de précipitations sont tombés au cours de l’année écoulée (jusqu’au 23 décembre 2021) : c’est l’un des trois plus importants cumuls annuels enregistrés depuis 1991 », explique-t-on à l’IRM.

Dans d’autres régions du pays également, 2021 a été l’année des précipitations extrêmes. « À la mi-juillet, la moitié orientale de la Belgique a été frappée par de fortes pluies et de graves inondations, avec des cumuls de précipitations sur trois jours atteignant 300 mm. Des niveaux de précipitations aussi élevés dépassent de loin les observations historiques et se produisent habituellement tous les 200 ans voire plus. »

Une équipe internationale, dont des scientifiques de l’IRM, a étudié le lien entre le changement climatique et les fortes précipitations des 14 et 15 juillet dans le nord-ouest de l’Europe. L’étude conclut que la probabilité et l’intensité de ces précipitations extrêmes ont augmenté en raison du changement climatique et continueront de le faire si le réchauffement de la planète se poursuit.

© IRM – Cliquez pour agrandir

Une année assez fraîche

Sur la base des prévisions de température jusqu’au 31 décembre, l’année 2021, avec une température moyenne de 10,7°C, se retrouve à la 26e place dans la liste des 30 années les plus chaudes à Uccle depuis le début des observations en 1833.

« Cela fait de 2021 la première année avec une température moyenne annuelle inférieure à la nouvelle normale (11°C pour 1991-2020), et probablement l’année la plus froide depuis 2016. 2021 a été une année sans records de chaleur ni vagues de chaleur. En outre, la température maximale à Uccle n’a pas atteint ou dépassé 30°C une seule fois, ce qui signifie que le compteur du nombre de jours tropicaux est à zéro. »

A gauche : distribution des quantités de précipitations sur 3 jours pour la période du 13 juillet (8h CEST) au 16 juillet 2021(8h CEST). A droite : périodes de retour des quantités de précipitations pour la période du 13 juillet au 16 juillet 2021 © IRM – Cliquez pour agrandir

Une température moyenne croissante

Cela n’empêche, depuis le début des mesures en 1833, la température moyenne annuelle à Uccle ne cesse d’augmenter, passant d’environ 9°C à environ 11°C aujourd’hui.

« Certaines années sont remarquables à ce niveau là. Par exemple, 1879 était une année très froide, ou encore l’année 2020 avec une température annuelle moyenne de plus de 12°C était une année très chaude. Il est également possible qu’il y ait des périodes de plusieurs années consécutives pendant lesquelles la température annuelle moyenne augmente ou diminue. Cependant, une période suffisamment longue est nécessaire pour pouvoir parler de tendance climatique. »

 

Cette figure montre l’évolution de la température moyenne annuelle à Uccle pour une période d’au moins 10 ans ou plus (axe des ordonnées) entre 1833 et 2021 (axe des abscisses). Chaque point coloré correspond à la tendance de la température pour une période, où la valeur sur l’axe vertical est la longueur de la période, la valeur sur l’axe horizontal est la dernière année de la période respective, et la couleur du point est la valeur de la tendance linéaire. Par exemple, le point (1950, 30) donne la tendance sur la période 1921-1950. Le haut du triangle donne la tendance sur la période totale 1833-2021. Pour les périodes inférieures à 30 ans, sous la ligne horizontale grise, on observe à la fois un réchauffement (rouge) et un refroidissement (bleu). Les périodes de plus de 30 ans montrent presque toutes un réchauffement. En outre, plus les périodes sont récentes, plus le réchauffement est important. Par exemple, pour les 31 dernières années (1991-2021), le réchauffement est de +3,4 °C par 100 ans © IRM – Cliquez pour agrandir
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