Encourager les innovations durables chez les générations futures

13 avril 2022
par Laetitia Theunis
Durée de lecture : 4 min

Onze groupes d’étudiants-entrepreneurs, issus de toute la Belgique, ont reçu, de la Fondation pour les Générations Futures, une bourse de 5.000 euros afin de les encourager à développer leur innovation s’inscrivant dans le développement durable. Citons notamment un vélo au cadre 100% bois provenant de la forêt de Soignes, une approche moderne pour apprendre la langue des signes, des meubles conçus en déchets de brasserie, un localisateur de veines pour ne plus louper les prises de sang.

Une aide de mise sur le marché

Soutenu par le Fonds Albert Vanhee pour les Générations Futures, c’est en 2019 que le programme Prototyping the Future voit le jour. « Ce programme vise à soutenir les étudiants-entrepreneurs qui développent un produit, un service ou une technique porteuse d’impact sociétal positif. Ce soutien aux étudiants prend la forme d’une bourse de maximum 5.000€ et s’adresse à des initiatives en phase de prototypage – après l’élaboration d’un concept, et avant son lancement sur le marché –, qui est une étape clé du parcours de jeune entrepreneur », explique-t-on à la Fondation pour les Générations Futures.

Pour ce faire, elle collabore avec une vingtaine d’incubateurs étudiants wallons, flamands et bruxellois, qui présélectionnent des initiatives durables d’étudiants-entrepreneurs pour lesquels une bourse aurait un effet levier crucial et les rapprocherait de la mise sur le marché de leur produit, service ou technique. »

Des déchets brassicoles transformés en meubles

C’est au VentureLab que fut incubée l’ingénieuse idée de Corentin Hubin, l’un des lauréats 2022. Après des études en Design industriel à Saint Luc (Liège) et d’un master en entrepreneuriat à HEC Liège, il a lancé IRONI, une entreprise qui crée, produit et vend des meubles contemporains mêlant matériaux et savoir-faire artisanal du terroir. Et conçus d’une telle manière que le gaspillage de matière première est réduit au maximum.

Mais Corentin voulait aller plus loin dans son projet d’économie circulaire, et créer d’une part des objets contemporains en drêche (résidus du brassage des céréales) et d’autre part un atelier visant à mutualiser les savoir-faire, les connaissances et le matériel de plusieurs créateurs.

“Ce projet de prototypage, dénommé La Drêcherie, consiste à s’intéresser à un nouveau matériau très abondant en Belgique : la drêche. Pour 100 litres de bières brassées, il y a 30 kilos de drêche. Actuellement, soit celles-ci entrent l’alimentation animale, soit elles sont brûlées. Il s’agira de développer une technique de mise en forme particulière qui passerait par différentes étapes telles que le séchage et le chauffage de la drêche, la recherche et l’ajout d’un liant naturel, la création et l’utilisation d’un moule et, enfin, le pressage hydraulique qui permettra de donner une forme définitive au matériau. Ces différentes étapes devraient mener à la création d’une matière ouvrant de nombreuses possibilités dans le mobilier d’intérieur. On peut imaginer différents objets en drêche : des assises, des tables, des objets de décoration, des étagères, tout est possible !”

Au diable, les prises de sang ratées

« Dans le cadre de nos études, nous avons eu l’opportunité de travailler en collaboration avec un médecin spécialiste en pédiatrie. C’est dans ce domaine médical que nous avons identifié un problème courant qui ne possède encore aucune solution bien posée : la détection de veines. Dans environ 1 cas sur 5, voire 1 sur 3, certains facteurs physiologiques font que la pose du cathéter chez l’enfant est ratée. Nous voulions apporter notre expertise d’ingénierie pour améliorer les soins de santé sur ce plan-là, et au-delà pour toute personne dont les veines ne sont pas facilement visibles », expliquent Gilles Feron et Arthur Elskens, tous deux étudiants en dernière année d’ingénierie biomédicale à l’Ecole Polytechnique de Bruxelles.

C’est ainsi qu’est né DetectIR, une solution simple, robuste et précise , utilisant l’infrarouge, pour aider le personnel médical lors de la pose de cathéters. « L’idée est de parcourir la peau avec un engin ressemblant à un stylo, prévenant le médecin ou l’infirmier de la détection d’une veine. Une pression exercée sur la peau délimitera alors l’emplacement de la veine. » De quoi faire déstresser tant le personnel soignant que les patients.

« Grâce à la Fondation pour les Générations Futures, et la bourse de prototypage de 5.000€ qu’elle nous accorde, nous bénéficions d’une chance inouïe d’entamer les premières étapes dans la confection d’un prototype fonctionnel. Ceci nous permettra de vérifier sa faisabilité ainsi que l’attrait de notre produit auprès de futurs clients », se réjouissent les deux ingénieurs.

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