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En Belgique, entre 1990 et 2012, l’espérance de vie moyenne à la naissance a gagné 5 ans. Selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), elle est passée de 73 ans à 78 ans pour les hommes et de 79 ans à 83 ans pour les femmes. Couplé à l’inversion de la pyramide des âges, ce vieillissement de la population ne va pas sans poser quelques problèmes, notamment en matière de santé.
« Nous sommes effectivement tous concernés par le cancer », estime le Pr Dominique Bron (Université Libre de Bruxelles), chef de service en hématologie à l’Institut Bordet. « Tout simplement parce que l’allongement de la vie va de pair avec un risque accru de développer ce type de maladie. Au fil des ans, nous accumulons des mutations génétiques qui peuvent induire une tumeur. La maladie survient également parce que notre système immunitaire perd de son efficacité avec le temps. A partir de 50 ans, les risques augmentent. C’est indiscutable. »
Une vision globale avant tout
Cette évolution de la longévité pose des défis majeurs à l’oncologie mais aussi à la gériatrie. On le sait, la survie d’un patient est au coeur de la réflexion des médecins. « Mais faut-il envisager cette survie à n’importe quel prix ? », interroge le Dr Bron. « Les questions humaines et éthiques qui interviennent dans les décisions médicales à prendre ne sont pas simples ».
« Aujourd’hui, quand les médecins, réunis en équipes pluridisciplinaires (oncologues, gériatres, psychologues), discutent du traitement d’un patient, ils ne se concentrent plus uniquement sur la tumeur », précise le Pr Bron. « C’est le patient dans sa globalité qui anime leur réflexion ».
A l’occasion d’une longue interview visible sur le site de l’Académie royale de Belgique, Dominique Bron explique que dans ce contexte « les défis de la science rencontrent ainsi de plus en plus les enjeux éthiques ». Une dimension qui n’échappe pas à cette scientifique, membre de la section bioéthique au sein de l’Académie royale de médecine.
Le Pr Dominique Bron, et son collègue le Pr Thierry Pepersack, reviendront sur les questions que soulève le vieillissement de la population belge face à la problématique du cancer. Les deux médecins donneront chacun une conférence publique sur ce sujet (les 23 et 25 septembre prochains), au Collège Belgique.
De quoi croiser l’approche d’une oncologue et d’un gériatre sur la meilleure prise en charge des patients âgés. Une approche qui prend désormais en compte l’état physique, l’état psychologique et l’environnement social de la personne, comme nous l’explique ici le Pr Bron.
Le Collège Belgique est ouvert à tous
Le Collège Belgique propose, tant à un public curieux qu’au chercheur spécialisé, des cours-conférences de haut niveau, orientés vers des thématiques peu explorées et aux confins de différentes disciplines. Il vise ainsi à sortir des universités, institutions artistiques et autres centres de recherche un savoir peu diffusé, afin de permettre à l’ensemble des citoyens d’y accéder. Ces cours sont gratuits, l’inscription est souhaitée.
Mardi 23 septembre 2014, de 18 à 20 heures : « Cancer et vieillissement ». Le Pr Dominique Bron analysera les défis que posent le vieillissement et le cancer pour l’oncologie.
Jeudi 25 septembre 2014, de 18 à 20 heures, le Pr Thierry Pepersack en fera de même, mais cette fois, l’analyse passera par le prisme de la gériatrie.