L’opération a duré deux ans. Elle vient de déboucher sur la mise en ligne d’un portail gratuit de consultation. Plus d’un million de spécimens appartenant aux collections du Jardin Botanique de Meise sont désormais accessibles aux chercheurs comme aux amateurs mais aussi aux décideurs politiques, aux ONG, au secteur de l’éducation…
Suite à cette première expérience, 1,5 million d’objets supplémentaires devraient bientôt rejoindre cette base de données numériques. D’ici trois ans, l’ensemble de la collection d’herbiers du Jardin botanique sera ainsi numérisé, y compris la précieuse collection scientifique de von Martius.
La flore brésilienne de von Martius accessible depuis la Belgique
La collection d’herbiers, constituée au XIXe siècle par Carl Friedrich Philipp von Martius au cours de ses voyages dans la région amazonienne, est reconnue internationalement comme la collection de référence la plus importante pour le Brésil. Elle sera donc prochainement largement accessible.
Rappelons que le Jardin botanique gère une collection botanique d’histoire naturelle d’environ quatre millions d’objets, ce qui en fait l’un des instituts les plus importants au monde. Ces collections font partie du patrimoine mondial. Elles constituent une source essentielle de données sur la biodiversité et sont d’une grande importance pour la recherche scientifique portant sur la gestion et la conservation de la vie sur Terre.
Les applications liées aux données numériques sont multiples
Les applications liées à la collecte numérique de données sur les espèces végétales se développent rapidement. Cela entraîne une accélération significative de la recherche en taxonomie botanique.
« Ces données sont en outre très utiles pour étayer les mesures de conservation, prédire les effets du changement climatique sur la végétation, identifier les espèces intéressantes à utiliser dans la sélection végétale. Ces informations ouvrent également la voie à des applications très différentes, par exemple dans les domaines de l’histoire culturelle, de l’éducation, de la recherche médicale et de l’écotourisme », indique le Jardin botanique
Stratégie mondiale pour la conservation des plantes
Au niveau international, ce projet de numérisation contribue à la cible 19 de la Convention sur la diversité biologique (CDB). A travers la cible 19, la CDB vise à partager et à diffuser toutes les connaissances scientifiques et technologiques liées à la biodiversité dans le monde entier d’ici 2020. Grâce à la numérisation, l’objectif 1 de la Stratégie mondiale pour la conservation des plantes (SMCP) qui vise elle à dresser une liste de toutes les espèces végétales connues sera également atteint plus rapidement.
On sait que la plus forte concentration de biodiversité se trouve dans les pays en développement, alors que la plupart des données ne concernent que les pays les plus développés. Les projets de numérisation rendront les données de ces zones moins documentées accessibles aux scientifiques.