Située en face de la Maison de l’Entreprise, sur le site du parc scientifique Initialis à Mons, la société Thermallium déploie depuis un an ses activités en Wallonie. Sa spécialité : des revêtements de protection thermique à hautes performances élaborés pour partie au cours de projets de recherche fondamentale menés du côté de Munich, en Allemagne.
« Notre expertise porte à la fois sur les retardateurs de flammes et les réflecteurs infrarouges, mais aussi sur l’élaboration de matériaux destinés à améliorer la résistance thermique de divers équipements », explique le Pr Patrick Masset, directeur de Thermallium.
Comment une technologie allemande se retrouve-t-elle au coeur des activités d’une jeune société wallonne ? «Ce n’est pas un mystère, juste une belle histoire», explique volontiers le chimiste.
Des relations privilégiées grâce à Wallonie-Bruxelles International
« A l’époque, je travaillais avec mon équipe sur ces thématiques à l’Institut Fraunhofer », explique-t-il. «Au fil de rencontres organisées par l’attaché de liaison scientifique de Wallonie-Bruxelles International en Allemagne, de nouveaux projets de collaboration ont vu le jour. Des projets menés avec des partenaires wallons ».
De fil en aiguille, les convergences se sont faites. « Lors d’un atelier organisé à Bruxelles par Greenwin, le pôle de compétitivité wallon consacré notamment à la chimie durable, aux matériaux et aux technologies environnementales, des projets de recherche associant nos compétences communes et complémentaires ont vu le jour, avec Sirris, Materia Nova, le Centre d’expertise Terre et Pierre (CTP) ou encore le CRM”.
« En mars 2015, un accord de coopération était signé entre l’Institut Fraunhofer UMSICHT en Allemagne et Materia Nova à Mons pour continuer ensemble certains développements en se basant sur nos savoir-faire respectifs et complémentaires », précise le scientifique.
Matériaux intumescents
Thermallium propose désormais, depuis le parc scientifique Initialis (Mons), son savoir-faire en matière de revêtements thermiques. « Nous mettons surtout l’accent aujourd’hui sur les retardateurs de flammes, et plus particulièrement les matériaux intumescents », reprend Patrick Masset. « Il s’agit d’un matériau destiné à protéger les structures métalliques. Appliqué en fine couche, il «gonfle» et protège la structure en cas d’incendie par exemple, laissant le temps aux personnes d’évacuer le bâtiment ».
Parallèlement, Thermallium apporte aussi son expertise dans ce domaine à ses clients sous forme de consultance. A terme, la jeune société devrait aussi tirer profit d’une autre technologie qu’elle maîtrise parfaitement: la métallisation de la surface de substrats flexibles (comme par exemple des tissus de fibre de verre) qui offre lui aussi une excellente protection thermique.
« En dotant ainsi un matériau classique d’une surface de réflexion infrarouge, cela améliore la protection passive de ce matériau » explique Patrick Masset. Le secteur automobile par exemple marque son intérêt pour ce procédé et d’autres applications dans les secteurs de la construction et de l’énergie sont en cours de développement.
Les marchés potentiels pour Thermallium sont de diverses natures. «Notre expertise peut être utile dans toutes les situations où on doit affronter un important gradient thermique et assurer le parfait fonctionnement d’équipements», indique le spécialiste.
D’ici deux à trois ans, la spin-off entend bien assoir sa notoriété en Europe. Par la suite, elle souhaite étendre son action à l’échelle mondiale. « De quoi générer de l’emploi en Wallonie », conclut son directeur.