Belgica RV © Kelle Moreau IRSNB

Le nouveau Belgica est à flot

18 février 2020
par Daily Science
Durée de lecture : 4 min

Moins d’un an après la pose de la « première pierre », (pour un navire, on parle de « pose de la quille »), le futur navire océanographique belge « Belgica » a été mis à l’eau, mi-février, dans le port de Vigo, sur la côte atlantique espagnole. Le remplaçant de l’actuel « Belgica », en service depuis 36 ans, doit encore être doté de tous les équipements nécessaires à la navigation et à ses missions scientifiques. Il ne devrait être livré à la Belgique que d’ici la fin de l’année. Il rejoindra alors son port d’attache de Zeebrugge.

Le remplacement du navire de recherche belge Belgica était en gestation depuis des années. En 2016, le gouvernement fédéral belge avait pris la décision de le remplacer. C’est au chantier naval espagnol Freire Shipyard (situé à Vigo, un peu au sud de Saint-Jacques-de-Compostelle) et au concepteur naval norvégien Rolls-Royce Marine AS (qui a entre-temps fait partie de la société norvégienne Kongsberg Maritime), que le marché avait été attribué. La pose de la quille du nouveau bâtiment a eu lieu le 27 mars 2019.

Belgica RV ©Jorn Urbain

Plus grand et plus accueillant

Par rapport à son prédécesseur, le nouveau RV Belgica est plus grand (71,4 m de long contre 50 m) et offre plus d’espace aux scientifiques (un doublement de l’espace de laboratoire avec une capacité pouvant accueillir jusqu’à 28 scientifiques à bord). Le nouveau RV Belgica garantira le respect des obligations nationales et internationales de la Belgique et assurera la continuité du soutien aux sciences marines. Le nouveau RV Belgica (« RV » pour « Research Vessel ») continuera le rôle joué par l’actuel Belgica A962 dans la surveillance de l’état des eaux marines belges et des eaux environnantes, ainsi qu’en matière de recherche scientifique fondamentale.

Le nouveau bâtiment sera également équipé d’un matériel scientifique de pointe qui permettra de prélever des échantillons jusqu’à une profondeur de 5000 m. Il sera également  plus silencieux, ce qui est important pour mener certaines recherches sur les poissons, notamment.

Sa coque bénéficie d’un renforcement, ce qui lui permettra de travailler en été dans les zones arctiques, même s’il ne s’agit pas vraiment d’un navire certifié « brise-glace ».

Belgica RV © Kelle Moreau IRSNB

Une autonomie en mer de 30 jours

Bien que la mer du Nord restera la principale zone de travail du nouveau navire, avec son autonomie de 30 jours en mer, il pourra aussi, à l’occasion, s’aventurer bien plus loin que ce qui était envisageable pour l’actuel Belgica. Si au Nord, on parle du cercle arctique, vers le Sud, le RV Belgica (http://www.belspo.be/NewRV) pourra mener diverses missions en Méditerranée et en mer Noire. À l’ouest, les eaux de l’océan Atlantique l’attendent également.

L’actuel Belgica fait partie du réseau européen Eurofleets. Ce réseau facilite les échanges de scientifiques des divers états partenaires à bord de différents navires océanographiques. Le nouveau bâtiment belge restera actif au sein de ce réseau. Dans le cadre du « European Marine Board », la Belgique (représentée dans ce dossier par le Dr Lieven Naudts, chef du projet « New RV » à l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique) a également participé à une étude sur le statut de la flotte européenne de navires de recherche et a contribué à déterminer le rôle clé que ces navires jouent aujourd’hui et joueront à l’avenir dans la meilleure compréhension des océans, sur les fonctions qu’ils peuvent remplir et les conditions préalables dans lesquelles les activités humaines peuvent y être autorisées.

Après 36 ans de service, un millier d’expéditions scientifiques et plus de 900.000 kilomètres au compteur (soit plus de 22 fois le tour de la Terre), l’actuel navire de recherche océanographique belge A962 Belgica (construit en 1984) devrait prendre prochainement une retraite méritée. Son successeur, un projet de quelque 54 millions d’euros, assurera la continuité de ses missions pour trois décennies au moins. Tout comme son prédécesseur, la gestion opérationnelle du nouveau RV Belgica sera assurée par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique en collaboration avec la Défense. Mais aussi, avec un partenaire privé.

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