En quelques jours, deux accords, entre d’une part Wallonie-Bruxelles International et le Canada et d’autre part entre l’Académie royale des Sciences de Belgique et le Québec, ont été signés à Bruxelles. Leur point commun? Faciliter les échanges entre scientifiques de part et d’autre de l’Atlantique.
L’accord signé cette semaine entre Wallonie-Bruxelles International et l’organisme de financement et d’organisation des mobilités de recherche au Canada, Mitacs, porte sur deux ans et concerne les chercheurs. Il s’agit d’un programme pilote qui doit permettre aux doctorants et postdoctorants des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles de mener un projet de recherche avancée de 12 à 24 semaines dans une université canadienne.
Dans le cadre de ce programme, dix bourses sont prévues chaque année pour les chercheurs de la FWB. Dix autres le sont également pour permettre à des chercheurs canadiens de venir en Wallonie ou à Bruxelles. Le montant de chaque bourse peut aller jusqu’à 4.000 euros environ (6.000 dollars canadiens).
« Le premier appel débute ce 1er octobre », explique Pascale Delcomminette, Administratrice générale de Wallonie-Bruxelles International. « Je suis certaine que ce programme sera un succès. »
La sélection des projets sera réalisée en Belgique avec l’aide d’une commission externe et du Fonds de la recherche scientifique F.R.S-FNRS. Les premiers chercheurs pourraient déjà gagner le Canada dès janvier 2020. « L’idée est bien d’être agile », souligne le Dr Alejandro Adem, directeur scientifique et directeur général de Mitacs depuis 5 ans.
Intelligence artificielle
« Cet accord porte sur des projets de recherches et doit permettre de développer des liens entre nos deux écosystèmes d’innovation », précise ce docteur en mathématique, originaire du Mexique.
« Quand on parle d’innovation, aujourd’hui, au Canada, on pense d’abord au domaine de l’intelligence artificielle », explique-t-il. « Je pense que nous sommes parmi les plus en pointe dans ce domaine au niveau mondial. Les équipes les plus performantes se situant principalement à Montréal et à Toronto. A nos yeux, il est important que nous puissions offrir aux étudiants de nos partenaires, comme ceux de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de pouvoir venir faire des stages dans ce domaine au Canada ».
Sciences humaines et sociales
Tous les domaines de recherche sont cependant concernés par ce nouveau programme. « Nous pensons que l’innovation doit bénéficier à l’ensemble de la population. Si nous nous intéressons beaucoup aux sciences dures et à celles de l’ingénieur, nous n’oublions pas pour autant l’innovation sociale et humaine », continue le Dr Adem. « En réalité, 20% de nos projets y sont consacrés, souvent de manière interdisciplinaire ».
Outre ce nouveau programme, rappelons aussi que WBI offre également des bourses de « longue durée » (bourses d’excellence) aux chercheurs de la FWB (doctorants et post doctorants) qui désirent parfaire leur formation à l’étranger.
Rendez-vous au Collège Belgique
L’accord signé en juin dernier entre l’Académie Royale de Belgique et le Ministère des Relations internationales et de la francophonie du Québec concerne pour sa part davantage le grand public. Il officialise la création d’une « Chaire du Québec » à l’Académie royale des Sciences, dans le cadre du Collège Belgique.
Dans le cadre de cette chaire, deux doubles conférences données par des chercheurs québécois de renom (titulaires du « Prix du Québec », un des principaux prix scientifiques aux Québec) sont proposées à Bruxelles. La première s’est tenue en début d’année. Le Pr Gilles Brassard, inventeur de la cryptographie quantique y rappelait que la confidentialité sur internet n’existait pas.
La seconde est prévue mi-septembre. La Pre Miriam Beauchamp, neuropsychologue et professeure agrégée au Département de psychologie de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine. Elle s’intéresse notamment au développement cérébral, cognitif et social du nourrisson, de l’enfant et de l’adolescent. Elle a reçu le Prix du Québec (Relève Scientifique) en 2017.