Le passé de l’informatique exposé, une première en Belgique

6 janvier 2017
par Camille Stassart
Temps de lecture : 4 minutes

« Ce n’est pas seulement quelques vieilles machines mais les résultats de décennies de recherches dans le domaine ».

C’est ainsi que Ferdinand Poswick, directeur du Compter Museum, présente les artefacts exposés.
Le premier musée belge dédié à l’informatique vient d’être inauguré à Namur en présence du prince Lorenz de Belgique. Président d’honneur des fonds patrimoniaux de la Fondation Roi Baudouin.

Les technologies informatiques évoluent de façon tellement fulgurante que leurs ancêtres tombent facilement dans l’oubli. Conserver et exposer ce patrimoine est un des buts du Computer Museum.

Une passion de collectionneur

img_6832À l’initiative du musée se trouve une poignée de collectionneurs. Portés par le désir de préserver des objets informatiques pionniers en Belgique.
Jacques Laffut, ancien travailleur chez Burrough, débute la collection de ces artefacts dès les années 60.

« Pour dénicher des pièce, je faisais les brocantes. Et dès que je voyais une machine intéressante tout mon argent de poche y passait » sourit le collectionneur.

Quant à Gilbert Natan, ex-ingénieur informatique de la société Bull, tout commence en 1995.

Un savoir-faire à transmettre

img_6887Quatre collections hétéroclites sont rassemblées au sein du musée. Nous y trouvons une série de machines à cartes perforées des années 60, des ordinateurs depuis les années 80, des machines à écrire… Mais aussi un exemplaire du premier Bancontact installé en Belgique. Ainsi qu’une machine à statistique d’Herman Hollerith de 1888. Une pièce rare.

Trois de ces collections sont aujourd’hui la propriété du Fonds « Numerical Artefacts Museum- Informatic Pionnier » (NAM-IP) de la Fondation Roi Baudouin.

« La mission de la Fondation est de léguer ces collections aux générations futures matériellement, mais aussi au niveau de la connaissance. Car les collectionneurs qui ont rassemblé ces objets savent encore comment les faire fonctionner et les réparer. Un savoir qu’on doit absolument transmettre » indique Anne De Bruck, en charge du fond NAM-IP de la Fondation Roi Baudouin.

Donner du sens à un métier

À côté de ces quatre collections court une ligne du temps retraçant l’histoire de l’informatique. Ce rappel historique a été élaboré en collaboration avec Marie Gevers. Professeur spécialisé dans l’approche anthropologique de l’informatique à l’Université de Namur.

L’Unamur demeure pionnière dans l’enseignement de cette science. Elle est en effet une des premières en Europe et la première en Belgique à former ses étudiants à l’informatique dès 1970.

Marie Gevers espère ainsi que d’autres collaborations verront le jour avec le Computer Museum. Qu’elle visitera avec ses étudiants en décembre.

« Je pense qu’il est important d’étudier l’histoire de l’informatique car elle permet de replacer cette science dans l’évolution de l’humanité. Ce musée a évidemment une fonction historique, mais pas seulement : appréhender l’évolution de nos techniques donne aussi du sens au métier d’informaticien et aux étudiants ».

Un musée, plusieurs objectifs

Selon le directeur, Ferdinand Poswick, concevoir le bouleversement provoqué par l’informatique dans nos sociétés est un des grands messages du musée.

Pour Jacques Laffut, le musée témoigne à la jeune génération du chemin parcouru.

« Un jeune qui démarre sa carrière en informatique aujourd’hui ne peut pas imaginer le temps où les informaticiens devaient compter eux-mêmes les bits et les bytes ! ».

L’espace pourrait aussi d’après Gilbert Natan attirer les nostalgiques.

« Certains visiteurs viendront pour en apprendre plus sur le passé de l’informatique. Mais d’autres s’y rendront pour retrouver, simplement, leur propre passé ».

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