Série (4/5) « Belge, scientifique et expatrié »
Christophe Hendrickx est paléontologue. Il est belge, a étudié à l’Université de Liège mais a très vite senti l’appel du large : un an en Angleterre, quatre ans au Portugal et un futur qui se dessine outre-Manche ou aux Pays-Bas.
Originaire de Jodoigne (Brabant wallon), Christophe Hendrick est né en 1983. Aussi loin qu’il s’en souvienne, il a toujours été fasciné par les dinosaures. A l’âge de 8-9 ans, il les dessinait et collectionnait des livres sur le sujet.
Lors de vacances chez son oncle en Afrique du Sud, Christophe Hendrickx découvre Dinotopia. Un monde imaginaire où cohabitent pacifiquement humains et dinosaures. Un univers créé par l’auteur et illustrateur américain Thomas Gurney.
Une promesse d’enfant
L’enfant décide alors que s’il découvre un jour un dinosaure, il l’appellera Gurney en hommage à l’auteur américain. Mais il était loin d’imaginer que ce songe deviendrait réalité.
En 1993, année de la sortie du film “Jurassic Park” de Steven Spielberg, il avait dix ans soit à peu près le même âge que les deux enfants du film. A l’époque, tous les camarades de Christophe Hendrickx étaient fans de dinosaures. Et il n’était qu’un petit garçon, parmi d’autres, passionné par ces gigantesques bestioles.
Mais contrairement à ses copains d’école, sa passion pour les dinosaures ne le quitte pas. Et c’est donc tout naturellement qu’il choisit d’étudier la géologie à l’Université de Liège, puis de réaliser un master en paléobiologie à Bristol (Angleterre).
Son master en poche, Christophe Hendrickx décide de poursuivre son chemin dans la recherche. Il envoie alors des demandes à des universités dans le monde entier en espérant décrocher une bourse pour un doctorat. Il reçoit deux réponses positives : une au Portugal et une en Argentine. Il opte finalement pour l’Université Nouvelle de Lisbonne au Portugal.
Découverte d’un nouveau dinosaure
C’est donc là qu’il réalise sa thèse sur l’évolution des dents et des os porteurs de dents chez les dinosaures carnivores.
Il a, dans ce cadre, identifié une mâchoire de dinosaure appartenant à une espèce jamais décrite. Celle-ci ressemble au torvosaure taneri, une espèce ayant vécu à la même époque (il y a 150 millions d’années) sur l’actuel continent américain mais il existe des différences notables entre les deux (nombre de dents, manière dont les dents sont reliées à la mâchoire, etc.) .
Il s’agit donc bien d’un nouveau dinosaure ! Celui-ci sera appelé torvosaure, comme son cousin américain. Mais comme il s’agit d’une espèce particulière, Christophe Hendrickx lui accole un second nom : Gurney bien sûr !
« C’est le rêve de tout paléontologue de découvrir une nouvelle espèce », confie-t-il tout sourire. Un rêve d’enfant devenu réalité.
N’importe où sauf en Belgique
En ce moment, Christophe Hendrickx termine sa thèse qu’il devrait rendre dans le courant du mois d’août. Ensuite, il compte réaliser un post-doctorat. Il a pour ce faire déjà entamé des démarches. « J’ai eu deux contacts positifs lors d’une conférence en Italie. J’ai une piste du côté du Natural History Museum de Londres et une autre à Leiden aux Pays-Bas. Mais rien n’est confirmé pour le moment. Je dois encore postuler pour une bourse », explique-t-il.
Le paléontologue n’a pas essayé de postuler en Belgique. « Cela ne m’intéresse pas car j’aime bien vivre à l’étranger et puis la filière est bouchée en Belgique. Déjà pour mon doctorat je n’avais pas cherché en Belgique », précise-t-il.
Pour lui, il est essentiel de faire une partie de son cursus à l’étranger. « Si vous voulez devenir paléontologue, vous devez vous ouvrir au monde », conseille-t-il. « En partant, j’ai pu développer mon anglais. Et c’est primordial, je pense. En outre, partir à l’étranger permet de s’ouvrir l’esprit et d’accroître son carnet d’adresses. »
Enfin, le Portugal et plus précisément la petite ville de Lourinha où il a séjourné était l’endroit rêvé pour faire une thèse en paléobiologie. Outre que le coucher de soleil sur la mer bordée par les falaises y est magnifique, l’endroit est un site riche en fossiles de dinosaures. « Je pouvais donc aller prospecter quand je le souhaitais », s’enthousiasme-t-il.