100.000 étoiles visibles jour et nuit, à Bruxelles

6 avril 2021
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 4 min

Qu’il pleuve, qu’il neige, que le ciel soit couvert ou que le Soleil culmine au zénith, il est possible d’observer n’importe quel jour de l’année quelque 100.000 étoiles en levant les yeux. Ou plus exactement, en levant les yeux… vers la voûte du Planétarium de l’Observatoire royal de Belgique.

Son système de projection vient de subir un fameux lifting. Le nouveau système numérique, inauguré voici quelques jours, offre une qualité d’image époustouflante. Le ciel nocturne est au rendez-vous, bien sûr. Mais pas uniquement celui visible depuis le sol. Le nouveau système de projection et sa riche (et rigoureuse) base de données offrent une reproduction dynamique de la voûte céleste. Il permet aussi de voyager à l’intérieur de notre système solaire, voire de changer de perspective, en naviguant dans la galaxie.

Un héritage de l’Année internationale de l’astronomie

« L’ancien système de projection numérique datait de 2009 », explique Ronald Van der Linden, le directeur général de l’Observatoire royal de Belgique. Dans le cadre de l’année internationale de l’astronomie de l’Unesco, il avait lui-même remplacé l’ancien système de projection optique. Mais la technologie change très vite. Et le système de 2009 a présenté des faiblesses non prévues initialement.

Projection dans le dôme du Planetarium avec l’ancien système optique © Christian Du Brulle

« Diverses pièces ont dû être remplacées prématurément, à des coûts importants. Un scénario qui allait se répéter régulièrement. Il était temps de passer à un système de dernière technologie, et neuf. » Le projet, d’un coût de quelque 400.000 euros, a été soutenu par la Politique scientifique fédérale (Belspo) et la Loterie Nationale.

Les lampes des anciens systèmes ont désormais fait place aux lasers à LEDs pour assurer le spectacle. La résolution des images en a largement profité. La robustesse du système également. « Les nouveaux projecteurs devraient garder leur performance de départ pendant au moins vingt ans », assure la firme belge Barco qui a fourni le nouveau système.

Spectacle du Planetarium de l’Observatoire royal de Belgique © Christian Du Brulle

Les étoiles sont à l’honneur, ainsi que le vivant et les changements climatiques

Le nouvel outil est polyvalent. Outre les projections « astronomiques »,  par exemple « Terre, Lune, Soleil », « Fureurs dans l’Univers »,  « Explore » ou encore « Les colères du Soleil », qui sont actuellement à l’affiche, le Planétarium propose aussi de découvrir divers films spécialement produits pour ce genre d’écran à 360 degrés. Ces films sont en lien avec d’autres thématiques, notamment le monde du vivant ou les changements climatiques, une thématique qui intéresse beaucoup les chercheurs d’Uccle.

« Il est évidemment beaucoup question d’astronomie au Planétarium», reprend le Dr Ronald Van der Linden. « Mais au plateau d’Uccle, où se situe l’Observatoire, deux autres institutions scientifiques fédérales sont également présentes: l’Institut royal Météorologique et l’Institut royal d’Aéronomie spatiale de Belgique. Avec le concours d’autres institutions scientifiques, nous travaillons à la mise sur pied d’un Centre belge du climat

« Le Planétarium de Bruxelles est un des plus grands d’Europe », précise de son côté Rodrigo Alvarez, le directeur du Planétarium. « Il offre 350 places assises aux amateurs d’étoiles. Bien entendu, avec les mesures sanitaires actuelles, nous n’accueillons plus autant de personnes lors de nos séances. Leur nombre est désormais dix fois moins important. Mais les séances se déroulent comme prévu depuis la réouverture des musées fédéraux, en décembre dernier. Seuls les groupes scolaires restent absents, pour le moment. Par contre, les familles sont très nombreuses à nous rendre visite. » Certains des spectacles à l’affiche s’adressent aux enfants dès 6 ans. Une séance spécifique est même accessible dès 3 ans.

Planetarium © Christian Du Brulle

Un nouveau musée sous le dôme?

Pour l’avenir, le Planétarium affiche de belles ambitions. Si l’Observatoire royal de Belgique dont il dépend est installé au plateau d’Uccle, c’est au Heysel, quasi à l’ombre de l’Atomium, que le dôme astronomique se situe. « Un endroit stratégique », souligne Ronald Van der Linden, le directeur général de l’Observatoire. « Le plateau du Heysel affiche une belle offre culturelle, avec l’Atomium, Kinepolis ou encore Mini Europe. Ce que nous proposons est complémentaire. De plus, le bâtiment du Planétarium ne se limite pas au seul dôme de projection. Aux niveaux inférieurs du bâtiment, nous disposons de très vastes espaces disponibles. Lesquels pourraient accueillir un nouveau musée. Un musée dédié aux changements climatiques, par exemple. »

Le Planétarium a accueilli l’an dernier quelque 50.000 visiteurs, malgré les péripéties, fermetures et autres mesures sanitaires ayant notamment empêché les groupes scolaires de lui rendre visite. « Avec son nouveau musée, il pourrait recevoir jusqu’à 300.000 visiteurs par an», conclut Ronald Van der Linden.

 

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