A Namur, quatre jeunes sur dix sautent le petit-déjeuner

13 mai 2015
par Christian Du Brulle
Durée de lecture : 5 min

Le séminaire « Jeunes, Sciences et l’alimentation : en progrès ? » qui a sondé 300 rhétoriciens namurois en début d’année montre que quatre jeunes sur dix commencent leur journée… sans rien avaler.
 
Si on y ajoute ceux qui se contentent d’un yaourt, d’un jus de fruit ou d’un café, on aboutit à six jeunes sur dix (58 %) qui ne déjeunent pas convenablement”, souligne l’ASBL “Ose la Science”, à l’origine de cette enquête.
 
Les tartines à midi
 
Cette association a non seulement interrogé quelque 300 jeunes en fin de scolarité mais les a aussi conviés à un séminaire de deux jours dans les locaux de l’Université de Namur ( UNamur). Une manière comme une autre de les confronter, au passage, à l’environnement universitaire.
 
L’enquête révèle en outre que pour ce public, le repas du midi est généralement composé de tartines (45% des jeunes), qu’11% des jeunes prennent un repas complet et qu’un jeune sur trois (34 %) achète son repas dans le commerce local (24 % un sandwich garni, 6 % cornet de pâtes et 4% un snack). Enfin, 3% d’entre eux ne mangent rien à midi.
 
Le repas du soir comme indicateur sociologique

 

Le souper a par contre la cote chez ces jeunes. En fin de journée, 91 % d’entre eux prennent en effet un repas complet en famille.
 
Ces retrouvailles en famille sont source de plaisir et de convivialité”, souligne l’ASBL qui en analysant les chiffres se livre aussi à une tentative d’analyse sociologique.
 
nombre de convivesLe graphique intitulé, “Nombre de convives à table”, présenté dans les actes de ce séminaire, montre que 3 % des jeunes sont émancipés et vivent seuls, tandis que 9 % de ceux-ci vivent avec leur père ou mère, veuf(ve) ou divorcé(e). La proportion des ménages de 5 personnes (17 %) et de 6 personnes (11 %) dépasse largement le pourcentage des familles nombreuses, ce qui pourrait trahir la présence d’un nombre important de ménages recomposés. Ce phénomène est encore plus marqué quand on observe la présence de 2 % de ménages de 7 personnes et de 2 % de ménages de 8 personnes.
 
utilisation des restesParmi les autres enseignements de ce séminaire, on découvre que seuls deux jeunes sur trois (66 %) font attention à la qualité de la nourriture qu’ils avalent, et qu’un jeune sur deux à peine (52%) se préoccupe des quantités qu’il ingurgite. De même, cette tranche d’âge marque peu d’intérêt pour l’origine géographique (circuit cours, achats locaux) de leurs aliments (35 % de l’échantillon)
 
De mêmes, 41% des restes des repas sont jetés (23 % à la poubelle et 18 % au compost) tandis que 59 % sont réutilisés (24 % comme repas pour les animaux de compagnie et 35 % comme base d’un repas ultérieur).
 
Les plats de pâtes emportent l’enthousiasme
 
Les plats préférés des jeunes? Il ne faut pas chercher bien loin. Les pâtes sont plébiscitées avec 82 occurrences dans une grande variété de recettes et d’accompagnements « Pâtes gratinées », « Pâtes au saumon », « Pâtes aux 4 fromages », « Pâtes sauce carbonara ou bolognaise ». Les autres classiques sont « Boulettes sauce tomates » avec ses variantes « Moussaka », « Tajines » ou « Hachis Parmentier » et 22 occurrences, « Steak Frites » accompagné de salade ou de compote avec 19 occurrences, « Moambe » ou « Vol au vent » avec 3 occurrences.
 
boissonsQuant aux boissons, l’eau du robinet occupe la première place chez les jeunes adultes (37 %), suivie de l’eau en bouteille (32 %) et les sodas (21 %).

 

Le séminaire « Jeunes, Sciences et l’alimentation : en progrès ? » ne visait pas seulement à nous éclairer sur les habitudes alimentaires des jeunes. Il s’agit aussi (surtout) d’une initiative qui tente de confronter cette population à une méthodologie d’analyse scientifique qu’elle pourra réutiliser ensuite pendant les études dans le supérieur.
 
Les objectifs de l’ASBL dans ce contexte sont limpides :
 

  • Ouvrir un groupe de jeunes aux sciences et à la construction de connaissances à travers une question qui les touche par la mise en œuvre d’une démarche interdisciplinaire de type scientifique
  • Apprendre à répondre d’une façon claire et systématique à la question « De quoi s’agit-il ? »
  • Permettre un échange sur un thème où se croisent des points de vue scientifiques et des discours de la vie quotidienne
  • Apprendre à apprécier l’intérêt à la fois de savoirs standardisés (comme les sciences) et de connaissances liées à l’expérience unique de chacun
  • Prendre conscience que la démarche utilisée au séminaire est transférable à d’autres situations problématiques
  •  
    De cette façon les jeunes peuvent apprécier les apports des sciences à leurs préoccupations personnelles, à la société, à la culture, à l’économie, à la politique… Et ce en abordant des  compétences qui ne s’enseignent pas nécessairement à l’école”, indique encore “Ose la Science”, dans les actes de ce séminaire, qui viennent tout juste de sortir de presse.
     

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