Les Bruxellois sont plutôt bien «connectés»

12 juin 2019
par Daily Science
Temps de lecture : 3 minutes

Une étude conjointe menée par Innoviris (l’Institut bruxellois pour la recherche et l’innovation) et l’IBSA (l’Institut Bruxellois de Statistique et d’Analyse) montrent que les Bruxellois sont plutôt bien « connectés ». Telle est la conclusion à laquelle arrivent Roger Kalenga-Mpala (IBSA) et Ariane Wautelet (Innoviris). Ils ont analysé l’accès des Bruxelloises et des Bruxellois aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Ils soulignent aussi que ceux-ci possèdent et utilisent très fréquemment les équipements TIC dans leurs activités quotidiennes.

Près de 9 Bruxellois sur 10, âgés de 16 à 74 ans, utilisent régulièrement internet à domicile ou ailleurs, dans leur vie quotidienne. L’activité la plus populaire est l’utilisation des réseaux sociaux. Toutefois, deux internautes bruxellois sur trois y ont aussi recours pour des interactions avec les pouvoirs publics. Une proportion qui n’augmente cependant quasi plus ces dernières années, semble-t-il.

Une fracture numérique encore palpable

Ce beau bulletin comporte aussi des zones sombres. Les auteurs montrent que tous les Bruxellois ne sont pas égaux face à la transformation numérique. La fracture numérique, mesurée par la part de la population n’ayant jamais utilisé internet, touche encore une partie non négligeable de Bruxellois (environ 15 %).

Les données utilisées par les deux chercheurs proviennent de l’enquête sur l’utilisation des TIC par les ménages organisée par Statbel (Direction générale Statistique — Statistics   Belgium).

Cette enquête est effectuée annuellement auprès des ménages privés comptant au moins une personne âgée entre 16 et 74 ans. Le but est d’établir des statistiques et des indicateurs concernant l’utilisation et la détention des TIC auprès des ménages et des individus permettant une comparaison internationale, ainsi que  de calculer des indicateurs nationaux de la fracture numérique.

Le questionnaire de l’enquête  2018 comportait deux parties :

– l’accès à internet à domicile par les ménages et le type de connexion
– l’utilisation personnelle d’ordinateurs et d’internet par les individus

Cette seconde catégorie comprend l’utilisation de GSM, de smartphones, d’ordinateurs, diverses activités effectuées sur internet, recours à l’administration en ligne, le commerce électronique, etc.

Dans le cadre  de cette enquête, les utilisateurs réguliers d’internet les chercheurs ont opté pour les personnes qui ont consulté internet au moins  une fois par semaine en moyenne, au cours  des trois mois précédant l’enquête. L’échantillon réalisé pour l’enquête  2018 était composé de 5.810 personnes âgées de 16  à 74  ans résidant en Belgique dont 795 personnes habitant en Région de Bruxelles-Capitale.

Parmi les graphiques qui illustrent l’enquête bruxelloise, on notera aussi quelques comparaisons avec les autres régions du pays, ainsi qu’avec différentes régions européennes.

En ce qui concerne précisément l’accès des ménages à internet, à large bande, la situation à Bruxelles est (un peu) moins bonne qu’en Flandre et (légèrement) meilleure qu’en Wallonie.


Dans les trois régions belges, entre 15 et 20 % des ménages n’ont pas accès à internet à large bande. Selon Roger Kalenga-Mpala et Ariane Wautelet, cette situation s’explique principalement par les raisons suivantes :

– internet n’est pas nécessaire (3 % des ménages sans connexion à internet)
– le manque de compétences (3 %)
– le matériel est trop cher (2 %)
– le coût de connexion est trop élevé (1 %)

« L’utilisation d’internet au sein  de la population diffère fortement selon certaines catégories socio-économiques », constatent-ils. En Belgique, l’utilisation d’internet est presque identique chez les hommes et les femmes. Par contre, on observe des écarts importants entre catégories sociales.

« Les individus aux revenus les moins élevés et au niveau d’éducation faible sont proportionnellement plus nombreux à ne jamais avoir utilisé internet. Les personnes âgées de 5 ans et plus sont également moins susceptibles d’avoir déjà utilisé internet. La fracture numérique est en outre plus marquée chez les personnes sans emploi et les inactifs, selon l’enquête sur l’utilisation des TIC par les ménages ».

 

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