Série (11) / « PassionS de chercheurs »
Dans son bureau au deuxième étage du “Pentagone”, à l’Université de Mons (UMONS), là où se trouve notamment le département de mathématiques, David Sbabo nous détaille volontiers son parcours académique… plutôt atypique. Une rencontre qui prend place entre sa peluche d’éléphant bleu et une figurine de Sakura Kyouko, une héroïne de manga japonais. Un indice.
La détermination des maths
“J’ai recommencé des études après trois années de chômage . J’ai directement contacté le recteur de l’université, expliquant que j’avais foiré mes études précédentes mais que je voulais rattraper le temps perdu. Le chômage n’est pas un “travail” d’avenir…”
Face à cette demande, le doyen du département de mathématiques lui offre sa chance : s’il passe un examen de mathématiques de deuxième bachelier, en étant parmi les meilleurs, il pourra recommencer ses études. David réussit brillamment… Aujourd’hui, il termine sa thèse portant sur les nombres premiers, ceux qui ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes.
Ses recherches portent sur des mathématiques fondamentales, très difficiles à vulgariser. Tout ce que nous pourrons savoir, c’est que son travail offrira des avancées à la cryptographie, “d’ici quelques dizaines d’années” projette le mathématicien.
Tout est équilibre entre le Ping…
“Une feuille, et un crayon. C’est tout ce dont j’ai besoin pour ma thèse. Je peux y travailler chez moi, dans le bus, même quand je dors…” explique-t-il malicieusement. “J’y réfléchis en permanence, mais en même temps, je peux adapter mes horaires pour faire autre chose à côté.”
Car cet homme de 35 ans a quelques passions à son compteur.
“J’ai 21 ans de ping-pong dans les poignets. Ça a commencé avec mon oncle qui avait une table de ping-pong… Depuis, le virus ne m’a pas quitté.”
Notre pongiste, classé en troisième provincial, est déjà passé par deux clubs, où il s’impliquait aussi dans les comités.
“Je faisais de l’administratif, j’aidais à l’organisation d’événements. Depuis ma thèse, je suis moins présent. Et maintenant que je dois la finir d’ici quelques mois, je n’ai plus trop le temps de m’entraîner non plus…”
… et le Pong
S’il a mis cette passion quelque peu de côté – “Mais je recommencerais dès que possible, durant mon post-doc”-, il y a une autre passion dont il ne peut se détourner: celle des jeux vidéo.
“PC, consoles portables ou de salon, je joue sur toutes les plateformes. Vu que j’ai 35 ans, j’ai vu toute l’évolution des jeux vidéo.”
Son premier jeu? Pong, évidemment. Sur la console Atari, une des premières de l’histoire. Un jeu qui n’est pas sans similitude avec son hobby sportif.
“Je joue presque tous les soirs. C’est un hobby qui ne demande pas beaucoup de préparation : on allume la console, on se pose avec sa manette et le jeu commence. Et puis l’avantage est que l’on peut jouer tout seul.”
Surfant sur la vague du développement fulgurant des jeux en réseau, David a déjà organisé quelques LAN parties. Un week-end, des centaines de joueurs qui se réunissent en un même lieu pour s’adonner ensemble à leur passion pour les jeux en réseau.
“J’ai organisé ces LAN parties avec quelques amis il y a deux, trois ans. On louait une salle sportive, on amenait une connexion assez puissante et plus de 200 joueurs étaient réunis pour jouer à League of Legends (LOL) ou Counter Strike, par exemple. »
En quête de calme
Ses jeux de prédilection sont justement les RPG (Role Playing Game) japonais. Un jeu vidéo de rôle, où le joueur incarne un ou plusieurs personnages qu’il fait évoluer le long d’une quête. Les plus célèbres RPG sont The Witcher, Dragon Quest ou encore Final Fantasy.
“J’aime les jeux posés, calmes, où l’on prend son temps. Certains jeux vidéo sont assez violents, certes, mais il vaut mieux s’énerver sur un écran que sur une vraie personne… Et puis à côté de ça, le monde du jeu vidéo s’est élargi, il arrive à toucher toute la famille. Ma grand-mère a une console portable Nintendo 3DS, mon petit frère est un vrai geek comme moi… Ce monde est mieux perçu par le grand public, parce qu’il touche de plus en plus de gens », conclut-il.