L’Archaeopteryx s’est posé à Bruxelles, robot anguille, les perroquets apprennent en observant les autres, pourquoi les animaux sauvages diminuent-ils de taille ?
À la rédaction de Daily Science, nous repérons régulièrement des informations susceptibles d’intéresser (ou de surprendre) nos lecteurs et lectrices. Dans le cadre de notre rubrique « les yeux et les oreilles de Daily Science », nous vous proposons une sélection d’informations qui ont retenu notre attention. Et à la demande de notre lectorat, cette sélection regarde volontiers au-delà de nos frontières. Cette semaine, notre sélection porte exclusivement sur des travaux s’intéressant aux animaux.
L’Archaeopteryx s’est posé à Bruxelles
Un Archaeopteryx, le « dinosaure à plumes », s’est posé à Bruxelles. Plus exactement, une représentation de cet animal, datant d’il y a 150 millions d’années, est à découvrir au musée de Zoologie et d’Anthropologie de l’ULB. Cette reproduction à l’échelle est également à découvrir dans notre application gratuite Trezoors, disponible dans les stores iOS et Android.
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Robot anguille
Une équipe de recherche internationale est arrivée à des constats majeurs quant à la locomotion des amphibiens à corps allongé. En créant un modèle robotique expliquant la coordination des mouvements de ce type d’amphibiens – semblables à des anguilles – dans l’eau et sur terre, l’équipe a mieux cerné les systèmes neuromoteurs de ces animaux qui adaptent leurs mouvements aux environnements aquatiques et terrestres.
Les modèles de cette étude montrent que les éléments de base du système moteur – comme la coordination du système nerveux ainsi que la réaction à la pression et à l’étirement – contribuent à la coordination répétitive durant la nage. Cette redondance et la réaction à l’étirement pour avancer en tirant profit de l’hétérogénéité de l’environnement pourraient expliquer pourquoi les longs poissons, comme les anguilles et les lamproies, arrivent à se déplacer en milieux terrestres.
Les perroquets apprennent en observant les autres
Les aras à gorge bleue, une espèce de perroquet, sont capables d’apprendre de nouveaux comportements simplement en regardant d’autres perroquets interagir. Cela s’appelle l’imitation indirecte : c’est-à-dire apprendre sans être directement impliqué, juste en observant deux autres individus. Jusqu’à présent, cette capacité semblait propre aux humains.
Les chercheurs qui ont mené cette étude ont travaillé dans un parc animalier à Tenerife, avec 14 aras vivant en captivité. Deux perroquets avaient été entraînés à réaliser cinq actions différentes sur commande (comme lever une patte, tourner sur eux-mêmes ou battre des ailes). Ces deux oiseaux jouaient le rôle de « professeurs ».
Six autres perroquets ont été placés dans un groupe test. Ils ont pu regarder ces démonstrations. Ensuite, ils ont eux-mêmes reçu les mêmes commandes, sans autre aide. Un deuxième groupe, de cinq perroquets, a reçu les mêmes instructions, mais sans avoir pu observer les démonstrations.
Résultat : les oiseaux du groupe test ont appris plus vite et ont réussi plus d’actions que ceux du groupe contrôle. Certains ont même imité spontanément les gestes observés, avant qu’on leur donne un ordre ou une récompense.
Cette découverte suggère que les perroquets peuvent apprendre de façon plus complexe qu’on ne le pensait. Leur capacité à observer et à copier les autres pourrait expliquer certains comportements sociaux élaborés qu’on observe dans la nature.
Pourquoi les animaux sauvages diminuent-ils de taille ?
Depuis le Moyen Âge, les activités humaines constituent le facteur d’évolution prépondérant de la taille des espèces animales domestiques et sauvages. La taille des animaux domestiques augmente tandis que celle des animaux sauvages diminue. Pourtant, pendant les 7 000 ans précédant cette époque, la taille des animaux domestiques et sauvages évoluait de manière synchrone et analogue, suggérant que les changements environnementaux et climatiques influençaient alors davantage cette évolution morphologique. Ces conclusions, inédites sur une telle échelle de temps, sont révélées par des scientifiques français.
L’augmentation de la taille des espèces domestiques (mouton, chèvre, cochon, vache, poule, lapin) depuis 1 000 ans s’explique notamment par une anthropisation inouïe des environnements, une recherche active de gains de productivité et un développement des outils de sélection. En revanche l’impact humain sur la réduction de la taille des espèces sauvages (cerf, lièvre, renard) résulte de l’intensification de la chasse, de la fragmentation et de la réduction des habitats naturels.
Cette étude est le fruit d’une collaboration étroite et interdisciplinaire entre bioarchéologues, modélisateurs du climat et acteurs de l’archéologie préventive et programmée . Les résultats obtenus ont nécessité plus de 80 000 mesures d’ossements issues de 311 sites archéologiques du sud de la France. Leur croisement avec des données paléoenvironnementales, paléoclimatiques et archéologiques, relevées durant les 30 dernières années sur la région étudiée, a mis en évidence les liens étroits et évolutifs entre les sociétés humaines et leur environnement, et illustre l’impact croissant des activités humaines sur les populations animales.