L’Institut Royal Météorologique a fait ses comptes. 2014 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en Belgique depuis 1833. Avec 11,9 degrés de température moyenne annuelle mesurés à Uccle, ce chiffre dépasse de 1,4 degré la valeur annuelle normale (10,5°C).
Les précédents records de température s’établissaient en 2011 (11,6°C), 2007 (11,5°C), 2006 (11,4°C), 1989 (11,3°C), 2002 et 1990 (11,2°C), indique l’IRM.
La courbe orange du graphique ci-dessus donne les moyennes mensuelles de la température de l’air à Uccle en 2014 (°C). La courbe rouge donne les valeurs normales des températures moyennes (sur la période 1981-2010) et les rectangles bleus donnent les fourchettes des valeurs mensuelles depuis 1833 (avec l’indication des années correspondant aux valeurs extrêmes).
Pour l’Europe, la situation est identique: 2014 sera l’année la plus chaude depuis 1950. Les premières estimations donnent une température moyenne annuelle qui devrait dépasser d’environ 0,3°C le précédent record de 2007. Les 10 années les plus chaudes se sont toutes produites après 2000, à l’exception de 1989, située en sixième place.
Les températures relevées en hiver 2013-2014, au printemps et en automne ont été bien plus élevées en Europe par rapport aux valeurs moyennes (ci-dessous: carte des anomalies de températures en automne.).
Par contre, l’été a lui affiché des températures nettement plus fraîches, comme le montre le tableau pour le mois d’août 2014 à Uccle. La température maximale moyenne n’était que de 20,1 degrés, soit un chiffre « très exceptionnel » pour l’IRM. Ce qui signifie que ce genre d’événement ne se produit pas plus qu’une fois tous les 100 ans.
L’année 2014 aura plutôt été marquée par un déficit de précipitations. Si l’été a été copieusement arrosé à Uccle, l’IRM pointe un déficit de précipitations au printemps et en automne, alors que l’hiver était lui « normal ». « Il faut relativiser », explique le Dr Marc Vandiepenbeeck, climatologue à l’IRM. « Cela relève de la variabilité du climat. Le déficit en précipitations n’aura pas de conséquences sur les nappes phréatiques par exemple. »
Si on analyse la situation de 2014 de manière plus globale et sur une plus grande échelle de temps, cela donne la carte située en tête d’article. Dressée par les Américains de l’Institut Goddard (Nasa) et l’administration météorologique (NOAA), elle donne une idée des anomalies de températures en 2014 par rapport à la période 1881-1919.
Quelques conséquences de cette année atypique ont également été mises en cartes par les spécialistes américains (cliquer pour agrandir). On pointera les cyclones et les ouragans d’une violence inouïe, les épisodes de pluies torrentielles ou encore de sécheresse, sans oublier la fonte de la banquise arctique.