Les changements climatiques sont une évidence. Une évidence nourrie par de multiples recherches scientifiques réalisées dans de nombreux domaines.
Aujourd’hui, les 3500 chercheurs de l’ULB et de l’UCLouvain relevant du corps scientifique de ces deux universités passent à la vitesse supérieure. Outre leur casquette de chercheurs, ils arborent également celle de citoyens engagés. Par la voix d’Olivier Malay, président du corps scientifique de l’UCLouvain et de Blaise Godefroid, président du corps scientifique de l’ULB, ils viennent d’annoncer leur volonté de rejoindre et de soutenir le mouvement citoyen climatique qui se met en place.
« Faisant suite aux grèves hebdomadaires menées par les élèves du secondaire depuis plusieurs semaines, la question climatique est à l’agenda politique en Belgique. Les corps scientifiques de l’UCLouvain et de l’ULB appellent les universités à rejoindre le mouvement », indiquent les deux présidents, dans un communiqué commun.
Les corps scientifiques de l’UCLouvain et de l’ULB participent à la définition de la politique de recherche, d’enseignement et de service à la société des universités. Ils envoient aujourd’hui un triple message au monde politique et académique :
- – Premièrement, ils appellent à ce que les universités deviennent des exemples de la transition écologique. Cela signifie devenir des institutions zéro déchet, intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les appels d’offres, désinvestir leur épargne de fonds finançant les énergies fossiles, etc. Cela veut dire également financer davantage de recherche sur la transition écologique et sociale, et enseigner plus largement les dernières connaissances scientifiques en la matière dans tous les cursus.
- – Deuxièmement, ils invitent les directions universitaires à soutenir les mouvements citoyens, en particulier de leur communauté étudiante. Par exemple, par la tolérance de l’absence d’étudiants qui iraient marcher les jeudis avec les élèves de secondaire, comme cela va être le cas dans plusieurs universités le 14 février 2019. Le bouillonnement intellectuel et les débats qui ont lieu pendant et autour de ces marches entrent pleinement dans la volonté des universités de former des « têtes bien faites » et pas juste des « têtes bien pleines ». Ou, selon la terminologie officielle, des CRACS, des « Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires ».
- – Troisièmement, ils enjoignent les pouvoirs publics à suivre les recommandations du GIEC de mettre en place des changements sans précédent en termes d’échelle dans les domaines de l’énergie, des industries, de l’utilisation des sols, de l’organisation des villes, du transport et des infrastructures, afin d’en réduire massivement l’empreinte carbone.
Selon Olivier Malay, président du Corps scientifique de l’UCLouvain, « les constats ont été amenés de manière claire par la communauté scientifique depuis des années. Aujourd’hui, il faut que les pouvoirs politiques s’en saisissent et agissent de manière ambitieuse pour changer le système productif. Nous remercions les jeunes de nous montrer la voie en ce sens, et nous espérons que les universités répondront à leur appel ».