L’opération « Ben » est un succès. À l’Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique, une institution scientifique fédérale, l’opération de crowdfunding de 25.000 euros lancée en mars dernier a été bouclée rapidement.
En 34 jours, ce sont 26.400 euros en dons qui ont été récoltés par le Muséum. Une belle somme, destinée à couvrir les frais d’installation d’un nouveau fossile dans la salle des dinosaures. Baptisés Ben, il s’agit d’un platéosaure originaire de Suisse.
Pour favoriser l’interactivité
L’Institut royal des Sciences naturelles n’est pas la première institution fédérale à faire ainsi appel à la générosité du public pour réaliser un de ses projets.
L’an dernier, les Musées Royaux d’Art et d’Histoire ont pu compter sur la générosité du public à hauteur de 15.000 euros pour acquérir des tablettes numériques utilisées comme support à l’exposition temporaire d’estampes japonaises Ukiyo-e.
Restauration de collection à Liège
Et ce type de mécénat participatif n’a pas fini de percoler dans le monde de la culture et de la recherche scientifique.
En bord de Meuse, l’aquarium-musée de l’Université de Liège nous en donne un autre exemple. Sa campagne de recherche de fonds se termine dans cinq jours. Il s’agit ici de réunir un peu moins de 5.000 euros pour restaurer une collection d’objets en cire acquise par l’Université de Liège à la fin du 19e siècle et destinée à enseigner l’embryologie. En fonction du financement obtenu, certaines des 150 pièces « exposables », seront remises à neuf et effectivement présentées au public, dans le cadre des manifestations liées aux 200 ans de l’université.
Expédition scientifique
Si toutes ces opérations ont comme point commun de montrer, au final, une partie de collection scientifique ou artistique à un large public, pointons encore un autre projet de financement participatif belge destiné lui à financer partiellement… une expédition scientifique en Afrique.
En juin prochain, le Musée Royal de l’Afrique Centrale coordonnera une expédition scientifique de grande ampleur sur un des volcans les plus actifs d’Afrique: le volcan Nyiragongo.
L’expédition est organisée en collaboration avec la chaîne de télévision britannique BBC, qui réalisera en parallèle deux documentaires sur les volcans des Virunga.
Divers instituts scientifiques belges, luxembourgeois et américains sont impliqués dans cette aventure durant laquelle les scientifiques dormiront à l’intérieur du cratère du Nyiragongo, non loin du plus grand lac de lave actif au monde.
Acquisition de matériel
Dans le cadre de l’expédition, certaines tâches seront réalisées pour répondre aux besoins du projet RESIST.
Ici, c’est le chercheur Benoît Smets, docteur en sciences travaillant dans les domaines de la volcanologie et des risques naturels, qui cherche des fonds pour financer… ses instruments scientifiques. En l’occurrence des caméras qui seront placées dans la gueule du volcan.
Pauvre Science?
Pourquoi cet appel à la générosité publique? « En Belgique, il est très difficile de financer la recherche fondamentale dans le domaine des Sciences de la Terre, surtout depuis quelques années », indique-t-il. « Actuellement, je suis sans support financier pour couvrir l’achat et le développement d’instruments scientifiques indispensables au bon déroulement de l’expédition… Bloqué financièrement, je lance cette campagne de financement participatif afin de pouvoir réaliser pleinement les objectifs scientifiques de l’expédition ».
Pauvre Science? Tel est en effet un des messages que les chercheurs belges (mais pas qu’eux) veulent faire passer ce 22 mai, lors de la « marche pour la science » organisée à Bruxelles.