120 millions pour l’excellence scientifique « nord-sud » grâce à EOS

10 décembre 2020
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 3 min

Aux origines de l’égyptologie belge, impact de la Lanterne Magique sur la population, place des éléments lourds en astrophysique ou encore profilage du microbiote intestinal et dynamique des apprentissages chez les personnes âgées… La recherche « belge », celle qui réunit des cerveaux des deux principales communautés du pays, est bien vivante. La preuve par l’extraordinaire diversité des projets de recherche du programme EOS  (« Excellence of Science »).

Après le succès de sa première édition, ce programme, cogéré par le Fonds de la Recherche scientifique (F.R.S.-FNRS) et son alter ego néerlandophone le FWO, remet le couvert. Né sur les cendres du programme fédéral des Pôles d’Attraction Universitaires (PAI), ce programme a lancé son premier appel en 2017. EOS était alors doté de quelque 120 millions d’euros (dont 53 pour le FNRS et 65 pour le FWO). Un budget identique est à nouveau sur la table. Le second appel à projets vient être lancé. Les chercheurs ont jusqu’au 21 février pour se manifester. À la clé, un financement imposant. Il peut aller jusqu’à 4 millions d’euros sur une période de quatre ans.

Excellence et interdisciplinarité transrégionale

L’idée maîtresse de ce programme reste la même: permettre la réalisation de projets de recherche d’excellence, grâce à la collaboration de scientifiques du nord et du sud du pays. Toutes les disciplines sont les bienvenues, comme le montre la brève énumération ci-dessus.

« On parle de recherche collaborative », soulignait voici quelques jours la Pre Véronique Halloin, Secrétaire générale du FNRS, lors de l’événement en ligne consacré à ce programme. « Ce type de recherche a potentiellement plus d’impact que celle de laboratoires isolés. Les synergies sont un des effets attendus. Les recherches collaboratives doivent aussi permettre de partager les équipements et l’expertise des équipes réunie au sein d’un même consortium. Elles facilitent aussi l’interdisciplinarité ». On l’a compris: l’accent est mis sur les complémentarités.

38 projets retenus pour 269 propositions

Le premier appel du programme EOS (2017) a été un énorme succès. Au total, 269 propositions ont été reçues par le FNRS et le FWO. Quelque 1.200 experts internationaux avaient été mobilisés pour les évaluer. Au final, 38 projets ont été sélectionnés et financés. Ils mobilisent 300 scientifiques.

Face à ce succès, les procédures de sélection ont été modifiées. Désormais, les consortiums de chercheurs vont devoir dans un premier temps soumettre un préprojet. Si celui-ci passe la barre de la première sélection, l’équipe sera amenée à introduire une candidature plus détaillée.

Autre précision, les futurs consortiums soutenus par le programme EOS pourront faire travailler ensemble les scientifiques des Universités et des Hautes Écoles du pays, mais aussi des chercheurs attachés à des structures scientifiques fédérales ou régionales. Par exemple l’Institut royal météorologique, le CRA-W, l’Institut des maladies tropicales, l’Institut von Karman ou encore le musée de Mariemont ou Sciensano. Une contrainte toutefois: le chercheur principal du consortium doit être un chercheur permanent du FNRS ou du FWO, ou être titulaire d’un poste académique.  À noter également, des collaborations au sein d’un consortium peuvent également être nouées avec l’étranger.

« Le but est de favoriser la recherche fondamentale, dans tous les domaines scientifiques. Et ce, sur base de l’excellence », insiste Mme Halloin. La date limite pour le dépôt des prépropositions est fixée au 21 février 2021. La procédure complète s’étendra sur l’ensemble de l’année. Les chercheurs pourront commencer à travailler dès 2022.

 

 

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